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mont-gargan du limousin, & dpt creuse

MessagePosté: Lun 28 Nov, 2005 23:52
de gérard
Nozez vat d'an oll / Bonsoir, tous!

Je reviens sur mon très cher Mont-Gargan du Limousin.
M. Lajoye en parle dans un article titré "Trois gorges et un oiseau: Dana et le dieu au nom en "Gar", que je viens de lire rapidement et que j'aurais du lire en 1999, lors de sa parution –mea culpa! tant il est enrichissant. Cela aurait fait avancer plus vite mon "schmilblick".
Pourrait-il me préciser les détails et les sources de l'anecdote des habitants du hameau voisin allant avec torches et bétail chercher le soleil? Y a-t-il une période ou des périodes précises de l'année à laquelle / auxquelles cela se faisait?

87 MONT-GARGAN, oc : PUÉG GERJAN [pej zèr'zã], point culminant de 730 m d’alt. de la Haute-Vienne, au bord d’un cheminement de crêtes ancien (ou d’interfluves, de "pouges" [Desbordes, T.A.L. 16, p. 21-37]). A 925 m au nord du sommet (pas au "sud-ouest" comme indiqué par erreur dans la CAG 87), se trouve le fanum de Puy-Château, au bord du cheminement, à la limite de trois communes (sur ce fanum: T.A.L. 16, 1996, pp 29-31). Coordonnées à la borne : N 45°37,27’ E 1°38,94’. Le Mont-Gargan est sur la commune de Saint-Gilles-les-Forêts/Sent Geris, à la limite de Surdoux et de la Croisille-sur-Briance. A 55 866 m 23 x 2429 m LC69,95° de la chapelle Saint-Michel en Saint-Agnant-près-Crocq (23). A 48 439 m 20 x 2422 m LC40,46° de l'église de Saint-Michel-de-Veisse N 45°57,17' E 2°3,28'. Lire aussi l'article de Patrice Lajoye in "Mythologie française", 1999, n°195, surtout la p. 13: "les habitants d'un hameau voisin [y] allaient chercher le soleil, partant la nuit avec des torches, emmenant des bœufs ou des vaches..."

Je viens de rajouter la dernière phrase de ma notice.
Le Mont-Gargan "regarde" le lever du soleil à la fin avril (entre le 26 et le 30, selon les critères de calcul retenus) dans la direction de la chapelle St-Michel de St-Agnant-près-Crocq, bâtie au 15e s.
Le fanum de Puy-Château était consacré probablement à Mercure, si on se fie aux trouvailles faites in situ.
A voir si le site même du fanum n'aurait pas un lien avec la montagne de la Mijoie.

Cordialement,
gg

MessagePosté: Mer 30 Nov, 2005 5:46
de gérard
Bingo!
Entre la borne sommitale de la Mijoie (sommet occidental) et le fanum de Puy Château, il y a 36046m, soit 15 x 2403m (cf. distances dans le Morbihan).
L'azimut (sur le nord géographique) est de 68°42'.
L'écart d'altitude est de 238m, soit une hauteur de l'horizon de 23'.
Autour de 100 avant notre ère, on voyait, à partir du fanum de Puy Château, le lever du soleil sur le sommet de la Mijoie, ou du moins dans sa direction (faire expérimentation sur place) le 2 mai (calendrier julien), soit le 30 avril en calendrier grégorien.
Le site précis de construction du fanum, en latitude, (deux cella comme à Corent, à "Gergovie" et sur de nombreux autres sites) pourrait avoir été choisi en fonction de cet évènement. C'est du moins ce que, de plus en plus, j'ai tendance à penser. Le fanum n'a pas été construit en effet sur le sommet du Mont-Gargan, là où on aurait pu l'attendre. Le rôle des limites communales anciennes comme marqueur de sites archéologiques de temples est aussi à souligner (à Corent, idem).

La Mijoie, en Peyrelevade (dpt de la Corrèze), à la limite des départements de la Creuse et de la Corrèze est une hauteur importante pour la région : elle est supérieure à celle du point culminant du département de la Creuse (qui fait 931 m d'alt. dans la Forêt de Châteauvert). D'autres raisons me font penser qu'il s'agissait d'un sommet important pour nos ançêtres.

A+

gg

MessagePosté: Mer 30 Nov, 2005 9:18
de Patrice
Salut,

M. Lajoye en parle dans un article titré "Trois gorges et un oiseau: Dana et le dieu au nom en "Gar", que je viens de lire rapidement et que j'aurais du lire en 1999, lors de sa parution –mea culpa! tant il est enrichissant.


Ah ben ça... Je t'avouerais pourtant que si je devais réécrire cet article maintenant, il serait totalement différent. Le dossier me semble toujours correct, mais mes conclusions de l'époque me semblent maintenant bien hasardeuses... Mais bon, c'était mon premier article de mythologie! :oops: Il a bien le droit de contenir des erreurs de jeunesses.

Pour l'histoire de la procession avec des torches, il me semble que ma source était directement Dontenville, mais il faut que je retrouve ça (et surtout que je me remette ce texte en tête).

A+

Patrice

MessagePosté: Mer 30 Nov, 2005 19:57
de gérard
Bonjour,

Que des légendes anciennes soient attachées à des sites qui récemment se sont révélés archéologiques n'est pas si étonnant que cela, au fond. Je me souviens d'un article, d'il y a quelques années, était-ce dans Archéologia, était-ce sur les Taurisques ou les Scordisques, peuple cavalier celte (dans l'actuelle Serbie) où la tradition orale laissait pressentir les riches découvertes faites sur ces cavaliers à l'endroit où la légende était située. La légende s'est trouvée en quelque sorte confirmée par les découvertes.

Pour l'oppidum du Puy de Gaudy, dans le département de la Creuse, en Sainte-Feyre, j'ai trouvé ceci (après avoir constaté d'abord par d'autres méthodes des faits, disons troublants, par rapport à mes hypothèses).

"LÉGENDES
Au Puy de Gaudy en Sainte-Feyre (23) sont attachées des légendes. Extraits de l’ouvrage de François Guyot "Les pierres à légendes du Limousin" (nos 65-68 d’Ethnologia, 1994, publiée par la Société d’Ethnologie du Limousin et de la Marche) : p. 267,
1) tiré de CHANTRELLE, Légendes limousines, Lemouzi, n°86, Brive, 1903, page 61 "…sur une haute colline du nom de "Puy Gaudy", se trouve le mamelon de "l’Enfer" avec d’énormes blocs de rochers qui sont le séjour de Satan et des réprouvés, et qui, à minuit, le jour de Noël, vomissent des tourbillons de flammes au milieu desquels surgissent des esprits porteurs de torches, …".
2) lire GILBERT LACONCHE, Légendes et diableries creusoises, Tome 3, Saint-Sulpice-les-Champs, 1983, pages 86-90.

Aurait-t-on là le souvenir de feux allumés sur le sommet à des dates bien précises (ici pour "conjurer" la nuit la plus longue de l’année), pour des raisons à la fois religieuses, calendaires et d’orientation ?"

gg

PS Puis-je, Patrice, t'expédier mes enquêtes? Ce serait dommage qu'elles soient perdues au cas où elles contiendraient des bribes de vérité.

MessagePosté: Sam 09 Fév, 2008 14:42
de gérard
Bonjour,

Lié au Mont-Gargan du Limousin, et complémentaire:

La ligne "oppidum de Villejoubert – chapelle Saint-Michel en St-Agnant-près-Crocq (25x2432,7m), d'ouest en est:
1) de la Vienne à la Maulde, le premier segment de 2430m coupe l'oppidum d'ouest en est
2) le 16e segment court entre les deux sommets de la Brause (alt830m) et du puy de Pailler (alt860m)
3) le 19e aboutit au puy de Combe Alary (alt850m)
4) le 22e passe par le sommet (borne 852m) du puy de la Lizière
5) la 24e aboutit sur la limite communale de même orientation sur environ 500m entre Magnat-l'Étrange et Beissat

La méridienne au nord de St-Michel en St-Agnant longe en gros le cours de la Tardes (de Bussière à Luchat, en passant par Chez Lucet, environ 25km).

L'angle droit de sommet sud-est est divisé en 2 secteur égaux de 45° par la bissectrice St-Michel en St-Agnant – Fleurat (église St-Michel).

gg

MessagePosté: Sam 09 Fév, 2008 18:11
de Alexandre
Ça ne serait pas mieux avec des cartes ?

MessagePosté: Sam 09 Fév, 2008 19:56
de gérard
Je maîtrise mal!

MessagePosté: Sam 09 Fév, 2008 20:36
de gérard
Les lignes relient des lieux dédiés à saint Michel (que j'ai le plus exhaustivement possible recensés dans la Creuse). Villejoubert est à la même latitude, vers l'ouest, que la chapelle en St-Agnant. La ligne non tracée Aigurande - "St-Agnant" coupe perpendiculairement la diagonale Boissioux - Basroucheix. Cette dernière diagonale est orientée dans la direction du lever du soleil le 1er août. Il y a encore d'autres curiosités, liées à 2 toponymes en "Gaudy" et aux directions / orientations.
Pour des modules de 2600 et 2100m (étudiés pour me vérifier), les cartes obtenues sont peu lisibles, géométriquement parlant.
Pour les modules de 2222m (lieue gauloise romanisée) et de 1480m, il existe des correspondances avec la carte ci-dessous (ce qui pourrait expliquer comment on est passé au bas Empire à une lieue gallo-romaine de 2222m, par équivalence de cette unité avec un mille romain et demi.
La lieue fait 7500 pieds. Des pieds de 32cm (cf sanctuaire de Corent) ou de 32,7 cm (pied grec) donneraient des lieues respectivement de 2400 et 2452,5m.

Rappel: tout ceci est spéculation.
gg

MessagePosté: Mar 12 Fév, 2008 11:10
de gérard
Ci-dessous, carte de 5 lignes entre "saint Michel" dans la Creuse.
Ces lignes sont formées d'un nombre entier de segments d'une valeur proche de 2600m.
Comparer la lisibilité géométrique de cette carte avec celle levée pour des valeurs de 2425m.
gg

MessagePosté: Dim 17 Fév, 2008 13:15
de gérard
Les 7 segments composés d'un nombre entier de modules proches de 2100m.

MessagePosté: Dim 17 Fév, 2008 13:31
de gérard
les 10 segments composés d'un nombre entier de modules proches de 1480m (soit un mille romain).

MessagePosté: Dim 09 Mar, 2008 15:15
de gérard
Segments avec des modules entiers proches de 2222m (lieue gauloise romanisée)

MessagePosté: Sam 05 Avr, 2008 8:46
de gérard
Les traces hagiotoponymiques du culte de saint Michel dans le département de la Creuse:

Les quatre sommets des angles du quadrilatère:

23 FLEURAT, église Saint-Michel N 46°14,47’ E 1°40,79’. 400 m d'alt. A 23 940 m LC42,17° de Saint-Michel, village en Laurière (87). Fleurat appartenait à la paroisse de Saint-Priest-la-Plaine en 1282 (Nadaud). "Présentateur : les chevaliers du Temple en 1282" (sources: Creuse, p.414). Chapelle templière?

23 VIERSAT. Au village de Basroucheix, Barouché (Nadaud ?), Baroucheix sur la carte de Cassini, limitrophe de Quinsainnes (Allier 03), chapelle rurale Saint-Michel en ruines en 1762 (où ?) Nadaud, Creuse, p. 851). Au spirituel, changeait chaque année d’appartenance : alternativement Viersat (23) et Quinsainnes (03). ~N 46°16,86’ E 2°27,84’ au point de convergence de trois chemins du village. Le Communal de Bassoucheix (sic sur I.G.N. 1/25000e , zétacisme ?) est sur Quinsainnes dans un coin à la limite de Viersat et de Teillet-Argenty (Allier 03). La limite départementale reprend-elle celle de l’évêché de Limoges et/ou celle de la cité des Lémovices ?

23 SAINT-AGNANT-PRÈS-CROCQ, chapelle Saint-Michel du 15e s., construite à l'initiative de Guillaume d'Aubusson, seigneur du Theil, sur sommet de 823 m d'alt., figure sur carte de Cassini, N 45°47,61’ E 2°19,52’. A 6,9 km du FINES des Lémovices très probablement localisé au point 811 m d’alt. dans le Bois d’Urbe au Monteil-Guillaume (ancienne paroisse de l’ancien diocèse de Limoges) en Crocq (paroisse de l’ancien diocèse de Clermont), selon J.-M. Desbordes. Même latitude que l’oppidum de Villejoubert à ~59-61 km.

23 CHATELUS-LE-MARCHEIX. A Boissioux, cure attestée en 1506 et 1556, sous le vocable de saint Michel (Nadaud, p. 307, selon Creuse, p. 347). Coordonnées N 45°58,89’ E 1°39,64’ prises au point 560 m d’alt. Note du 24/12/2002 : selon CAG 23 p. 71, la voie antique reliant le Puy-de-Jouer à Tintignac passe près de Boissieux (parcelles dites Lestrade). Autel en granulite, avec dédicace à Mercure, au bourg, éloigné de 4,5 km (CAG 23, p. 71).

Les trois autres "saint Michel" pris en compte:

23 JARNAGES, église paroissiale Saint-Michel au bourg. A 48 720 m LC76,75° (76°45’) 20 x 2436 m de Saint-Michel en Laurière (87). N 46°10,92’ E 2°5,21’. "Paroisse créée après l’époque franque" (Villoutreix, T.A.L. Volume 6, 1985, p. 37). Le bourg est au sud sur le territoire communal. A 760 m au sud sud-ouest de l’église, sur la limite communale avec Vigeville, au lieu dit Martin Fort, ~N 46°10,52’ E 2°5,09’, "vaste structure gallo-romaine (sans doute sanctuaire rural de type fanum)" (T.A.L. Tome 15, 1995, p. 136). Cette structure pourrait expliquer l’excentration du bourg au sud de la commune, et peut-être la dédicace (carolingienne ou post-carolingienne?) de l’église: récupération chrétienne des restes du culte gallo-romain, et carrière de pierres pour le bourg? Martin Fort est à 48 408 m 20 x 2420,4 m LC77,56° de Saint-Michel de Laurière. Note du 24/12/2002 : CAG 23 décrit p. 136 un fanum de plan carré.


23 SAINT-MICHEL-DE-VEISSE, église paroissiale du bourg, N 45°57,17’ E 2°3,28’.

23 SAINT-DIZIER-LA-TOUR. A la Tour-Saint-Austrille, église N 46°8,81’ E 2°9,31’sous les vocables de saint Austregisile, la Vierge et saint Michel (Creuse, p. 661). Nadaud ne cite pas saint Michel. Tumulus (ou plus probablement motte castrale) à 200 m au nord de l’église. Eglise à 48 014 m 20 x 2400,7 m LC60,62’ de l’église de Saint-Angel (03 Allier) [Angel = certainement l’archange Michel].

Trois autres "saint Michel" repérés ultérieurement:

23 SAINT-VAURY, chapelle Saint-Michel, au sud du bourg sur une éminence de 471 m d'alt., N 46°12,17' E 1°45,36', est la Chapelle des Penitens sur la carte de Cassini. La chapelle d'origine, ou du moins la plus ancienne connue, date du 11e s. La chapelle actuelle est du 17e s. Selon la CAG23, le passé de Saint-Vaury est riche. Dès le chalcolithique (âge du cuivre et de la pierre, 1800AC) occupation intense.

23 SOUTERRAINE (LA), quartier Saint-Michel : rue Haute Saint-Michel, rue Fossé Saint-Michel, impasse Saint-Michel. Où était le lieu de culte, s’il y en eut ? A l’ancienne mairie ?
Note du 12/12/2002 : je prends connaissance dans T.A.L. 7, 1986, p. 56, sous la plume de Marcel Villoutreix ("Toponymie et archéologie ; noms de lieux de la Creuse (Seconde partie)"), de ceci : "A la Souterraine, un grand cimetière avait en 1392 une chapelle dédiée à saint Michel. Il y avait aussi dans ce cimetière une lanterne des morts et un endroit appelé de dessous les martyrs (expression attestée en 1416, Lecler, p. 750). Le terme de martyr paraît être une francisation tardive de martre, ce qui pourrait faire présumer une origine très ancienne pour l’emplacement de ce cimetière."

A MASBARAUD-MERIGNAT, on trouve aussi un hameau Saint-Michel, N 45°56,94’ E 1°42’, à 200 m de la limite avec Montboucher, à 600 m au nord de la voie romaine Lyon-Saintes.


LES SAINT-MICHEL EN CREUSE (dpt 23)

Il s’agit d’abord de recenser les lieux de cultes attestés.

On ne peut pas dire que le culte de l’archange ait été florissant en Creuse si on compare ce département à celui du Morbihan ou à celui de la Loire-Atlantique où les lieux de culte anciens à Michel se comptent selon ma recension par dizaines. Le dépouillement de l’ouvrage de Christian Poitou "Paroisses et communes de France – Creuse" paru en 2000 aux éditions du C.N.R.S. me permet de répertorier seulement six endroits où il fut honoré, auxquels on ajoutera la chapelle du 15e s. Saint-Michel en Saint-Agnant-près-Crocq, N 45°47,61’ E 2°19,52’, qui figure sur la carte de Cassini. Elle est située sur une hauteur de 823 m. (La carte appelle Saint-Michel cette hauteur, mais il y a peut-être eu glissement du toponyme Puy Géant qui figure à l’ouest. Le village du Montgouyard a peut-être pris le nom de la hauteur de 824m sur lequel est écrit Grande Bruyère.)
Les six autres lieux de culte dédié à saint Michel sont :
1) Boissioux, Boissieux sur les cartes de l’I.G.N., en Châtelus-le-Marcheix, commune au nom évocateur de limite, Chastelus-Marcheis en 1483. La cure est attestée deux fois dans la première moitié du 16e s. Il ne reste rien de l’édifice religieux. Sur la carte de Cassini, on a : la Boissière, succ. Coord. : N 45°58,89’ E 1°39,64’, prises au point 560 m d’alt.
2) Basroucheix, village dans la commune de Viersat. Là aussi, plus d’édifice religieux (déjà signalé en ruine en 1762) sur la carte. Seul le village, limitrophe du département de l’Allier, et son nom "Basroucheix", y subsistent. Au spirituel, Basroucheix dépendait chaque année alternativement de Viersat et de Quinsainnes, la paroisse, devenue commune, limitrophe, en Allier. Coord. : N ~46°16,86’ E 2°27,84’.
3) Commune de Fleurat, église paroissiale au bourg. Coord. : N 46°14,47’ E 1°40,79’.
4) Commune de Jarnages, église paroissiale au bourg. Coord. : N 46°10,92’ E 2°5,21’.
5) Commune de Saint-Michel-de-Veisse, église paroissiale au bourg. Coord. : N 45°57,17’ E 2°3,28’.
6) La Tour-Saint-Austrille, coord. N 46°8,81’ E 2°9,31’, sur la commune de Saint-Dizier-la-Tour. C. Poitou donne comme vocables à l’église : saint Austregisile, la Vierge et saint Michel. Nadaud (fin 18e s.) ne donne pas saint Michel.
Il y a aussi un Saint-Michel à la Souterraine, signalé comme quartier in Creuse, p. 369 et sans mention attestée de site religieux. Si édifice religieux il y eut, sans doute était-il proche de l’ancienne mairie.


"…hunc uiarum atque itinerum ducem …arbitrantur."
Jules César. Commentarii de bello gallico. Livre 6. 17.
"…ils [les Gaulois] croient qu’il [Mercure] est leur guide (le maître des…) sur les routes et les chemins" (divinité tutélaire des voies de communication ?, protecteur des voyageurs ?, dieu de l’orientation ? Essai de traduction et d’interprétation de gg.).

"…fais mesurer l’île [de Bretagne] en longueur et en largeur ; là où tu trouveras le centre exact de l’île…" (conseil de Lleuelys [<Lugu-], roi de France, à son frère Lludd [Nudd, Nuz, Nuada, Nodons, Mars "Mullo*" ?, "saint Martin" ?], roi de Bretagne).
Le conte de Lludd et de Lleuelys, in Les Quatre Branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen-Age, traduction de Pierre-Yves Lambert, éd. Gallimard, 1993.

"[Le calendrier de Coligny] prouve, par sa seule existence, la véracité de l’assertion de César, B.G. VI, 13, sur les capacités astronomiques – et par conséquent mathématiques – des druides." (Le Roux et Guyonvarc’h, "Les Druides", 1986, p. 262)
"toute explication qui contredirait les données calendaires insulaires et ne rendrait pas compte de leur décalage réel par rapport aux solstices et aux équinoxes, serait a priori à rejeter." (idem).

"La tradition religieuse s’accroche aux lieux où l’homme place la manifestation du divin." (Louis Pape, "La Bretagne romaine", 1995, p. 186).

"Alignements et angles droits sont la base de l'arpentage antique." (L'arpentage romain, Gérard Chouquer et François Favory, éditions Errance, 2001, p. 79).

gg

MessagePosté: Mar 08 Avr, 2008 19:23
de gérard
Rôle important d'Aigurande (36, département de l'Indre).

Le point culminant (439 m d’alt., N 46°26,09’ E 1°49,66’) du bourg d’Aigurande (36, dpt de l'Indre) (à ~500 m de la limite avec le département de la Creuse) est situé, à très peu de chose près,
sur la bissectrice de l’angle sud-est de sommet Saint-Michel en Saint-Agnant-près-C.
(39,61° pour le secteur sud-ouest, 39,45° pour le secteur sud-est, rappel de la valeur de l'angle sud-est du quadrilatère 79,06°).

Il est aussi à 51 986 m de Boissioux et à 51 707 m de Basroucheix.

L’église du bourg d'Aigurande, excentrée à l’est, n’est pas sur le point culminant du bourg. Aigurande est à l'extrémité occidentale de la ligne de hauteurs qui forme le tiers est de la limite sud du département de l’Indre. Ces hauteurs dominent la vallée de la Petite Creuse. Le point culminant de ce département, 456 m d’alt., est d’ailleurs à ~12,5 km à l’est d’Aigurande, au Terrier Randoin dit aussi Signal de Fragne.

On a un triangle quasi-isocèle Boissioux 51 986 m Sommet d'Aigurande 51 707 m Basroucheix 70 246 m (base, et ligne diagonale) Boissioux.
Valeur des secteurs:
a) de sommet Boissioux 47,42°,
b) de sommet Basroucheix 47,58°,
c) de sommet sommet d'Aigurande 85°.

La ligne "sommet du bourg d’Aigurande / chapelle Saint-Michel en Saint-Agnant-près-Crocq" coupe très exactement perpendiculairement la ligne diagonale "Boissioux – Basroucheix" au point:
N 46°7,913’ E 2°3,812’, 470 m alt. en Cressat,
à ~400 m de la limite communale du nord de Moutier-d’Ahun,
à 38 227 m d’Aigurande,
à 35 275 m de Boissioux,
à 34 971 m de Basroucheix et
à 42 694 m de Saint-Michel en Saint-Agnant-près-Crocq,
déterminant ainsi quatre triangles rectangles.
Ce point "secteurs droits" est à 4422 m du Camp de César (N 46°5,58’ E 2°3,08’), en Ahun (Acitodunum), qu’on peut soupçonner d’être le chef-lieu d'un pagus nord est des Lémoviques, si on admet comme critère une certaine centralité du chef-lieu de pagus.


Le grand quadrilatère Aigurande, Basroucheix, Saint-Agnant-près-Crocq, Boissioux, de 52, 55, 55 et 52 km de côté, avec ses quatre triangles rectangles aux sommets droits proches d'Acitodunum / Ahun délimitait-il-il symboliquement un des pagi des Lémoviques, celui du nord est ?
Aigurande, Basroucheix et Saint-Agnant-près-Crocq sont sur les limites des Lémoviques avec leurs voisins Bituriges et Arvernes.

Autre fait intéressant:
Pour une hauteur (théorique) de l’horizon nulle, on a d’Aigurande, 439 m d'alt., vers Basroucheix, 435 m d'alt., azimut 109,30°N, soit 109°18’N, le Lever du bord supérieur du Soleil
le 1er novembre 100AC, en calendrier julien, ou le 30 octobre, en calendrier grégorien (109°33' selon logiciel Lacroix).

Et de Basroucheix en Viersat (23) on voyait pareillement en 100AC le lever du bord supérieur de Soleil
le 1er novembre (calendrier julien) ou le 30 octobre (calendrier grégorien), pour une hauteur de l'horizon hh = 0° (azimut de 109°29' donnés par le logiciel Lacroix)
dans la direction du Mercurol en Ebreuil (03, dpt de l'Allier), 472 m d'alt., sur la limite communale entre Sussat et Ebreuil, au carrefour (point de jonction d'une étoile routière de huit chemins), à N 46°8,23' E 3°3,14', ligne longue de 47 982 m, 20 x 2399,1 m, azimut 109°27,6'N, 7500 pieds de 31,99 cm à rapprocher de l'écart de 3,2 m (proche de 10 pieds "grec" attiques – ou doriques "arrondis" – standard de 32,7 cm) entre les trous de poteaux du sanctuaire de Corent chez les proches voisins Arvernes.

Autre curiosité:
Basroucheix (23, dpt de la Creuse) est à équidistance de Saint-Angel (63, dpt de Puy-de-Dôme), 20 x 2402 m, 48047 m (150000 pieds de 32,03 cm)
et du Mercurol, en Ebreuil (03), 20 x 2399 m, 47 982 m (150000 pieds de 31,99 cm)
[la ligne Basroucheix (situé à la limite des Lémovices et des Bituriges Cubi) / le Mercurol en Ebreuil (situé à la limite des Arvernes et des Bituriges?) correspond grossièrement et surtout dans sa moitié est, à la limite supposée entre Arvernes et Bituriges]

03 ÉBREUIL. Le Mercurol, village sur limite communale. Aux 472 m d’alt. N 46°8,23’ E 3°3,14’. A 36 622 m 15 x 2441 m LC47,73° de l’église de Saint-Angel (03). A 47 982 m 20 x 2399,1 m LC70,54° de Basroucheix : azimut 109°27,6’ LbS le 30 octobre 100AC (cal. grég.). Site très probablement à la limite des Bituriges Cubi et des Arvernes.

63 SAINT-ANGEL. Eglise Saint-Michel N 45°59,81’ E 2°56,06’ à 48 047 m 20 x 2402,3 m LC48,91° de Basroucheix en Viersat (23).

gg

MessagePosté: Mer 09 Avr, 2008 20:32
de gérard
Le "camp" de Fins en Noyant-d'Allier (point 406m d'alt.).

On est dans la zone-frontière entre Bituriges et Arvernes. La voie Limoges-Autun par Souvigny passerait là (Fanaud, 1960, p 276).
De Basroucheix (zone frontière entre Lémoviques et Bituriges) au "camp" de Fins (ou du Numelier, ancien nom de la ferme des Quatre Vents, "des 4 voies"), il y a 52418m. L'angle sur le nord vers l'est est de 68,31° soit 68°18,6'.
Résultat du calcul du logiciel Lacroix:

CALENDRIER JULIEN
1/5/-100
CALENDRIER GREGORIEN
29/4/-100
TU= 4 h 40 min
Azimut = 68 deg. 18 min.

Hauteur (théorique) de l'horizon (hh) : 0°.
Lever du bord supérieur du soleil en moins 100.

Il y a une ferme Saint-Bonnet à 1330m du point 406m, vers l'ouest sud ouest. Il y avait une fontaine Saint-Bonnet. Je renvoie à l'article de 1988 de Maurice Piboule, republié en 2004 dans le n°216 de Mythologie française, pp 34-38.
Disons qu'entre autres, il se demande si la vénération locale de saint Bonnet ne se serait pas ici substituée à un culte de Belenos.

D'autre part, du "camp" de Fins à l'église saint-Michel de Saint-Angel (63, Puy-de-Dôme), il y a 52500m (à rapprocher des 52418m entre Basroucheix et le "camp", et de l'équidistance Basroucheix – le Mercurol en Ebreuil (ligne "lever solaire 1er novembre") et Basroucheix – Saint-Angel (63, Puy-de-Dôme).

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