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Geoffroy de Monmouth

MessagePosté: Mer 06 Sep, 2006 13:00
de Marc'heg an Avel
Bonjour à tous les brittophiles.

Je viens de recevoir 'la chronique' des Belles Lettres, 9/10. août-septembre 2006.

Cette maison d'édition a subi de graves problèmes, suite à l'incendie de leur dépôt de Saint-Brieuc, il y a quelques années.

Elle réédite donc progressivement ses ouvrages.

Sur le dernier envoi, il apparait :

Histoire des rois de Bretagne. de Geoffroy de Monmouth.

Traduction française par Laurence Matthey-Maille.

25 euros.

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Ceci n'est pas de la pub. C'est un service public, à destination des vrais amateurs de l'Histoire, avec un grand H.

Il n'est pas question ici de l'objectivité de la traduction, qui, comme toute traduction, peut être sujette à discussion entre gens honnêtes

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http://www.lesbelleslettres.com

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Pour info.

JCE :)

MessagePosté: Mer 06 Sep, 2006 13:42
de Taliesin
Hello tudoù ! :D

sans discuter de la traduction (j'aurais bien du mal, n'étant pas latiniste), il est quand même dommage d'avoir confié l'édition et la traduction de l'HRB à quelqu'un qui ne connaît quasiment rien à la littérature celtique, hormis ce qu'elle a trouvé dans la thèse périmée de Faral. Les notes et l'index des noms de personnes et de lieux, c'est franchement pas terrible.

MessagePosté: Mer 06 Sep, 2006 18:39
de Patrice
Salut,

Ca aurait pu être pire: il y a quelques années, une traduction de la Vita Merlini avait été publiée par quelqu'un qui ne savait pas que l'Insula Pomorum, c'était Avallon.

A+

Patrice

MessagePosté: Mer 06 Sep, 2006 19:36
de Taliesin
ce ne serait pas la même personne qui confond les habitants du Gwynedd avec les "Vénètes, habitants de la Vénétie gauloise, région située au nord-est de la Gaule Cisalpine (Vannes actuelle)" ?

Vannes et son célèbre pont des Doges :lol:

MessagePosté: Jeu 07 Sep, 2006 9:09
de Marc'heg an Avel
Salut,

Ca va dans le même sens que ceux qui ont confondu Letavia avec Latium.

Il est vrai que je préfère la traduction anglaise, et les notes qui l'accompagnent.

Quoi qu'il en soit, L. Mathey-Maille n'a pas dit que des bêtises. C'est grâce à l'une de ses notes que j'ai vu l'erreur d'identification du pape en place dans les années 470 : Sulpice / Simplice.

JCE :)

MessagePosté: Jeu 07 Sep, 2006 9:48
de Taliesin
c'est le palais des Doges, en fait

les papes, c'est romain, donc dans son domaine culturel. Voic ce qu'elle dit de Malgo = Maelgwn Gwynedd : "son empire scandinave rappelle celui de Cnut le Grand"

sur Conan Meriadoc : "personnage inventé par Geoffroy mais qui porte le nom de ducs ou comtes d'Armorique"

Aurèle Ambroise : "roi légendaire de Bretagne. Nom qui provient de l'Historia ecclesiastica de Bède"

sa seule connaissance de la tradition britonnique semble se faire essentiellement à partie de la thèse de Faral (années 30) et des textes latins, ce qui est quand même un comble pour un ouvrage publié en 1992. A cette époque, on disposait de nombreuses traductions et études concernant la littérature galloise. Mais il est vrai que les manuscrits gallois sont postérieurs à l'HRB, ce sont donc les Gallois qui ont copié Geoffroy, logique. C'est déjà ce que disait Faral.

Ce qui ne l'empêche pas de dire, à propos des sources de Geoffroy : "si les celtisants suggèrent que le Liber vetustissimus a bel et bien existé (Fleuriot), les tentatives d'identification sont peu convaincantes et tout incite à considérer cet ouvrage comme une source imaginaire qui sert de caution à l'écrivain."

Elle ne connaît pratiquement rien à la littérature celtique et rien aux langues celtiques (or, une partie de l'argumentation de Fleuriot repose sur le fait que les noms britonniques de l'HRB ont plutôt des formes bretonnes que galloises), mais cela ne l'empêche pas de juger les arguments des celtisants peu convaincants.

A noter que dans une édition contemporaine à celle de Faral (rééditée dans les années 70), Acton Griscom donne une traduction anglaise de l'HRB d'après le manuscrit de Cambridge, et déjà, il pense que le Liber Vetustissimus n'est pas une invention de Geoffroy, mais un livre en langue britonnique, en gallois.

MessagePosté: Jeu 07 Sep, 2006 10:52
de Marc'heg an Avel
Je dois préciser que lorsque j'avais mis à l'étude une histoire nationale des Bretons, depuis les origines (manuscrit déposé chez un huissier; texte publié sur mon site. voir un lien sur ma page d'accueil), j'avais acheté tous les ouvrages disponibles des auteurs grecs, latins, gaulois, et bretons, chez Belles Lettres, Loeb, Penguin, Phillimore, etc ...

J'avais pris contact avec Belles Lettres pour leur faire savoir qu'il était dommage de ne pas avoir de traduction française de Geoffroy de Monmouth.

En tout cas, cette traduction a paru environ deux ans après.

Etant quelque peu déçu de la traduction de L. Mathey-Maille, surtout en étant moi-même émule de Léon Fleuriot en en constatant le manque de références à cet auteur, j'avais pris contact avec la traductrice, après maintes recherches de son adresse.

Je me suis rendu compte, effectivement, qu'elle n'était intervenue que comme 'traductrice', au sens stricte mais sans pour autant être réellement motivée par les bases historiques ou légendaires du texte.

Ca m'a semblé bizarre, d'autant qu'il me semble contradictoire, voire incohérent, de penser qu'il ne s'agit que d'ouvrages imaginaires tout en cherchant à identifier des personnages historiques.

Les Kerboul ont fait largement mieux concernant Nennius et Gildas.

Ceci dit, la traduction de Mathey-Maille étant, me semble t-il, la seule traduction complète, même imparfaite et discutable, il est bon que les chercheurs et commentateurs aient connaissance de la référence de cette publication, sachant que le stock des Belles Lettres avait été détruit dans un incendie.

Je le répète, ceci n'est pas de la pub, mais de l'info.

Quant à Maxime et Conan (Mériadec), je suis d'accord avec Léon Fleuriot ... sauf sur leur point de débarquement en Gaule.

That is a another question ! :wink:

JCE :)

MessagePosté: Jeu 07 Sep, 2006 11:55
de Taliesin
En fait, il manque une véritable édition française de l'HRB, avec des commentaires et des notes plus conséquents et plus sérieux.

Il est dommage aussi que le texte original latin n'ait pas été fourni, ce qui oblige à retourner aux éditions de Faral ou Griscom lorsqu'on veut en prendre connaissance, ne serait-ce que pour en citer des passages.

même chose en ce qui concerne la nouvelle édition de l'oeuvre de Gildas : les textes originaux latins n'ont pas été réédités.

Concernant l'édition de Nennius, Christiane Kerboul n'indique pas à partir de quels manuscrits elle a travaillé, ce qui est quand même gênant. Il semble qu'elle ait utilisé plusieurs versions, dont la version irlandaise (il reste une phrase irlandaise dans le texte latin, non traduite en français). Ce n'est peut-être pas important pour un public érudit, mais pour des travaux universitaires où l'on vous demande de citer précisément vos sources, c'est chiant : l'édition de Kerboul est inutilisable et il faut se référer à celle de Lot, par exemple.

Il semble que ce soit devenu la règle de ne plus éditer les originaux latins en regard de la traduction française (même chose pour la vie de saint Hervé, éditée par Bernard Tanguy en français et en breton seulement). Est-ce parce que plus personne ne sait le latin ? Mais il y a peu de gens qui savent le vieux-français, et pourtant, Lettres Gothiques publie des éditions bilingues des textes médiévaux, avec des notes et un apparat critique tout à fait correct étant donné le coût relativement modique de leurs bouquins.

Les Belles-Lettres savent faire des éditions bilingues pourtant : en 1998, ils ont édité les poèmes de Venance Fortunat en version bilingue, trois tomes. Idem pour la chronique de Saint-Maixent. Manque de budget pour certains ouvrages ?

MessagePosté: Jeu 07 Sep, 2006 14:11
de Marc'heg an Avel
Re-salut,

Je connais en partie les sources de Chr. et Chr-nne. Kerboul.

History From the sources. Phillimore Ed. John Morris.

London & Chichester. 1980.
Head Office : Shopwyke Hall, Chichester, Sussex, England.

Dans la note d'introduction, signée R.B White, il est indiqué :

"The text here printed is that of L. Faral (La Légende arthurienne, vol. 3, Paris 1929) with corrections of substance and additional passages supplied from Mommsens' edition (Chronica Minora, Berlin, 1892), ..."

Texte anglais en Ière partie, suivi du texte latin en 2è partie.

Je ne suis pas certain que cette maison d'éditions existe toujours.

JCE :)

MessagePosté: Ven 29 Sep, 2006 10:13
de Marc'heg an Avel
Salut,

les Editions Phillimore existent toujours.

Voici une page qui devrait intéresser les celtisants et amateurs de saga arthurienne :

http://www.phillimore.co.uk/acatalog/Bookshop_Arthurian_Period_Sources_13.html

JCE :)

MessagePosté: Ven 20 Oct, 2006 1:08
de jakes
Ceci est un doublet d'un texte du forum "Lancelot" dans les grand thèmes celtiques":

"Le fameux livre en langue britannique qu’évoque Geoffroy de Monmouth mérite d’être relevé.
Quelqu’un pourrait t’il rappeler les arguments linguistique de Léon Fleuriot ?

La traduction de Laurence Matey-Maille interroge sur le scénario qui prévaux de la période de la prise de pouvoir d’Octavius (avant 383), duc des gewisséens, oncle de Conan Meriadec jusqu’aux premières batailles d’Arthur, secondé par son oncle Hoel d’Armorique (vers 480). Hoel participe à l’expédition d’aquitaine, peut être à la suite de Clovis en 5O7.

G D M dénigre les Bretons qui restent dans l’île et donne la part belle au Bretons armoricains à partir du départ de Conan Mériadec comme si l’ensemble de la noblesse bretonne avait alors déserté la Grande Bretagne.

Première étape, P115 :
§78 : Coel duc de Kaercolum (Colchester) s’empare de la couronne d’Asclépiote, roi de Bretagne et se soumet à l’empereur Constance à qui il marie sa fille Hélène > Constantin.
§ 79 : Constantin s’oppose au tyran de Rome Maxence. Il mène une expédition vers Rome avec les trois oncles d’Hélène, Joelinus, Trahern et Marius et prend le titre d’empereur.
§ 80 :Octavius, duc des Gewisséens s’empare du trône de Bretagne . L’empereur romain Constantin délègue Trahern qui débarque à Kaerperis. Octavius vaincs Trahern à Maesurien, près de Winchester et lui règle son compte définitivement en le faisant assassiner.
§ 81 : Octavius vieillissant hésite à donner son trône à Conan Meriadec ou à Maximien fils de Joelinus, oncle de Constantin à qui il donnerait sa fille en mariage, selon le conseil de Caradoc, duc de Cornouaille.
§ 83 : Conan se soumet à Maximien.
§ 84 : Conan, à la suite de Maximien passe en armorique.
§ 85 : Maximien et Conan s’emparent de Rennes.
§ 86 : Maximien confie l’Armorique à Conan et établi son trône à Trêve.

§ 87-88-89 : les Aquitains menacent les Bretons d’armorique. Donotius de Cornouaille, frère de Caradoc envoi Ursule et 11000 vierges qui se perdent aux bouches du Rhin.
§ 89 : Meurtre de Maximien, Gratien incapable et tué. Attaque des Scott, norvégiens et danois. Les bretons achèvent le mur.
§ 9O : Les romains annoncent qu’ils ne pourront plus supporter la défense de la GB. « Hé quoi ! Est-ce parce que vous représentiez le simple peuple, du temps ou vous aviez des guerriers, que vous pensez avoir perdu toute l’humanité ? »
§ 91 : « Les romains donnèrent ensuite des conseils énergiques à ce peuple craintif et leur laissèrent en exemple des instructeurs d’arme. De plus ils leur recommandèrent d’élever des tours de place en place pour observer l’Océan., et ce sur le littoral méridional où mouillaient leurs navires puisque c’était là que les barbares était à craindre. Mais il est plus facile de faire un faucon d’un milan que d’instruire brusquement un paysan. Inculquer un enseignement sérieux à ces gens là, c’est comme jeter des perles devant les pourceaux. »

Peut être devrions nous passer au forum sur Geoffroy de Mommouth ?"

MessagePosté: Dim 22 Oct, 2006 1:51
de jakes
Deuxième étape : P134.
Le seul homme d’autorité qui reste dans l’île de Bretagne est un religieux :
§ 92 : « Après avoir tenu conseil, Guithelin, l’archevêque de Londres, se rendit en en petite Bretagne, alors appelée Armorique ou Letavia, pour réclamer l’aide de ses compatriotes. En ce temps là régnait sur le pays Aldroenus le quatrième roi depuis Conan »
Aldroenus reçoit Guitholin et déclare : « Puisque mes aïeuls et bisaïeuls ont obtenu un droit sur l’île je te confie mon frère Constantin et deux milles guerriers pour que, si dieu le permet, il libère le pays des attaques barbares et place la couronne sur sa tête. » .On appela Constantin et Guithelin l’appela par ces mots « …… Voici le roi de la Bretagne désertée. »( de sa noblesse ?)
§93 : Ils abordent au port de Totnais (Totenes, Devon).
Constantin épouse « une romaine de noble lignage qui avait été élevée par Guithelin. De leur union naquirent trois fils : Constant, Aurèle Ambroise et Uther Pendragon ».

Dans la logique de Geoffroy de Monmouth, la Petite Bretagne n’est pas simplement la base arrière de la noblesse bretonne. Elle est le pays privilégié ou celle-ci s’est installée depuis Conan et d’où part désormais la nouvelle lignée héroïque : Constantin- Ambroise- Uther- Arthur.

Quant à l’île de Bretagne elle ne semble plus capable de produire elle même des chefs de valeur, ou du moins chanceux dans leurs actions.

§ 94 : «À la mort de Constantin, une querelle s’éleva entre les grands du royaume »
« Survint Vortigirn, le chef des Gewisséens qui aspirait ardemment au royaume. Il se rendit auprès du moine Constant… », personnage faible et le pousse à prendre le trône.

Remarque : Les Gewisséens n’ont plus un duc (comme Octavius) mais un simple chef qui paraît déjà corrompu.

§ 95 -96 : Vortigirn manipule Constant et le fait assassiner par la garde picte qu’il a placé auprès du roi.
« Ambroise et Utherpendragon se réfugièrent… en Petite Bretagne » « Là, le roi Bodicius les accueillit »
§ 97, 98, 99, 100 : Vortigirn assailli par les Pictes mais craignant le retour d’Ambroise et Utherpendragon enrôle Hengist, son frère Horsa et épouse Ronwen sa fille, contre l’avis de ses propre fils qu’il a eu d’un premier mariage : Vortimer, Katigern et Pascent. « En ce temps là saint Germain évêque d’Auxerre et saint Loup évêque de Troyes vinrent en Bretagne pour prêcher la parole de dieu. Le christianisme des Bretons avait en effet été corrompu à la fois par les païens et par l’hérésie pélagienne »
§ 101 : Hengist introduit son fils Octa, son neveu Ebissa et Cherdic auprès de Vortigirn. Vortimer s’oppose aux saxons sur le fleuve Derwent, au Gué d’Epiford (où Horsa et Katigern s’entretuent), au littoral en face puis à l’île Thanet et chasse les Saxons.
§102 : Ronwen empoisonne Vortimer qui est enterré à Trinovantum.
§103, 104, 105 : Vortigirn doit composer au retour en force d’Hengist. Complot des longs couteaux dans le village d’Ambrius, près de Kaer Caradoc(Salisbury). Eldol, le « comte » de Gloucester sauve sa vie in extremis. Les saxons s’emparent de York, Lincoln, Winchester.
§106, 107, 108 : Vortigirn réfugié en pays de Galles veut faire construire sa forteresse au mont Erir mais la tache est impossible. Ses mages lui prescrivent de sacrifier un enfant sans père qu’il trouve à Kaermerdin : Merlin qui lui révèle le combat du dragon rouge et du dragon blanc sous la forteresse (§ 111, 112).
§109, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 118 : Prophéties de Merlin qui se terminent à la page 174.

§119 : « Sans tarder, Aurèle Ambroise (réfugié en Armorique et désormais en age de ce battre) aborda en Bretagne au lever du jour suivant » et rallie Eldol « duc » de Gloucester pour châtier Vortigirn.

La tonalité générale de ces années noires est que, après l’expédition de Maximien et Conan Meriadec, la fine fleur des Bretons (= sa noblesse guerrière) n’était plus sur l’île de Bretagne mais était passée en masse en Petite Bretagne.
On pourrait suivre cette idée jusqu’à la fin de l’Historia regnum Britanniae : Geoffroy y reste fidèle au point de ne pas vraiment reconnaître aux Gallois, ces barbares, l’héritage breton.
Ce parti pris de Geoffroy est’il le fait d’un chauvinisme personnel dû à ses origines armoricaines ou traduit il le contenu idéologique du livre en langue Britonnique que lui a confié Gauthier ?

( cette intervention du forum "Lancelot" dans "les grands thème celtiques" trouve mieux sa place dans le thème consacré à Geoffroy de Monmouth, d'ou ce doublet.)

MessagePosté: Mer 25 Oct, 2006 22:16
de jakes
Troisième intervention des Bretons armoricains (envoyée en double):

§ 143 : à Silchester, Dubrice a sacrer Arthur, 15 ans, désormais roi de Bretagne après son père Utherpendragon, empoisonné à St Alban. Le saxon Colgrim occupe le pays de la Humber jusqu’à Cathnaiss. Arthur se rend à York, mène la bataille du fleuve Douglas et assiège Colgrim à York.
Le saxon Baldulf attend les renforts de Cheldric sur le rivage. Cador de Cornouaille contrecarre Baldulf qui parvient néanmoins à rejoindre Colgrim. L’arrivé de Cheldric contraint Arthur à lever le siège.

§144, p 205 : Arthur se retire à Londres et envoie des messagers à son neuveu Hoel roi d’Armorique, fils de la sœur d’Arthur et de Budic. Hoel débarque à Southampton avec 15 000 hommes.

§145 : Arthur et Hoel gagnent Kaerluideoit (Lincoln) en Lindsey.
Il poursuivent les saxons au bois de Calidon et les contraignent à la retraite vers le continent.
Arthur et Hoel continuent la pacification du nord.

§146 : Mais en mer, les saxons se ravisent, retournent ravager le pays de Totnais jusqu’à la Severn, et mettent le siège devant Bath. Arthur arrête les opérations contre les Pictes et les Scots et laissant Hoel malade à Aclud, il se rend en Somerset.

§147 : Dubrice, archevêque de la Ville des Légions exhorte les troupes. « Arthur accroche son bouclier Pridwen sur lequel était représenté l’image de sainte marie » et combat avec Caliburn, fabriquée dans l’île d’Avallon et sa lance Ron. Colgrim et Baldulf sont tués. Cheldric prend la fuite.

Remarque : Geoffroy reprend à peine quelques bribes des douze batailles d’Arthur selon Nennius : Douglas, Celidon, Bath identifiée à Badon? Il y a peut être là une tradition indépendante ?

§148 : Arthur regagne l’Albanie Car les Pictes et les Scots assiège Hoel à Aclud tandis que Cador de Cornouaille fini le travail dans le sud. Cheldric est tué à l’île de Thanet.
§149 : Cador rejoint Arthur et assiège les Scots et les Pictes dans le Moray au lac Lomond et ses 40 îles. Intervention malheureuse des irlandais de Gillamurius. Les évêques irlandais doivent demander grâce pour leur peuple.
§148 : Hoel s’extasie sur les lacs merveilleux que lui décrit Arthur.
§151 : Arthur rétablie l’ordre ans le nord et place son chapelain Piram à l’archevêché de York.
§152 : il rétablie Loth, époux de la « sœur d’Arthur au temps d’Aurèle », père de Gauvain et Mordred sur le Londonesia, Urien sur le Moray et Angusel sur le royaume des Scots.
Il épouse Guenièvre, noble romaine élevée à la cour de Cador.
§153 : expédition contre Gillamurius d’Irlande, l’islande. Doldavius du Gothland, Gunvasius des Orcades se soumettent.
§154 : Il confie la Norvège à Loth contre Riculf. Gauvain à 12 ans.
§153 : Expédition contre le tribun Frollo à Paris, sous l’empereur Léo ; Il confie à Hoel la mission de soumettre Guitard, chef des poitevins. Il donne la Neustrie à Beduer, L’Anjou au sénéchal Kai, et retourne en Bretagne.
§156 : Hoel est évidemment présent au couronnement d’Arthur à Kaerleon.

Lors de l’expédition contre l’empereur Leo et après la trahison de Mordret, Arthur regagne précipitamment la Bretagne, confiant à Hoel le soin de maintenir la paix sur les régions soumises des Gaules § 177, p 254.

A cette troisième étape, la noblesse de Bretagne a bien repris pied sur l’île, les cousins armoricains venant promptement en renfort et de façon décisive quand la situation l’exige.

MessagePosté: Ven 27 Oct, 2006 21:51
de jakes
Quatrième étape :
A la disparition d’Arthur en l’an 542, Constantin fils de Cador de Cornouaille lui succède.
§ 181 : Puis Aurèle Conan neveu de Constantin.
§ 182 : Puis Vortiporius,
§ 183 : Malgo,
§ 184 : Karetic, « fomenteur de guerre civile, détesté de Dieu et des bretons », vaincu à Cirencester par « Gormond roi des Africains » et par les Saxons , ne règne plus que sur le pays de Galles.
§ 185 : Geoffroy reprend le texte de Gildas.
§ 187 : « les Bretons perdirent ensuite la couronne ils ne cessait de ravager, par des guerres civiles la partie du pays qu’ils avaient conservé et qui était maintenant soumise à l’autorité non d’un roi unique mais de trois tyrans.»

Remarque : Toutes ses informations, sauf Karetic, proviennent de Gildas.

§ 189 : Blederic de Cornouaille, Margadud de Demetie et Cadvan de Venédotie s’opposent victorieusement aux saxons coalisés d’Ethelfrid à Bangor.
Cadvan, élu roi, reçoit l’épouse répudiée d’Ethelfrid.
Ses jumeaux Cadvallo et Edwin, sont envoyés « chez Salomon pour recevoir des leçons de chevalerie et y apprendre tout les autres usages de la cour »
§ 191 : discours de Brian à Cadvallo contre les saxons.
§ 193 : Discorde de Cadvallo et Edwin.
§ 194 : Cadwallo en difficulté se rend auprès de Salomon à Kidaleta.
Salomon dit : « Lorsque le peuple de cette Bretagne qui m’appartient vivait en compagnie de vos sujets dans votre Bretagne, il dominaient tous les royaumes et aucune race hormis les romains, ne pu soumettre le pays. Toutefois, après la venue des Bretons dans cette région, sous le commandement de Maximien et Conan, ceux qui restèrent en Bretagne n’eurent plus jamais ensuite la faveur de posséder de façon continue la couronne du royaume. Je déplore la faiblesse de votre peuple car nous somme de la même race et comme nous portons le nom de Breton, les hommes de notre royaume protègent farouchement le pays, où vous vous trouvez actuellement, des attaques de tous nos voisins. »
§ 195 : Lorsque Salomon se tut, Cadvallo, quelque peu honteux lui répondit par ses mots : « je ne pense pas du tout, comme tu le disais, qu’il soit étonnant que mon peuple n’ait pas conservé la dignité de ces ancêtres après le départ des Bretons pour ces provinces. Ce sont en effet les personnages les plus nobles de tout le royaume qui ont suivi les chefs dont tu as parlé, laissant derrière eux des hommes d’obscure naissance qui se sont emparé de leurs honneurs. »

On imagine mal Geoffroy exploitant des informateurs insulaires pour ensuite les rabaisser de la sorte et tirer la couverture vers la Petite Bretagne.
Pourtant Salomon et Cadvallo résument ici l’idéologie implicite de toute l’Historia regnum Britaniae.

Le dénigrement relatif auquel sont soumis des Bretons de l’île après Arthur provient t’il d’une condamnation assez générale du clergé, dans la droite ligne de Gildas ?
Mais la référence à Conan et Maximien tend à penser que cette condamnation est bien plus ancienne : Il faut prendre ici en compte les traditions armoricaines.
Alors pourquoi pas un « livre en langue bretonne que l’archidiacre Gautier d’Oxford a rapporté de Bretagne », source déclarée de Geoffroy § 208, p 284?

Si quelqu'un, pour avancer, voulai bien commenter l'onomastique de L'HRB selon Fleuriot?

MessagePosté: Lun 07 Avr, 2008 12:38
de ejds
Taliesin a écrit:Il est dommage aussi que le texte original latin n'ait pas été fourni, ce qui oblige à retourner aux éditions de Faral ou Griscom lorsqu'on veut en prendre connaissance, ne serait-ce que pour en citer des passages.

Les notes suivantes : :shock:

Léon Fleuriot, Jean-Claude Lozac’hmeur et Louis Prat, dans "Récits et poèmes celtiques", Éditions Stock, 1981, 256 pages, pp. 11-12, et pp. 178-179 a écrit:
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---------------------------------------- Note au lecteur

----- Dans le présent livre, les auteurs ont voulu mettre à la disposition du public des textes gallois, bretons et latins dont certains n’ont jamais été traduits en français. Beaucoup d'entre eux ont un écho dans les littératures médiévales de notre continent. D'autres ont inspiré et inspirent encore des pièces de théâtre, des opéras, des poèmes. Les œuvres galloises que nous présentons n'ont pas en général été la source directe des récits de la « matière de Bretagne », mais ce sont souvent des versions qui avaient cours dans les pays celtiques, particulièrement dans le domaine brittonique. Les relations par mer étaient faciles et quotidiennes à travers la Manche. Jusqu'au Xe siècle les langues étaient peu différentes et l’intercompréhension était possible entre gallois et breton. Elle le fut plus tard encore, jusqu’au XIIe siècle au moins, entre cornique et breton. Nous soulignons ce fait pour montrer combien il est difficile et vain d’essayer de déterminer si tel ou tel récit vient de Galles ou de Petite Bretagne. A haute époque, les poètes errants les transmettaient un peu partout, au hasard de leurs pérégrinations. La conquête de l'Angleterre par les Normands, conquête à laquelle les Bretons prirent part massivement, ramena des foules de seigneurs armoricains dans l'île et l’enchevêtrement des traditions insulaires et continentales s'en trouva encore accentué. A partir du XIIe siècle, les œuvres françaises inspirées par les récits celtiques influent à leur tour sur ces derniers. Toute une littérature « européenne » se développe. Le choix des extraits a donc été guidé par ce premier souci : aider à faire connaître certaines des sources critiques de la « matière de Bretagne ».

-----Une des autres préoccupations a été de mettre l'accent sur des textes gallois difficiles. Dans le cadre de ce livre, il nous a été impossible de justifier notre traduction dans le détail, à grand renfort de notes. Nous avons opté, sans l'expliquer toujours, pour telle version d'un manuscrit de préférence à telle autre, nous réservant de revenir sur ces questions dans des revues spécialisées, les Études celtiques notamment. Souvent nous avons dû opérer un compromis entre la traduction la plus littérale possible et les exigences de la phrase française. Les problèmes ont été particulièrement ardus en poésie, et il est à craindre que parfois, la « fanfare de fer » des originaux déclamés par les bardes ait disparu, le fond ayant tué la forme.

Dans certains cas, on découvrira un monde peu connu, étrangement archaïque. C'est que la plupart de ces textes sont beaucoup plus anciens que les manuscrits qui les ont conservés. Nous en avons des preuves irréfutables dans la langue elle-même, fréquemment antérieure au Xe siècle. Ce livre sera donc aussi l'occasion de faire une mise au point sur quelques aspects de la littérature celtique elle-même.

-----Il nous reste à espérer que notre travail, malgré ses imperfections et ses lacunes, sera utile au public cultivé comme aux spécialistes et ouvrira la voie à des comparaisons fructueuses.

--------------------------------------------------------------- Léon FLEURIOT,
------------------------------------------------------ Jean-Claude LOZAC’HMEUR,
---------------------------------------------------------------- Louis PRAT.
--------------------------------------------------------- (Université de Rennes.)


--- Geoffroy de Monmouth :
Histoire des rois de Bretagne


---[…] Il existe une centaine de manuscrits de l’Histoire des Rois de Bretagne dont la plupart sont restés inexploités jusqu’à ce jour. Malgré tout, les documents déjà utilisés permettent de différencier plusieurs vulgates. Edmond Faral, pour sa part distingue trois états successifs du texte dont la rédaction daterait de 1136-1139 pour les deux premières et dont la dernière serait postérieure à 1148. L’ouvrage comprend douze livres. Les événements racontés vont de la ruine de Troie — noblesse oblige : les Bretons eux aussi se veulent une origine troyenne — à la fin du règne de Cadvaladr, dernier roi de Bretagne, époque où les Anglo-Saxons finissent de conquérir l’île. Le règne d’Arthur occupe les livres IXe et Xe ainsi qu’une partie du livre XIe. Geoffroy de Monmouth s’est inspiré fortement de trois ouvrages antérieurs qu’il suit certaines fois pas à pas. Ce sont le De excidio et conquestu Britannæ de Gildas, L’Historia ecclesiastica de Bède, et l’anonyme Historia Brittonum.

--- Le latin écrit par Geoffroy de Monmouth n’est pas tout à fait semblable à la langue utilisé habituellement en son temps. Plutôt que latin tardif, il faudrait le nommer latin celtique. Ce Gallois (ou Breton d’Armorique ?), qui parlait sans doute couramment le dialecte brittonique, a émaillé son texte de tournures et de figures de style où l’on sent la transposition d’expressions inhabituelles au latin médiéval. Tout se passe comme si l’auteur avait pensé en breton un texte qu’il traduit en latin, et ce fait est moins sensible dans le texte d’Edmond Faral, La légende arthurienne, que dans d’autres éditions. Un travail de recensement des manuscrits par un « bretonnant » semblerait utile, de ce point de vue.