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Le bloc de pierre de Vaison-la-Romaine |
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Découverte: | 1840 |
Lieu: | Vaison-la-Romaine |
Type: | Gallo-grec |
Support: | Plaque de pierre |
Il s'agît d'une inscription découverte en 1840 à Vaison-la-Romaine (Vaucluse) sur un bloc de pierre (25 x 31 cm), actuellement conservé au Musée Calvet à Avignon.
Inscription de Vaison-la-Romaine (RIG 1, G-153)
σεγομαρος ουιλλονεος τοουτιους ναμαυσατις ειωρου βηλησαμι σοσιν νεμητον |
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Lecture:
La lecture ne pose aucun problème :
Segomaros Ouilloneos tooutious namausatis eiorou Belesami sosin nemeton
Traduction:
Selon J.-P. Savignac (2000)
"Segomaros Villonéen, citoyen nîmois, a dédié à Belisama ce bosquet"
Selon X. Delamarre (2003)
"Segomaros fils de Villonos, citoyen de Nîmes, a dédié à Belisama ce lieu sacré"
Explication:
Cette inscription est l'une des mieux comprises. Segomaros est le nom du dédicant. Ce nom est suivi de la mention Ouilloneos parfois entendu comme "fils de Villonos", reprenant ainsi une formulation régulièrement rencontrée dans les inscriptions antiques. J.-P. Savignac (2000) se distingue en reconnaissant dans ce terme une référence ethnique, ici probable appartenance à un clan. Les mots tooutious namausatis ne posent aucune difficulté, on y reconnaît le gaulois *touta / *teuta "tribu / peuple" et le nom de la ville de Nemausus (Nîmes), ce qui suppose une traduction par "citoyen de Nîmes". Le terme eiorou est bien attesté sous des formes diverses et signifie "dédier". Belesami est un théonyme rencontré sur une autre inscription découverte à Saint-Lizier (CIL 13, 8). Il s'agît de la déesse Belisama. C'est à elle que Segomaros dédie l'objet désigné sous la forme sosin nemeton, avec *sosin, adjectif démonstratif signifiant "ce, cette" et *nemeton, dont le sens est bien connu, puisque glosé par Venance Fortunat (Vernemetis "vaste temple"), signifiant "sanctuaire / temple". J.-P. Savignac traduit ce dernier terme par "bosquet", ici supposé sacré. Ainsi, ici, à Vasio (Vaison-la-Romaine), Segomaros, un citoyen de Nemausus (Nîmes) est venu faire une offrande à la déesse Belisama.
Remarques:
Cette inscription est souvent datée du IIe - Ier s. av. J.-C. Cette notion de citoyenneté nîmoise fait donc écho au fait que Nemausus était depuis peu une cité indépendante, détachée de la cité des Volques Arécomiques.
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Sources: G. Dottin, (1918) - La langue gauloise : grammaire, texte et glossaire, Collection pour l'étude des antiquités nationales, II, Librairie C. Klincksieck, 364p.
X. Delamarre, (2003) - Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 440p.
J.-P. Savignac,(2000) - Merde à César, La différence, 240p.
Julien Quiret pour l'Arbre Celtique
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