 | Lima / Limia (Oblivion)
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Oblivion - Le fleuve Limia/Limaea est parfois assimilé au fleuve mythologique de l'oubli. Dans un cadre géographique et mythographique, Strabon et Pomponius Mela lui donnent le nom de Léthé et, avec Florus et Plutarque, le qualifient de "fleuve de l'oubli" (flumen oblivionis). Dans un cadre historique et militaire, le Limia/Limaea est attesté par Florus et Plutarque, pour situer le passage de Décimus Brutus en Lusitanie, tandis que Tite-Live souligne la crainte qu'il inspirait aux soldats. Dans la mythologie grecque, le fleuve est appelé Léthé, tandis que les Romains le désignent par le terme Oblivion, et ce nom symbolise l'oubli. Cependant, Pomponius Mela emploie uniquement le nom grec ou l'expression descriptive, laissant seulement sous-entendre le concept romain d'Oblivion, sans jamais utiliser ce terme latin comme nom propre. Strabon, en revanche, mentionne explicitement que, selon sa source, certains auteurs appellent ce fleuve Oblivio, comme le fait d'ailleurs Tite-Live. Ainsi, dans l'Antiquité, ce fleuve se retrouve sous cinq appellations différentes : Aeminius, Limaea/Limia, Limios, Léthé et Oblivion/Oblivio.
Sources littéraires antiques
| Strabon, Géographie, III, 3, 4 : "On franchit encore d'autres cours d'eau, puis l'on atteint le Léthé. Ce fleuve que les auteurs appellent aussi tantôt le Limeas, et tantôt l'Oblivio, descend également de la Celtibérie et du pays des Vaccéens. Il en est de même du Baenis qui lui succède : le Baenis, ou Minius, comme on l'appelle quelquefois, est de tous les fleuves de la Lusitanie le plus grand de beaucoup et il peut être, comme le Durius, remonté l'espace de 800 stades."
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| Strabon, Géographie, III, 3, 5 : "On raconte en effet qu'une bande de ces derniers, qui avait entrepris naguère une expédition en compagnie des Turdules contre les peuples de cette partie de l'Ibérie, s'étant brouillée avec ses alliés dès la rive ultérieure du Limaeas, et, ayant perdu en même temps, pour comble de malheur, le chef qui la commandait, se répandit dans le pays et se décida à y demeurer, ce qui fit donner au Limaeas cette dénomination de fleuve du Léthé ou de l'Oubli. Les villes des Artabres sont agglomérées autour d'un golfe connu des marins qui pratiquent ces parages sous le nom de port des Artabres."
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| Pomponius Mela, Description de la Terre, III, 1 : "Elle est habitée jusqu'à la première sinuosité par les Celtes, et au delà, à partir de l'embouchure du fleuve Durius, par les Groviens, dont le territoire est arrosé par l'Avon, le Celadus, le Naebis, le Minius, et le Limia, surnommé fleuve d'Oubli.".
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| Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, II, 17 : "Décimus Brutus, s'avançant un peu plus loin, soumit les Celtes, les Lusitaniens, tous les peuples de la Galice et la région du fleuve de l'Oubli, redouté des soldats. Il parcourut en vainqueur le rivage de l'océan et ne revint sur ses pas qu'après avoir vu le soleil se coucher dans la mer, et ses rayons disparaître sous les eaux ; ce ne fut d'ailleurs pas sans la crainte d'avoir commis un sacrilège, ni sans éprouver une religieuse horreur."
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| Tite-Live, Periochae, LV : "D. Junius Brutus emporte trente villes d'assaut, et soumet toute la Lusitanie jusqu'au couchant et à l'Océan. Ses soldats refusant de passer le fleuve Oblivio, il arrache un étendard des mains de celui qui le porte, traverse le fleuve et se fait suivre ainsi de son armée."
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| Plutarque, Questions romaines, XXXIV : "Pourquoi Brutus, au rapport de Cicéron, faisait-il les expiations pour les morts au mois de décembre, tandis que les autres Romains les faisaient dans le mois de février ? Ce Brutus est celui qui entra dans la Lusitanie et passa le premier le fleuve d'oubli [...]." |
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