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MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 17:07
de Taliesin
Bonjour,

les vicomtes de Léon étaient les vassaux des comtes de Cornouaille, au moins pour les fiefs qu'ils tenaient en Quemenet, Porzay, Crozon, cela depuis au moins le milieu du 12ème siècle. La presqu'île de Crozon était encore appelée "terre de Rivelen" au 15ème siècle, du nom du vassal des comtes de Cornouaille qui tenait cette terre au 11ème siècle. Sa fille Onwen épousa l'évêque de Quimper Orscand, frère d'Alain Canhiart (d'après les deux articles que vous citez ci-dessus, et la thèse de Joëlle Quaghebeur sur la Cornouaille).

On pourrait supposer que les comtes de Cornouaille ont donné ces terres en fief aux Léonards pour s'assurer leur alliance et mettre un terme à la guerre entre eux, guerre qui semble faire rage sous Alain Canhiart, alors que la paix semble instaurée sous Hoël II.

On pourrait aussi rapprocher cette terre de Rivelen tenue par les vicomtes de Léon de la mention de "Remelin comte de Léon" dans le conte Alain Rebrit chez Gautier Map, Rivelin de Crozon ayant peut-être été confondu avec Rivelen recteur de Cornouaille au 9ème siècle et frère de Salomon, dont l'assassinat sert de base historique - très déformée - au conte recueilli par Gautier Map.

D'autre part, si on suit l'hypothèse de Bernard Tanguy qui rapproche le Léonois des romans tristaniens du Laïounes d'Idrisi, qui serait Douarnenez (et son Insula Trestanni), on pourrait également rapprocher cette terre de Rivelen, toute proche de Douarnenez, de Rivelen/Rifalin, roi du Léonois et père de Tristan.

On remarque en outre que dans le Tristan en prose du 13ème siècle, une partie de l'action est clairement situé dans le Léon (Penmarc'h en Saint-Frégant) et que le père de Tristan est devenu Mériaduc, ce qui rappelle évidemment Conan Mériadec, ancêtre mythique des vicomtes de Léon qui s'intitulaient Conanigènes. Le même phénomène se retrouve dans la légende du roi Marc'h aux oreilles de cheval (oncle de Tristan dans les romans médiévaux), particulièrement bien attestée de Crozon au Cap Caval, mais dont on relève aussi quelques versions à Saint-Frégant et Ploudalmezeau-Portsall. Il semble que les Léonards se soient accaparés ces deux légendes et les aient implantés chez eux avant de diffuser leur propre version.

J'en reviens à Lancelot après ce détour par Tristan, car on peut supposer qu'il en fut de même pour le nom du château de Trèbes, qui n'apparaît qu'au 13ème siècle. Apparaît aussi au 13ème siècle le nom de la fée qui élève Lancelot, Viviane, dont le nom viendrait, selon Michel Rousse, de la rivière Ninian. Cette rivière coule sur les terres des seigneurs du Porhoet qui, à la fin du 12ème siècle, s'allient aux vicomtes de Léon. La branche cadette des Porhoet, les Rohan, va récupérer l'héritage conanesque des Léonards.

D'autre part, il semble que les Porhoet étaient bien mieux placés que les Léonards pour diffuser ces motifs vers l'est, car en relation de longue date avec les seigneurs des marches bretonnes (Châteaubriant) et peut-être aussi avec les seigneurs des Mauges, la seigneurie de Beaupréau notamment, dont le fondateur, Josselin de Rennes, milites du comte d'Anjou au début du 11ème siècle, a peut-être quelque lien de parenté avec le vicomte de Rennes Guethenoc dont est issu la famille vicomtale de Porhoet où l'ainé était systématiquement appelé Josselin.

MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 17:55
de André-Yves Bourgès
Bonjour,

Je partage votre analyse sur l'héritage "conanique" passé des vicomtes de Léon aux vicomtes de Rohan dans le dernier tiers du XIVe siècle : voir l'étude sur "Le contexte idéologique du développement du culte de saint Mériadec en Bretagne au bas Moyen Âge", Saint-Jean-du-Doigt des origines à Tanguy Prigent. Actes du colloque (23-25 septembre 1999) réunis par Jean-Christophe Cassard, Études sur la Bretagne et les pays celtiques, Kreiz 14, 2001, p. 125-136 .

Le prototype du Mériadec de Marie de France avait probablement son principal château à Traon Meriadec (en Trégor) ; l'hagiographe goëznovien, à la fin du XIIe siècle, préfère pour sa part attribuer un autre château de ce personnage, en Léon cette fois (à Kermériadec aux confins de Treflaouenan et de Plougoulm), à Conan Mériadec, attribution reprise par l'auteur du LFA. A l'occasion de la composition de ces différents ouvrages, un personnage, leur vassal et vraisemblablement leur parent, contre lequel les vicomtes de Léon avaient été engagés dans une guerra féodale sous le règne du duc Hoël, époque troublée s'il en fut au point de vue féodal, a été identifié avec un personnage littéraire, lequel assurément avait emprunté de nombreux traits à son prototype historique. Au passage, soulignons chez Marie de France et l'hagiographe de saint Goëznou cet intérêt "archéologique" pour les vestiges de fortifications anciennes.

Cordialement

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 19:34
de Taliesin
Mis à part le lai de Marie de France, qu'y a-t-il comme preuves de l'existence d'un seigneur Meriadec, vassal insoumis des vicomtes de Léon du temps de Hoël II ?

Jusqu'à présent, je voyais le lai de Guigemar comme l'adaptation d'une légende dynastique léonarde qui, à partir de thèmes mythiques panceltiques (chasse au porc blanc, femme de l'Autre Monde détentrice de la souveraineté,...voir Rachel Bromwich, 1959. « Celtic Dynastic themes and the Bretons lays », Etudes Celtiques, 9, fasc. 2, 445-470.) tente de démontrer la légitimité des vicomtes de Léon, réelle ou mythique, peu importe. Pour moi, le Mériaduc du lai se réfèrerait plutôt à Conan Mériadec, et la victoire de Guigemar sur Meriaduc, qui lui permet de récupérer la femme-fée et donc la souveraineté, ressemblerait bien à une sorte de passation de pouvoir entre Conan et les Guiomarc'h de Léon. D'autre part, le Guiomarc'h du 9ème siècle en lutte contre Louis le Pieux vers 820 a pu lui aussi être considéré comme un ancêtre des vicomtes de Léon, et son nom relevé par la même occasion.

on trouve deux autres exemples de ces légendes dynastiques bretonnes dans les lais médiévaux : Graalent, pour la Cornouaille, et Tydorel, qui a sans doute quelque chose à voir avec le mariage entre Alain Canhiart et Judith de Nantes.

MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 20:53
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

Le lai de Guigemar est incontestablement une légende dynastique, forgée, comme vous le soulignez, à partir de mythèmes panceltiques et comme presque toujours "raccrochée" à quelque personnage historique, en l'occurrence Guiomar, fils du seigneur de Léon, sous le règne du duc Hoël, ce qui correspond à la situation historique du 3e tiers du XIe siècle, époque à laquelle le pouvoir ducal s'affirme au travers de diverses interventions dans des guerrae féodales, en prenant notamment prétexte de l'application de la "réforme grégorienne" et en s'appuyant sur le "ralliement" de certaines lignées comme celles des vicomtes de Léon, récemment acquis aux comtes de Cornouaille.

Il s'agit là bien sûr une hypothèse de travail, qui repose sur un faisceau d'indices de nature diverse, dont le détail est exposé dans les deux articles déjà cités, ainsi que dans l'édition du dossier hagiographique mélarien. L'hypothèse que vous privilégiez est également recevable ; mais il faut remarquer que Marie de France ne renvoie justement pas à Conan Mériadec et à la substance de l'HRB et moins encore, on s'en doute, aux chroniqueurs carolingiens qui ont conservé le nom de Guiomar, chef breton du IXe siècle, dont rien ne dit d'ailleurs que son autorité s'exerçait sur le (seul) pagus Leonensis.

Cordialement

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 21:21
de Taliesin
dans aucun de ces lais, Marie de France ne renvoie à l'HRB. On pense qu'elle a lu Wace, elle a probablement aussi lu Geoffroy, puisqu'elle savait le latin, mais Arthur et sa cour lui servent uniquement de cadre, le rete vient d'ailleurs. Idem, en grande partie, pour Chrétien de Troyes et les romans de Tristan du 12ème siècle.

A mon avis, il faut tenir compte aussi d'une tradition orale bretonne armoricaine concernant Conan Meriadec, Arthur et autres, antérieure à Geoffroy et qu'il a peut-être utilisée (après tout il est d'origine bretonne, et le seigneur de Monmouth était originaire du Dolois). Que les traces écrites telles que le prologue de la Vie de Goueznou ou le LFA soient antérieures ou postérieures à GM ne change finalement pas grand-chose.

Il est aussi intéressant de noter que l'époque où le pouvoir ducal breton s'affirme avec la maison de Cornouaille correspond au début de la mode des noms arthuriens dans les pays de la Loire, en Poitou et Charente. La Normandie est même en avance : elle connaît Arthur dès au moins 1040, avant la conquête de l'Angleterre.

Hoël est probablement le personnage historique breton qui se rencontre le plus souvent dans les romans médiévaux, juste derrière Salomon. Et son succès n'est pas du uniquement à l'HRB sur laquelle tous auraient copié ensuite : son nom se trouve dès 1119 dans la Chronique du Pseudo-Turpin, avec un certain Arastagnus, roi de Bretagne.

Les otages de Morlaix en 1374

MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 21:29
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

Je reviens rapidement sur la conduite héroïque attribuée à Eon Coroller lors de la reddition de Morlaix en 1374 : j'ai déjà dit la méfiance que cet épisode non attesté par les sources contemporaines m'inspirait ; mais si tant est que nous avons affaire au souvenir d'un fait historique avéré, je crois qu'un rapprochement s'impose avec l'interprétation renouvelée de la fin du siège de Calais et de l'anecdote des fameux "six bourgeois", telle qu'elle vient d'être donnée par Jean-Marie Moeglin :
http://www.histoire.presse.fr/lire.asp? ... +de+Calais

Cordialement

André-Yves Bourgès

Traditions bretonnes continentales dans l'HRB

MessagePosté: Sam 13 Jan, 2007 22:59
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

Peu nombreuses, mais incontestables, certaines traditions bretonnes, plus particulièrement localisées dans le nord ouest de la péninsule, ont en effet été intégrées par Geoffroy de Monmouth à son HRB : ainsi en est-il probablement de Mériadec - puissant baron possessionné en Trégor occidental et probablement en Léon à l’époque du duc Hoël (1066-1084) - qui était entré en conflit avec les vicomtes de Léon et fut vaincu, dont Geoffroy a utilisé le nom et les faits d’armes pour "étoffer" un peu le personnage mythique de Conan, présenté par ailleurs comme le fondateur de la Bretagne continentale.

Il faut également souligner le tropisme nettement trégorois qui caractérise le texte de Geoffroy relatif à la bataille de Saussy (Siesia). Mis à part Hoël leur "chef" (Hoelus, dux Armoricanorum), les seuls Bretons armoricains à être nommément cités entre tous ceux qui tombèrent lors du combat — ils furent deux mille, dit Geoffroy — sont au nombre de quatre : Chimmarcocus, "comte de Tréguier" (consul Trigeriae), accompagné de trois compagnons d’armes, Ricomarcus, Bloccovius et Lagvius de Bodloano. La forme Lagvius résulte évidemment d’une cacographie ; les variantes Iaguuius (ms. R), Iaguiuius (ms. P) et Iaguuiuius (ms. E) démontrent à l’évidence qu’il s’agit là de l’anthroponyme Jagu, Jagut, Jacut (Jacutus), comme on peut le vérifier par le texte de Wace : cet auteur qui traduisit l’ouvrage de Geoffroy en 1155, a écrit Jaguz .
Quant au toponyme Bodloano, à l’ablatif et introduit par la préposition de, son cas de déclinaison indique qu’il s’agit là du lieu d’où est venu Jagu, comme le confirme là encore le texte de Wace : "L’un de ces treis ot nun Jaguz/ de Bodloan esteit venuz". On peut être légitimement tenté de chercher à le reconnaître dans quelque toponyme trégorois ; et compte tenu de l’habituelle confusion entre n et u dans les mss médiévaux, deux hypothèses doivent être explorées selon que l’on retienne la forme Bodloano (nominatif *Bodloanum) ou la forme *Bodloauo (nominatif *Bodloauum).
Dans le premier cas, il faut peut-être rapprocher *Bodloanum de Botlézan, nom d’une ancienne paroisse, aujourd’hui village de la commune de Bégard (Boloezan en 1251, Botloezan vers 1330, Bodlezan à la fin du XIVe siècle, Botlezan dès 1449). Mais, privilégiant l’hypothèse d’un toponyme *Bodloauum nous préférons tourner nos recherches vers Boloï, lieu-dit en l’actuelle commune de Pleudaniel, dont "l’église" (ecclesiam de Botloi) est citée dès 1163 : il y avait là en effet un fief important dont le château domine le Trieux et dont la dynastie seigneuriale est attestée dès 1202 avec Olivier de Boloi et Nobilis (la sœur d’Olivier ?). Or cette seigneurie, qui avait passé dès avant la fin du XIIIe siècle dans les mains de la famille de Tournemine, s’étendait également sur le territoire de l’actuelle commune de Ploézal, jusqu'à proximité de la Roche-Jagu, autre forteresse dominant le Trieux, à moins d’un kilomètre en amont de la motte de Botloi. Une telle proximité topographique a pu encourager Geoffroy de Monmouth à rapprocher le nom de Jagu de celui de Botloi ; peut-être même l’origine géographique attribuée à Jagu est-elle conforme à la vérité historique et le fondateur de la Roche était-il issu de la dynastie seigneuriale de Botloi ?

En ce qui concerne Arthur, je crois qu'il est possible de reconnaître dans la vita de saint Efflam une strate trégoroise du mythe arthurien en cours de formation ; et, là encore, je n'exclus pas une influence directe sur Geoffroy de Monmouth, notamment en ce qui concerne une possible transposition au Mont-Saint-Michel et contre un géant, du combat d'Arthur contre le dragon intervenu à Saint-Michel "à la grève", là où précisément Eilhart von Oberg, vers 1170-1180, devait situer un épisode inédit de l'histoire de Tristan.
http://andreyvesbourges.blogspot.com/20 ... mythe.html

Cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Dim 14 Jan, 2007 1:05
de Taliesin
équation très rapide vu l'heure : Trégor = Penthièvre = Richmond. Le Brienus mentionné par Geoffroy dans l'HRB pourrait bien avoir eu pour modèle Brien de Penthièvre.

MessagePosté: Dim 14 Jan, 2007 12:44
de jakes
Heureux de vous retrouver en si bonne forme.

En effet, cher André Yves Bourgès, je ne croit pas qu’on ai jamais entendu parler d' un comté de Pensez :
Je lit dans un article consacré aux juridictions du Léon (dont j’ai eu tord de ne pas noter la référence : BSAF ?) :
« Pensez ou Penzé, en Taulé était une seigneurie assez importante formée d’une subdivision de Daoudour » ….. » D’après les déclarations faite pour le vingtième en 1751 et 1754 par le comte T C de Morant, seigneur de Pensez…. »

Ce titre comtal lui venait peut être d’autres fiefs ? Pourtant...

Dans sa note sur une ancienne bannière conservée dans l’eglise de Taulé, J M Abgrall cite un acte du deuxième registre des délibérations du général de cette paroisse :
« du Dimanche 13e Avril 1749, assemblé des douze délibérants ……. S’est présenté noble maître François Drillet ……. faisant pour haut et puissant messire Charles Thomas Marie de Morant , comte de Penzé, etc., mestre de camp des dragons de la Reyne »

( il confie aux paroissiens la bannière du régiment de la reine qui servira par la suite de bannière processionnelle .)

La dénomination de « comte de Pensé » est peut être abusive ?

On la retrouve pourtant pour son arrière grand père « meffire René de Kergroades, feigneur de Quernyfac, cheuallier et comte de Penfez » dans un « Extrait des registres de la chambre établie par le Roy pour la reformation de la Nobleffe du pais et duché de Bretagne » en 1669.

Je suppose que là on ne devait pas rigoler avec les titres nobiliaires.

Ce titre de « comte de Pensé » était donc recevable sans qu’il fasse référence à un comté dans la stricte hiérarchie des fiefs .

Comté et comtes de Penzé

MessagePosté: Dim 14 Jan, 2007 21:21
de André-Yves Bourgès
Bonsoir cher Jakes,

Notez que j'ai écrit dans mon message : "En ce qui concerne Penzé, je serais heureux de voir les actes de la pratique où cette seigneurie était décorée du titre de comté au Moyen Âge".
A l'époque moderne, les titres de noblesse (à l'exception de celui de duc et pair) étaient devenus colifichets sans véritable importance aux yeux du pouvoir royal pour qui noblesse et titres de noblesse n'étaient pas choses équivalentes. A la fin de l'Ancien régime, on marquisait et surtout on comtifiait à gogo (ce sont les fameux titres dit "de courtoisie", qui figuraient par exemple sur les brevets donnés aux gentilshommes qui avaient l'honneur d'être présentés au Roi ou de monter dans ses carosses) : Caron de Beaumarchais, anobli par charge et qui est l'auteur du magnique portrait (au vitriol) du comte Almaviva, voyage à travers l'Europe pour le service de Louis XV sous le nom anagrammatique de "baron de Ronac". Le père de l'immortel auteur des Mémoires d'Outre-Tombe, René de Chateaubriand, cadet de cadet, fait fortune négrière, puis achête la terre de Combourg ayant lui dit-on titre de comté, dont il se décore et qui passera à son fils aîné Jean-Baptiste de Chateaubriand.
Cette inflation de titres nobiliaires n'a jamais cessé depuis, d'autant qu'à la Restauration, leurs détenteurs, plus ou moins légitimes, ont extrapolé à partir d'une ordonnance royale, la possibilité de "décliner" les titres en question (qu'ils fussent de courtoisie ou de lettres patentes, voire d'Empire) : ainsi, par exemple, les trois fils d'un marquis se sont respectivement "comtifié", "vicomtifié" et "baronnifié", ce qui est à la fois grotesque et infantile, comme l'a souligné l'auteur immortel d'Atala, qui lui même a toujours signé "le vicomte de Chateaubriand", pour être le frère cadet de Jean-Baptiste ci-dessus.

Mais pour en revenir au Moyen Âge, pas de comté de Penzé, pas même de comté de Léon (une dynastie de vicomtes, dont un des membres fut décoré à titre personnel du titre de comte parce qu'il avait reçu du souverain, en l'occurrence, le roi d'Angleterre, une charge comtale). Il n' y a pas non plus avant le XVIe siècle de prince de Léon.

Bien cordialement

André-Yves Bourgès

lancelot

MessagePosté: Jeu 18 Jan, 2007 17:17
de gaelwen
trouvé sur le net :
"I remember reading a book that argued
for placing Arthur in the border country of England and Scotland. I wish I could
remember the name of the Author or the Title of the book, someone here will probobly
know it. Anyway, an argument was advanced that Lancelot was a French version of a
latinization of "the Angus" as a clan head title. Angus = Angucelus = L'Ancelot = Lancelot. "

MessagePosté: Jeu 18 Jan, 2007 19:28
de Taliesin
et pourquoi n'a t-on jamais la forme "Ancelot" ?

MessagePosté: Jeu 18 Jan, 2007 21:15
de jakes
je t'invite, Gaelwen , a lire les arguments développés par Taliesien le 30 décembre 2005, voire même reprendre le sujet au moment où Agraes le lançait à l'été 2004.
Tu remarqueras que le démarage a été assez lent tant la question est embrouillée.
Pas plus qu'ailleur, l'éthymologie de Lancelot n' a reçu ici de preuve décicive depuis le début de ce débat sur ce forum.
De nombreuses hypothèses y sont évoquées et critiquées.

L'état du débat est le suivant: A partir d'une localisation du château de Trèbes, le lieu où Lancelot, encore dans les langes, échappe à une mort certaine , emporté à travers les marais par son père Ban de Benoic et sa mère Hélène, est t'il possible de retrouver la piste concrête par où le roman de Lancelot à émergé en occident.

MessagePosté: Jeu 18 Jan, 2007 21:32
de jakes
l'hypothèse que tu évoques, Gaelwen, a été proposée au forum le 14 avril 2006 par Sogoln yg Ysca.

MessagePosté: Dim 21 Jan, 2007 10:30
de jakes
Pour faire suite aux remarques d’A Y Bourgès du 13 janvier, Iagwinius de Bodloano tué à la bataille de Siesia est curieusement déjà reconnaissable au tout début de l’HRB dans la liste des fils d’Ebrauc §27 : »….Morvid, Bladud, Iagon, Bodloan, Kingar, Spaden…. ».

J’ai du mal à croire que Geoffroy ai compléter ici par fantaisie la liste avec un personnage qu’il met en scène au §173 dans un contexte tout différent :
La progéniture d’Ebrauc devait déjà être fixée dans une suite ordonnée traditionnelle.
Mais surtout cela renforce l’hypothèse d’un traitement armoricain préalable de cette liste (voir les noms Spaden, Guenlodoe, Alethahel, Statud, Stadiald) qui ne serait pas du cru de Geoffroy.

Est t’il possible d’aller plus loin avec cette liste ? J’avoue que je sèche.