Page 1 sur 1

Cadastre de PAULE en 1825

MessagePosté: Ven 25 Fév, 2005 0:27
de Marc'heg an Avel
Salut à tous les archéologues amateurs,

Je viens de découvrir un site mis en place par le Conseil Général des Côtes d'Armor concernant la publication des cadastres anciens des communes.

Ainsi, j'ai découvert celui de PAULE, datant de 1825.

La section qui m'intéresse particulièrement est celle de Bressillien et de Saint-Symphorien, sur laquelle apparaissent parfaitement l'ancienne église et fontaine de St Symphorien, et la motte de Bressillien, qui, comme je l'ai assez souvent répété, désignent la BROCELIANDE historique.

Sur ce plan, le camp dit "de St Symphorien", où a été découverte la statuette à la Lyre, se trouve juste à main droite, entre la chapelle et la limite de la commune.

Le nord est à main gauche.

http://ad.cg22.fr/AD/cnx/commune.aspx?lettre=P

Si ce lien ne fonctionne pas directement et que vous tombiez sur une page d'accueil :

- activer le lien : cadastre ancien,
- sur la page suivante, activer : entrer
- choisir la lettre : P
- choisir : Paule
- dans la petite fenêtre, en haut à votre main droite, choisir section D 1ère feuille.

et là, vous zoomez et déplacez l'image en tous sens en utilisant l'index cruxiforme et le rectangle rouge de la vignette de plan située dans l'angle haut à main gauche.

Le chemin de Brocéliande est toujours un peu abstrait ! :roll: :lol: :wink:

JCE :)

MessagePosté: Ven 25 Fév, 2005 11:16
de Marc'heg an Avel
... et comme un hasard n'arrive jamais seul, il se trouve qu'en lisant le texte de CAMBRY (1797) à propos de la Baie des Trépassés, je trouve ceci, à propos de Merlin, p 289 :

"La forêt de Brocéliande, dans la Basse-Bretagne, lui sert encore de demeure : il y vit enchanté, enclos, arrêté, invisible, à l'ombre d'un bois d'Aubépines".

avec une note de renvoi du Chevalier de Fréminville (1836) :

"Aujourd'hui la forêtde Bréchilient ou Bréchélian, dans le département des Côtes-du-Nord".

-----------

Or, Paimpont se trouve en Haute Bretagne, département d'Ille et Vilaine.

Paule se trouve bien, quant à elle, en basse Bretagne, département des côtes du nord (auj. Côtes d'Armor)

Je rappelle un point important :

1. Le lieu St Symphorien se trouve à la source pérenne de l'aqueduc romain de Carhaix.

2. Le personnage saint Symphorien a été exécuté pour avoir injurié la statue de Cybèle, Mère de Rome, dont l'une des plantes totémiques est le Pin , arbre toujours vert, et une autre l'Aubépine !

CQFD. :wink:

JCE (Iohannes Claudius Eugenius Britannicus genitus) :)
Image

MessagePosté: Ven 25 Fév, 2005 15:24
de Patrice
Ca marche pas avec Safari sous Mac Os X...

:(

A+

Patrice

MessagePosté: Sam 26 Fév, 2005 0:17
de Marc'heg an Avel
J'ai fait des essais avec Wanadoo et Aol : ça marche, à condition d'accepter l'installation d'un logiciel de lecture par téléchargement.

Qu'en disent les autres qui auraient tenté de se connecter à cette page ?

JCE :)

MessagePosté: Sam 26 Fév, 2005 1:14
de gérard
Pour moi ca marche, avec de la patience et le téléchargement du logiciel cité.
Quelles parcelles concernent la chapelle, la fontaine et l'habitat gaulois?
Je suis perdu, avec ce nord qui est à l'ouest! :D
gg

MessagePosté: Sam 26 Fév, 2005 8:08
de Guillaume
Aucun problème chez moi après installation du mini-programme ActiveX, beau boulot :!:

MessagePosté: Sam 26 Fév, 2005 10:33
de Marc'heg an Avel
Salut,

A main droite se trouve la route de Glomel / Rostrenen, en haut, à Gourin, en bas.

La chapelle est le batiment indiqué en forme T, vers la gauche.

La fontaine et parcelle Liors ar Comper est le tout petit carré situé entre la route et le T.

Il faut savoir que le point d'émanation de la source est à 18 mètres en dessous de la ligne de crête = ligne de la route, et correspond à la profondeur du puits découvert dans le camp. En fait, c'était le niveau de la nappe phratique.

Bressillien se trouve encore un peu plus vers la Gauche (= vers le nord). Il est repérable, puisque le nom est écrit.

La motte antique de Bressillien est la parcelle circulaire qui se trouve un peu plus haut, de l'autre côté du ruisseau.

On voit à quel point tout celà est "serré" dans la localisation.

Camp de la statuette à la Lyre (près de la route sur la carte; la nouvelle route passe désormais en plein dedans !), fontaine Liors ar Comper (nom à comparer avec celui de Comper de Paimpont !), source pérenne de l'aqueduc, chapelle St Symphorien ( < Cybèle >) en forme de T, motte et toponyme de Bressillien.

En complément, voici la page que j'avais ouverte sur le cas de St Symphorien, avec matérialisation des propos.

http://marikavel.org/bretagne/paule/paule-symphorien.htm

Bienvenue et bon voyage dans la vraie Brocéliande. :)

JC Even :)

MessagePosté: Lun 28 Fév, 2005 18:49
de Marc'heg an Avel
CASTELLAOUENAN se trouve sur le feuille E 2ème.

On y voit parfaitement la motte à double enceinte.

Ce toponyme permet de se rattacher au thème du : Château de Liesse.

Kastel + Laouen-

même si on doit se garder de toute traduction abusive ou tendancieuse.

Un "Château de Liesse" non loin de Bressillien, (= BROCELIANDE), sachant que c'est pour Viviane, de Brocéliande, que Merlin aurait fait apparaître un "château de liesse".

Peut-on imaginer mieux ? :wink:

JCE :)

MessagePosté: Lun 28 Fév, 2005 20:04
de Muskull
Salut Jean Claude :)

Il faudrait retrouver l'ancienneté du toponyme pour ajouter un indice de plus à la Brocéliande basse bretonne. :wink:
Et pi "Vivi" aimait l'eau, pas beaucoup d'eau dans le coin. Des toponymes qui traduisent un étang drainé depuis ?

MessagePosté: Lun 28 Fév, 2005 21:16
de Taliesin
Est-ce la légende qui a influencé la toponymie, ou la toponymie qui a influencé la légende ? :D

MessagePosté: Lun 28 Fév, 2005 21:59
de gérard
Une résidence aristocratique gauloise, la source (sacralisée?) de l'aqueduc
qui alimente la principale ville romaine de la région, une motte du haut moyen âge, ça doit laisser des traces dans l'imaginaire collectif des gens du coin... sur des siècles.

gg

MessagePosté: Lun 28 Fév, 2005 23:56
de Marc'heg an Avel
" ... pas beaucoup d'eau dans le coin"

C'est que "tu n'as pas été voir" !

Parce que, de l'eau, il y en a partout !

Primo : la seule source qui n'ait pas sèché en 1976,

Deuxio : c'est à St symphorien que se trouvent les captages d'eau d'alimentation de la commune;

Troizio : le ruisseau qui sépare aujourd'hui la ferme de Bréssillien / Brécillien de l'ancienne motte ne sèche jamais. J'ai visité les lieux plusieurs fois, et je peux attester que vers l'aval, on a à faire à des prairies et à des friches humides.

La première fois que j'y suis allé, en 1996, en compagnie d'un ami paysan du coin, le temps était humide : il sortait de l'eau de partout.

Celà tient à la géologie du lieu : zône de rupture entre le bassin schisteux de Carhaix et le socle granitique du côté de Gourin et de Langonnet. La rencontre des deux plaques se superposant a créé la ligne de crête suivie par la route de Rostrenen à Gourin, et a provoqué les nappes phréatiques qui se trouvent coincées en dessous.

De toute façon, Bernard Tanguy lui même s'est planté en attribuant le toponyme de Paule à St Pol Aurélien.

Aujourd'hui, l'église est sous le vocable de Ste Paule, mais ça ne veut strictement rien dire.

En fait, il s'agit d'un 'paludem', en breton poull, paoul = lieu humide.

C'es ainsi d'ailleurs, qu'en visitant un autre lieu-dit Kerambrun, sur cette commune, pour essayer de comprendre le toponyme, que j'avais compris que, placé non loin d'une source, il s'agisait en fait d'un : Ker am brun, à savoir le village de la source ( *brun-, cf germ brunen), et que cela n'avait rien à voir avec un nom de personne Le Brun.

Pour Castellaouenan, il m'a été dit par les gens du coin que c'est un vallon qui ne gèle jamais. L'explication tient probablement au fait de la présence d'une nappe phréatique tempérée.

Enfin, j'ai eu connaissance de l'existence d'une grande propriété gallo-romaine, qui présentait la particularité d'être alimentée par un aqueduc spécifique, et un hypocauste ! Ca n'est pas rien !

La DRAC a ordonné au propriétaire de tout reboucher, n'ayant pas les moyens financiers pour mener à bien une fouille.

Viviane, la p'tite Vivi ... une histoire d'eau ! normal pour une ensorcelleuse ! :wink:

Quant aux gens du pays, ça n'est pas d'aujourd'hui qu'ils savent qu'ils vivent dans la véritable Brocéliande.

Marie-Thérèse de SAISY de KERAMPUILH, dame de St Eloy, et érudite, en avait déjà écrit à la fin du XIXè siècle.

Feu le propriétaire de la ferme de Bressillien m'avait fait comprendre, il y a 8 ans environ, que je n'étais pas le premier ni le seul à dire que ce lieu était bien la vraie Brocéliande.

Et très récemment encore, une dame de Maël-Carhaix, originaire de Paule, m'a confié que c'était là une chose bien connue des anciens du Pays.

Une chose enfin à rappeler : l'une des rares cloches dites "mérovingiennes" de Bretagne provient de l'église, aujourd'hui détruite, de St Symphorien ! Comme indice d'ancienneté du lieu de culte, il est difficile de faire mieux... si ce n'est la proximité du lieu ou on a découvert la statuette à la Lyre : 200 mètres environ.

JC Even :)

MessagePosté: Mar 01 Mar, 2005 12:12
de Muskull
Bienvenue en Zone Humide ! :D

Re: Cadastre de PAULE en 1825

MessagePosté: Mar 14 Oct, 2014 21:07
de lionel
Message passé sur le forum Academia Celtica :

Article du Télégramme, du dimanche 5 octobre 2014, signé d'Erwan CHARTIER-LE-FLOCH

************

La résidence aristocratique de Bressilien à Paule

À la fin des années 2000, une vaste opération de prospection et d'inventaire des sites archéologiques
a été menée dans le pays de centre ouest Bretagne, permettant d'en recenser plusieurs centaines de nouveaux. Parmi eux, et pour la première fois, des habitats du haut Moyen Âge ont été fouillés, notamment une importante résidence aristocratique à Bressilien, à Paule. Elle est située à quelques centaines de mètres de l'ancienne agglomération gauloise et elle est également proche des sources de Saint-Symphorien, le début de l'aqueduc romain de Carhaix. Occupé du VIe au IXe siècle, le site était protégé par une vaste enceinte circulaire de terre qui était surmontée d'une palissade. Plusieurs bâtiments domestiques occupaient l'espace intérieur, dont la résidence principale de plus de 100 m2 au sol. Elle était bâtie en pierre et les archéologues ont retrouvé des morceaux de verre provenant des fenêtres, ce qui donne une indication du statut des occupants, sans aucun doute l'une des grandes familles du Poher. À quelques dizaines de mètres, une chapelle maçonnée du haut Moyen Âge a également été découverte. Les objets mis au jour par les archéologues témoignent des influences diverses subies par la région. Ils ont ainsi découvert une monnaie franque frappée à Melle (Deux-Sèvres) et un élément de décor (photo), provenant sans doute de la reliure d'un livre, qui évoque plutôt les pays celtiques d'outre-Manche (Irlande et pays de Galles). Plus étonnant encore, un fragment de vase en verre indiquerait une origine suédoise. La fouille de ce site, mais également de plusieurs autres de la même époque, montre des structures d'habitats assez différents de l'est de la Bretagne sous influence franque. Plusieurs forteresses sur la frontière entre le Vannetais et l'ouest de la péninsule ont également été retrouvées. E.C.-L.F.