La campagne de Publius Silius Nerva contre les Camunes et les Vennons [-17/-16]
La campagne de Publius Silius Nerva contre les Camunes et les Vennons (17-16 av. J.-C.)
Vers 17 av. J.-C., les Camunes et les Vennons prirent les armes contre Rome (Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 20) ou, plus vraisemblablement, rançonnaient les voyageurs traversant les Alpes en passant par leurs territoires (Strabon, Géographie, IV, 6, 6 ; IV, 6, 8). Cette agitation entraîna une réaction de Publius Silius Nerva, gouverneur de la province d'Illyrie, qui mena une campagne contre ces brigands et obtint leur soumission. Nous ne connaissons rien des détails de cette première campagne menée contre les Rhètes, uniquement mentionnée par Dion Cassius (Histoire romaine, LIV, 20). On trouve cependant un écho aux victoires remportées par Publius Silius Nerva dans l'inscription dédicatoire du trophée des Alpes, à La Turbie (Pline, Histoire naturelle, III, 136-137), puisque y sont mentionnés les Camunes et les Vennons.
Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 20 :"Il y eut encore, vers cette époque, beaucoup d'autres mouvements, Les Cammunii et les Vénones, peuples des Alpes, prirent les armes et, vaincus par P. Silius, firent leur soumission ; les Pannoniens aussi, unis aux Noriques, envahirent l'Istrie, mais, battus par Silius et par ses lieutenants, ils conclurent de nouveau la paix, et entraînèrent les Noriques avec eux dans l'esclavage."
Strabon, Géographie, IV, 6, 6 :"Au-dessus de Côme, ville bâtie au pied même des Alpes, habitent, d'un côté (du côté de l'est), les Rhaetiens et les Vennons, et, du côté opposé, les Lépontiens, les Tridentins, les Stones et maintes autres petites peuplades qui, réduites par la misère à vivre de brigandage, inquiétaient autrefois l'Italie, mais qui sont aujourd'hui ou à peu près détruites ou complètement domptées, de sorte qu'on voit les passages dans la montagne, si peu nombreux naguère et si peu praticables, se multiplier sur leurs terres et offrir au voyageur, avec la plus complète sécurité contre les dangers venant des hommes, tout ce que l'art a pu faire pour prévenir les accidents. On doit en effet à César Auguste, outre l'extermination des brigands, la construction de routes aussi bonnes en vérité que le comportait l'état des lieux."