Le siège de Metulum (35 av. J.-C.)
Après la prise de Terponus par l'armée d'Octavien, celle-ci fit route vers Metulum (collines de Velika et Mala Vinicica, Josipdol, comitat de Karlovac, Croatie), qu'Appien voyait comme étant la capitale des Iapodes. Cette ville était défendue par 3000 hommes, qui infligèrent une sévère défaite aux Romains lorsqu'ils effectuaient les travaux nécessaires de siège. En effet, les Métulins ont harcelé les troupes romaines, de jour comme de nuit, en utilisant notamment des machines de guerre récupérées lors de la guerre ayant opposé Marcus Iunius Brutus Caepio aux Césariens (43 av. J.-C.) (Appien, Illyrique, 19).
Les assaut répétés des Romains portèrent cependant leurs fruits, puisque la première enceinte de la ville s'effondra localement, obligeant ses défenseurs à en aménager une seconde, plus en retrait. Les troupes d'Octavien menacèrent finalement cette seconde enceinte en élevant deux monticules, depuis lesquels partirent quatre rampes d'accès (Illyrique, 19). Les Métulins résistèrent avec ardeur et effectuèrent plusieurs sorties pour repousser les assauts romains et tenter de détruire les ponts-levis des tours d'assaut, ce qu'ils parvinrent à faire avec succès. En effet, trois ponts-levis furent successivement détruits, provoquant la stupeur des Romains et leur crainte d'entrer dans la dernière tour. Octavien tenta d'encourager ses soldats en montant lui-même sur la dernière tour, et fut finalement suivi par de nombreux soldats. Finalement, sous le poids des soldats, le pont-levis de la tour d'assaut s'effondra. Plusieurs soldats furent tués, d'autres furent blessés, dont Octavien lui-même, blessé à une jambe et aux deux bras. Malgré ce cuisant échec, Octavien fit édifier deux nouvelles rampes. La détermination des Romains entama celle des Iapodes, qui se résolurent à négocier leur capitulation (Appien, Illyrique, 20 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 35).
Sources littéraires anciennes
Appien, Illyrique, 19 : "De là, il a avancé jusqu'à un autre endroit appelé Metulus, qui est le chef-lieu des Iapodes. Il est situé sur une montagne fortement boisée, sur deux crêtes séparées par une vallée étroite. Il y avait environ 3000 jeunes guerriers et bien armés, qui ont facilement battu les Romains qui entouraient leurs murs. Ce dernier a soulevé un monticule. Les Métuliens ont interrompu le travail par des assauts de jour et de nuit et ont harcelé les soldats des murs avec des engins qu'ils avaient obtenus de la guerre que Decimus Brutus y avait menée avec [Marc] Antoine et Auguste. Quand leur mur a commencé à s'effondrer, ils en ont construit un autre à l'intérieur, ont abandonné celui qui est en ruine et se sont réfugiés derrière l'autre. Les Romains ont capturé le abandonné et l'ont brûlé. Contre la nouvelle fortification, ils ont élevé deux monticules à partir desquels quatre ponts ont été projetés jusqu'au sommet du mur. Ensuite, afin de détourner leur attention, Auguste envoya une partie de ses forces à l'arrière de la ville et ordonna aux autres de se faufiler à travers les ponts. Il monta au sommet d'une haute tour pour voir le résultat."
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Appien, Illyrique, 20 : "Certains des barbares sont sortis du parapet pour rencontrer les Romains qui traversaient, tandis que d'autres, invisibles, ont cherché à saper les ponts avec leurs longues lances. Ils ont été très encouragés de voir un pont tomber et un second le suivre. Quand un troisième tombait, une panique régulière envahissait les Romains, de sorte que personne ne s'aventura sur le quatrième pont avant qu'Auguste ne saute de la tour et ne le leur reproche. N'ayant pas été réveillés par ses paroles, il s'empara d'un bouclier et sauta sur le pont lui-même. Agrippa et Hiéro, deux des généraux, et l'un de ses gardes du corps, Lucius, et Volas, le suivirent seuls, avec ces quatre porteurs de quelques armures. Il avait presque traversé le pont lorsque les soldats, envahis par la honte, se précipitèrent à sa poursuite. Puis ce pont, en surpoids, tomba aussi et les hommes qui s'y trouvaient tombèrent en tas. Certains ont été tués et d'autres ont été emportés avec des os brisés. Auguste a été blessé à la jambe droite et aux deux bras. Néanmoins, il monta immédiatement à la tour avec ses signaux et se montra sain et sauf, de peur que la consternation ne vienne de la nouvelle de sa mort. Pour que l'ennemi ne s'imagine pas qu'il va céder et se retire, il commence à construire de nouveaux ponts; Par ce moyen, il terrorisa les Métuliens, qui crurent lutter contre une volonté indomptable."
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Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 35 : "Pour le moment, César confia à des lieutenants le soin de soumettre les autres peuples, et marcha lui-même contre les lapydes. II vint à bout assez facilement de ceux qui habitaient en deçà des montagnes, près de la mer ; mais ce ne fut pas sans peine qu'il dompta les habitants des sommets et des versants. Retranchés dans Métule, la plus grande de leurs ville, ils repoussèrent plusieurs assauts des Romains et leur brûlèrent plusieurs machines ; César lui-même fut blessé en essayant de sortir d'une tour de bois pour monter sur le mur d'enceinte." |
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