À l'inverse des Avendéates et des Moentins qui n'opposèrent aucune résistance aux Romains, les Arupins se préparèrent à l'affrontement. Ils quittèrent leurs villages, sans doute peu aisés à défendre, pour trouver refuge dans leur ville, Arupinum (Prozor, Otočac, comitat de Lika-Senj, Croatie). Sans doute surpris par cette attaque et impréparés à subir un siège, lorsque finalement l'armée d'Octavien approcha, ils prirent la fuite et se réfugièrent dans les forêts voisines. Octavien prit leur ville, mais ne la détruisit pas, afin de les convaincre de se rendre sans combattre, ce qu'ils firent visiblement (Appien, Illyrique, 16 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 35). Au terme de cette capitulation, les Romains se dirigèrent vers Terponum.
Sources littéraires anciennes
Appien, Illyrique, 16 :"Les Arrépins, qui sont les plus nombreux et les plus belliqueux des Iapodes, se sont déplacés de leurs villages à leur ville, mais quand il y est arrivé, ils se sont enfuis dans les bois. Auguste a pris la ville, mais ne l'a pas brûlée, espérant qu'ils se livreraient et, ce faisant, il leur a permis de l'occuper."
Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 35 :"Pour le moment, César confia à des lieutenants le soin de soumettre les autres peuples, et marcha lui-même contre les lapydes. II vint à bout assez facilement de ceux qui habitaient en deçà des montagnes, près de la mer ; mais ce ne fut pas sans peine qu'il dompta les habitants des sommets et des versants."
Tibulle, Élégies, III, 106-117 :"Mes vers ne s'égarent point à travers des louanges incertaines : car tes campagnes justifient mes chants. J'en atteste le courageux soldat de l'Iapydie vaincue ; j'en atteste encore les perfides Pannoniens, dispersés çà et là dans les Alpes glacées ; j'en atteste le pauvre indigène des campagnes d'Arupium ; en voyant comment il a résisté aux atteintes de l'âge, on s'étonne moins des trois siècles vécus par le roi renommé de Pylos ; en effet, bien qu'il soit parvenu à une grande vieillesse et qu'il ait vu le Titan accomplir cent années sa révolution fécondante, toujours agile, il ose sauter sur un cheval rapide, qu'il gouverne, en le montant, avec des rênes solides. C'est toi qui commandait quand celui qui ne tourne jamais le dos, Domator, présenta son col libre à la chaîne des Romains."