Macrobe - Les Saturnales (Saturnales) - Les Saturnales de Macrobe (début du Ve siècle apr. J.-C.) sont une oeuvre érudite en sept livres, rédigée sous forme de dialogues qui se déroulent durant les fêtes romaines des Saturnales. Elle rassemble des discussions savantes entre lettrés sur des sujets variés : religion antique, mythologie, littérature (notamment l'interprétation de Virgile), philosophie, sciences naturelles, philologie, ainsi que coutumes et croyances romaines.
L'oeuvre cherche à préserver la culture classique païenne dans un contexte de christianisation de l'Empire. Macrobe y expose une vision néoplatonicienne du monde, présentant les mythes païens comme porteurs d'un enseignement philosophique caché. Il défend donc l'héritage intellectuel préchrétien en le rendant compatible avec une pensée élevée.
Macrobe cite de manière indirecte Apollodore d'Athènes comme source érudite sur la mythologie et les généalogies divines. Ses apports concernent surtout : l'interprétation des dieux (notamment Apollon) dans une perspective cosmologique ou solaire ; des informations mythographiques anciennes, utilisées pour éclairer les rites et croyances romaines. Apollodore n'est presque jamais nommé, mais ses idées sont reprises dans les discussions sur la religio prisca(1).
(1) Idée d'une sagesse religieuse originelle, antérieure aux cultes particuliers et perçue comme universelle, rationnelle et conforme à la nature.
Macrobe (Saturnales I, 19), Mars Neto est mentionné comme une divinité vénérée par les Accitani en Hispanie. Il décrit une statue de ||Mars|| ornée de rayons solaires, appelée Neto, qu'il interprète comme une forme de Mars solaire. Cette information, transmise dans un cadre de syncrétisme religieux tardif, reflète davantage la théologie solaire de Macrobe que des données ethnographiques fiables. Elle constitue néanmoins un des rares témoignages littéraires de ce théonyme d'origine probablement celtibère. (voir : Mars / Arès par Macrobe).
Il évoque également les sacrifices humains dans les Saturnales (I, 7), en rapport avec les rites anciens (religio prisca). Il mentionne que certaines divinités, notamment Mars, auraient autrefois reçu des sacrifices humains, pratique abandonnée depuis longtemps à son époque. Il cite des traditions archaïques où, lors de crises graves, des victimes étaient immolées " pour la sauvegarde de la cité". Macrobe présente ces faits comme des survivances du passé pré-civilisé, interprétées à travers le prisme du symbolisme religieux tardif. Il ne s'agit pas de descriptions ethnographiques directes, mais d'une référence érudite à des pratiques anciennes, condamnées et remplacées par des substitutions symboliques (ex. mannequins, animaux).
Sources: Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
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