-Diodore de Sicile, Histoires, 5, 31, 4 : σαρουιδας (var. σαρωυιδας), corrigé δρουιδας (Ier siècle av. JC ? Ier siècle ap.). Aucun des manuscrits ne porte la forme δρουιδας qui est une conjecture déjà ancienne et elle-même fautive puisqu'on aurait attendu δρουιδας.
-Lucain, Pharsale, 1, 450-458 : druidae (var. driadae, dryadae). Commentaires : driadae, driades. Les variantes des manuscrits, ainsi que celles des scholies (dont les plus anciennes doivent remonter au IVe siècle) montrent que le mot a été très vite corrompu.
Comme on peut le voir (et Christian-J. Guyonvarch' l'avait déjà remarqué avec un échantillon plus faible), les formes grecques vont du logique (druid- déclinaison grecque) au plus aberrant (saronidas, drasidae, etc.). L'attraction phonétique des "Dryades" est forte. Sur ce plan-là, la morale est simple: les auteurs grecs (et les latins qui les ont copiés comme Lucain) ne sont pas fiables.
Metz, CIL XIII, 555* (avant le IIIe siècle ap J.-C.). SILVANO SACR(VM) ET NYMPHIS LOCI ARETE DRVIS ANTISTITA SOMNIA MONITA D
Un mystère subsiste: l'inscription de Metz, découverte au XVIe siècle et depuis perdue. Elle présentait donc une druidesse, prêtresse principale (antistita), qui a fait ce monument à la suite d'un songe. L'inscription serait fausse, donc, mais comment se fait-il que le mot "druis", au singulier, soit orthographié convenablement, alors qu'il n'est attesté dans aucun texte antique?