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Re: Alésia

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2014 21:29
de gérard
Sauf erreur, il faut prendre -51 (il n'y a pas d'année 0 en histoire).

Re: Alésia

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2014 22:32
de Aliénor
gérard a écrit:Sauf erreur, il faut prendre -51 (il n'y a pas d'année 0 en histoire).


Vous êtes génial! Donc, il n'y eut pas de pleine lune le 2 septembre 0 à 13h47m UT. Mais alors, cette pleine lune-ci, la zéro, doit correspondre à l'an -1, et donc, l'an -52 à celle de l'an -53, soit: PLEINE LUNE 19 septembre -53 à 00h52m UT

Re: Alésia

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2014 22:43
de gérard
L'an - 52 historique correspond à l'an - 51 astronomique, puisque le compte à rebours historique démarre à 1 et pas à 0. Et on peut vérifier sur les liens de Wiki que vous donnez, cela colle: PL le 26/09 - 51 (nuit du 25 au 26, où la cavalerie romaine aurait tenté de pourfendre l'arrière-garde de l'armée de secours en retraite. Donc, conseil de guerre chez les Gaulois le 26 et reddition le 27... (supputations, évidemment).

Re: Alésia

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2014 23:22
de Aliénor
gérard a écrit:L'an - 52 historique correspond à l'an - 51 astronomique, puisque le compte à rebours historique démarre à 1 et pas à 0. Et on peut vérifier sur les liens de Wiki que vous donnez, cela colle: PL le 26/09 - 51.


D'accord. Mais sans vouloir chercher des poux, que faites-vous de la PL du 6 septembre de l'an zéro mathématique ? , pas de report à -1 et ainsi de suite?

Et puisque nous y sommes, le calendrier romain ayant été remplacé par le julien en -46, soit 6 ans après Alésia, puis, en 1582, par le calendrier grégorien: comment être sûrs que les historiens aient bien converti les données de base, et donc, où lire la date de la bataille du calendrier romain pour vérification. :mrgreen:

Un grand MERCI

Edit: Suis-je bête, la zéro a été reportée à celle de +1, évidemment. Milles excuses.

Re: Alésia

MessagePosté: Jeu 26 Juin, 2014 7:49
de dromeuf
Aliénor a écrit:Bonjour,

Comme on le sait, une éclipse totale de lune ne se produit qu'en phase de pleine lune; or, on nous dit que cette bataille décisive est datée le 26 septembre -52.

Voici donc les dates des pleines lunes de l'an -52:

PLEINE LUNE 15 janvier -52 à 00h39m UT
PLEINE LUNE 13 février -52 à 10h22m UT
PLEINE LUNE 13 mars -52 à 19h59m UT
PLEINE LUNE 12 avril -52 à 06h13m UT
PLEINE LUNE 11 mai -52 à 17h34m UT
PLEINE LUNE 10 juin -52 à 06h20m UT
PLEINE LUNE 9 juillet -52 à 20h37m UT
PLEINE LUNE 8 août -52 à 12h19m UT
PLEINE LUNE 7 septembre -52 à 05h02m UT
PLEINE LUNE 6 octobre -52 à 21h55m UT
PLEINE LUNE 5 novembre -52 à 13h52m UT
PLEINE LUNE 5 décembre -52 à 04h00m UT

A moins que le calendrier julien fasse foi, il y a comme qui dirait un problème.

Cordialement

UT: http://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_universel
PL: http://www.imcce.fr/promenade/pages4/441.html

Edit: en revanche, PLEINE LUNE 25 septembre -51 à 23h00m UT


Aliénor, comme je l'ai notifié plusieurs fois dans mes interventions, il n'y a pas d'année 0 pour les historiens qui passent de l'année -1 à l'année +1 . Le site de l'IMCCE (référence en matière de calculs célestes) demande en entrée, une date avec la convention des astronomes qui considèrent une année 0 (-1 0 +1). Ainsi l'année -52 JULIEN HISTORIENS est l'année -51 JULIEN ASTRONOMIQUE. Pour ne pas vous tromper, il faut utiliser le numéro de jour julien. Vous pouvez vous en rendre compte en demandant les phases de l'année 0 ASTRONOMIQUE et le mois 9 :
PLEINE LUNE 2 septembre 0 à 13h47m UT
DERNIER QUARTIER 9 septembre 0 à 16h38m UT
NOUVELLE LUNE 16 septembre 0 à 13h15m UT
PREMIER QUARTIER 24 septembre 0 à 08h00m UT

Les historiens comme Camille JULLIAN ou Jérôme CARCOPINO ont sélectionné cette date du 27 septembre -52 JULIEN HISTORIENS (pleine lune de fin septembre) pour coller à leur chronologie et l'attaque par nuit claire (la pleine lune est un phare quand elle n'est pas éclipsée). Mais cette date est peut être fausse, dans ce cas, la chronologie n'est pas tout à fait la bonne ou l'argument de la nuit claire n'est pas vraiment bon non plus.

Re: Alésia

MessagePosté: Jeu 26 Juin, 2014 20:19
de Aliénor
Bonjour,
Oui Dromeuf, c'est en forgeant .... merci pour votre peine. Je vous rassure que dans quelques années, j'aurai tout lu sur ce forum et pourrai aussi avoir le plaisir de répéter maintes fois des notions basiques aux newbies . :D

Je vais donc continuer dans ma lancée de newbie. :D

On lit sur wiki http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d%27Al%C3%A9sia :

Arrivant à cours de vivres, les assiégés doivent faire sortir les femmes, les enfants et les vieillards. César refusant de les nourrir ou de les laisser passer, ils mourront de faim entre les deux camps.

Je n'en crois pas un mot. C'est impossible.
1) les gaulois avaient des bêtes et connaissaient les moyens de conservation de la viande.
2) les gaulois n'auraient jamais sacrifié femmes,descendance et anciens. Leurs sacrés.
3) César l'a écrit pour donner une image inhumaine des gaulois et se donner celle qui n'avait pas le choix, malgré sa grande bonté.
4) Pourquoi se battre, si c'est pour abandonner aux vautours ceux qui sont leur raison d'exister ?

Cordialement.

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 10:32
de Sedullos
Salut,

Le fait d'expulser les bouches inutiles nous semble odieux, insupportable, en plus c'est une trahison contre l'hospitalité des Mandubiens.

Or ce sont ces Mandubiens qui en sont victimes, pas les Arvernes, Éduens et autres peuples de la coalition. L’expulsion des non combattants est attestée dans l'Antiquité, elle fait partie des sièges au même titre que la poliorcétique de César. Le discours de Critognatos qui propose de manger les plus faibles n'est pas forcément une outrance de César. Des faits de cannibalisme sont envisageables dans les pires moments d'un siège.

Il faut partir du principe que la guerre permet tout, abolit toutes les règles morales, les lois humaines ; ce sont les dieux qui décident qui doit vivre ou mourir.

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 13:19
de Kambonemos
Bonjour,

Je me permets de revenir sur le point concernant la cavalerie :
La question du faible nombre de cette cavalerie se pose et il ne me semble pas avoir lu de réponse réelle à ce problème. Si l'armée de secours n'a pas cru bon de s'encombrer d'une cavalerie importante, peut-être est-ce tout simplement dû à la configuration du terrain autour d'Alésia.


Toutes les cavaleries du monde, à toutes les époques, se sont trouvées confrontées à des pénuries de chevaux, c’est-à-dire pas de n’importe quels chevaux mais de bons chevaux ; il est notable que pendant la guerre de Sécession, les belligérants des deux camps étaient pourvus de montures dans l’ensemble médiocres ce qui a cantonné la cavalerie à un rôle secondaire alors même que l’imagerie populaire (littérature, cinéma) nous renvoie depuis sur cette période une certaine forme de prépondérance de la cavalerie liée aux grands espaces américains (« Les Cavaliers » de J. Ford) ; de la même façon, la cavalerie du 2nd Empire a dû attendre l’introduction du cheval barbe pour que la cavalerie légère puisse (re)devenir une arme plus efficace, la cavalerie lourde n’ayant pas eu la chance d’être dotée de meilleures montures, n’égalera jamais la puissance de sa redoutable devancière du 1er Empire. Cette introduction pour souligner que dissocier les 15000 cavaliers du début du siège et les 8000 cavaliers de l’armée de secours, revient à les additionner : 15000+8000 chevaux = 23000 chevaux de guerre ! ce qui me paraît déjà pas mal… en sachant que les peuples gaulois qui disposent d’une cavalerie importante ne sont pas tous représentés : à commencer par les Rèmes _ et pour cause _ puis les Trévires qui à parcourir leur territoire pour combattre d’un côté les Romains et leurs alliés et de l’autre les Germains hostiles, ont usé leurs chevaux au point de devoir s’en procurer auprès de leurs voisins. Voisins parmi lesquels figurent les Médiomatrices qui jusqu’au siège d’Alésia, n’ont guère aventuré leurs cavaliers dans le conflit… Voire, l’archéologie nous laisse subodorer avec la découverte du trésor de Bassing qu’une partie des aristocrates de la région s’était peut-être laissée séduire par les Romains, donc sur un contingent de 4000 hommes envoyés au secours des assiégés combien de cavaliers prédisposés à prendre des risques et à miser sur les deux tableaux ? L’on peut noter aussi parmi les contingents de secours, une bonne proportion d’infanterie lourde ( Helvètes et alliés, Parisii,etc,) dont je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils étaient comme les Nerviens dépourvus de cavalerie : comprendre d’après César qu’ils refusaient d’importer des chevaux dressés pour la guerre, et qu’ils montaient des chevaux « ordinaires » limitant leur efficacité sur un champ de bataille (renvoi à l’introduction) mais que chez ces peuples aguerris au choc frontal, la cavalerie restait malgré tout quantité négligeable. Que reste-t-il parmi les cavaliers d’élite ? les Héduens, les Arvernes, les Séquanes ; ils se sont liés par serment, et ont été étrillés par les troupes romaines ; ne revenons pas sur les causes de leur départ d’Alésia qui peuvent être multiples mais l’on peut parier qu’un grand nombre _ que je ne me hasarderai pas à quantifier_ soit revenu, ré-équipé et remonté, ne serait-ce que pour une question d’honneur, et que les autres peuples n’aient pu mobiliser que de faibles escadrons de cavalerie par manque de bons chevaux, tous voulant pour des raisons politiques et de prestige n’envoyer que des hommes d’élite comme les Bellovaques. Le tout n'arrivant pas égaler l'effectif initial, en partie pour ces raisons à mon sens et à celles développées par Sedullos d'autre part.

Bonne continuation

@+

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 17:12
de dromeuf
eponasse a écrit:Bonjour, Dans le « De bello gallico », il y a peut-être cette petite phrase exploitable : quand César fait dire à Vercingétorix : « ..puisqu’il fallait céder à la fortune… », comme si Cesar lui-même reconnaissait que le hasard l’a bien aidé. Tout en sachant, il faut le rappeler, que Cesar ne se séparait jamais d’une statuette de la Fortune (Fortuna). À vous de voir.


Effectivement on peut se poser la question.

Je n'avais pas "cédé à la fortune" mais en revanche remarqué que "La cavalerie, envoyée à leur poursuite vers le milieu de la nuit, atteignit leur arrière-garde, dont une grande partie fut prise ou tuée..." http://books.google.fr/books?id=V7sWAAAAQAAJ&hl=fr&pg=PA331#v=onepage&q&f=false. Il est évident qu'on ne peut pas poursuivre des hommes sans les voir et que pour les voir il faut de la lumière. Le premier quartier évoque plutôt le début de nuit. "Vers le milieu de la nuit", indique plutôt une phase lunaire > au PQ et à la gibbeuse (environ 2x plus lumineuse qu'un PQ) et au mieux la pleine lune (10 à 12x qu'un PQ). La pleine lune à moitié éclipsée est toujours de l'ordre de 6x plus lumineuse que le PQ ce qui fait beaucoup de lumière, 1/4 éclipsée est de l'ordre de 2.5x plus lumineuse que le PQ. L'éclipse dont nous parlons était bien totale entre 22h31 et et 00h16 mais de nouveau partiellement éclipsée et donc beaucoup plus lumineuse "vers le milieu de la nuit" après l'éclipse. En cette période d'équinoxe, le soleil se couchait vers 17h43, levait vers 5h37. Même éclipsée elle reste lumineuse mais rouge-orangée ce qui ne peut pas s'expliquer par la mécanique céleste qu'ils connaissaient.

Sinon l'explication des éclipses de lune à l'époque des "oeuvres morales" de Plutarque > à l'an 70 après J.-C. : http://books.google.fr/books?id=FRK504QOxBUC&pg=PA309#v=onepage&q&f=false

le premier Romain à expliquer une éclipse Caius Sulpicius Gallus (vers -160) IX (il parle aussi du premier Grec -585) : PLINE Histoire naturelle http://books.google.fr/books?id=lAI2AQAAMAAJ&pg=PA106#v=onepage&q&f=false

l'influence d'une éclipse de lune sur les soldats à l'époque de DION de Syracuse (environ -300), DION pas étonné, trouble des soldats, intervention du devin MILTAS : http://books.google.fr/books?id=Gq9BAAAAcAAJ&pg=PA720#v=onepage&q&f=false

Un autre exemple d'attaque en profitant de la pleine lune entre Phocéens et Thessaliens : http://books.google.fr/books?id=joRQAAAAcAAJ&pg=PA261#v=onepage&q&f=false
On doit pouvoir trouver d'autres attaques par pleine lune dans les textes...

eponasse a écrit:Reddition de Vercingétorix [7,89]
(1) Le lendemain Vercingétorix convoque l'assemblée, et dit : "Qu'il n'a pas entrepris cette guerre pour ses intérêts personnels, mais pour la défense de la liberté commune ; (2) que, puisqu'il fallait céder à la fortune, il s'offrait à ses compatriotes, leur laissant le choix d'apaiser les Romains par sa mort ou de le livrer vivant."


Il y a là un côté sacrificielle de Vercingétorix mais bon c'est "tiré par les cheveux". Il fait le sacrifice de sa personne en se faisant tuer par ses hommes ou se faire livrer vivant à César (au passage, il n'avait pas peur de son futur traitement physique, le suicide doit faire moins mal).


eponasse a écrit:
Sur les éclipses :
« Il paroît pourtant par plusieurs Canons de divers Conciles des Gaules , que les Gaulois étoient entrez dans les sentimens des Romains , touchant les Eclipses de la Lune. Les Romains selon Plutarque , n'osoient s' expliquer qu’en secret de la cause naturelle des Eclipses , parce qu'ils craignoient de faire tort aux Devins, & leur ôter leur emploi. »
(La Religion des Gaulois tirée des plus pures sources de l'antiquité par le R.P.Dom ... Religieux Bénédictin de la Congrégation de St Maur. Volume 2- DCCXXVII)


J'ai retrouvé le morceau ici : http://books.google.fr/books?id=DP-WtD-z10gC&pg=PA112-IA119#v=onepage&q&f=false
Il parait pourtant par plusieurs Canons de divers Conciles des Gaules, que les Gaulois étaient entrés dans les sentiments des Romains, touchant les éclipses de la Lune. Les Romains, selon Plutarque, n’osaient s’expliquer qu’en secret de la cause naturelle des éclipses, parce qu’ils craignaient de faire tort aux devins, et leur ôter leur emploi. Ils croyaient seulement en général, ou que la lune soutenait un assaut qu’un dragon lui livrait, ou que les enchantements de magiciens l’arrachaient de son ciel, pour la faire venir écumer sur l’herbe : et dans tous ces cas, ils faisaient grand bruit avec des instruments d’airain, poussaient de grands cris, sonnaient de la trompette et du cor, allumaient quantité de feux, et élevaient en l’air le plus qu’ils pouvaient, des torches flamboyantes, croyant la soulager dans son travail.

Il parle de l'attitude des Romains "... bruits..." que j'ai retrouvé ici chez PLUTARQUE Paul EMILE : http://books.google.fr/books?id=Gq9BAAAAcAAJ&pg=PA179#v=onepage&q&f=false

Le texte semble vouloir dire que les gaulois avaient rejoint l'explication des Romains concernant les éclipses de lune. Savez-vous où trouver les canons des conciles des gaules pour pouvoir lire le détail, une date ? une URL ?

Ce texte montre aussi l'influence des devins sur le public. Je n'ai pas retrouvé la source du "... faire tort au devins...".

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 17:51
de gérard
Alors qu'armée de secours et Romains avaient été au contact probablement tout l'après-midi et la soirée, comment se fait-il que la cavalerie
romaine "lancée à la poursuite" de l'armée de secours (qui ne semble même pas en déroute: il y a une arrière-garde) ne puisse la rejoindre, et seulement son arrière-garde, que "peu de temps après minuit"?
Cela, ça plaide pour la date de l'éclipse.
Eclipse qui a pu favoriser le départ de l'armée de secours gauloise.
César plaide seulement la fatigue de ses troupes pour excuser le fait de ne pas avoir détruit totalement les Gaulois en fuite, exploité davantage sa victoire.
Peut-être ne lui fallait-il pas parler de l'éclipse dans le BG, qui aurait été considérée ultérieurement (dans les combats futurs que César devait mener, après "publication" du BG, vu sous l'angle d'un ouvrage de propagande bien conçu à sa gloire sans trop le faire paraître) comme une IN-Fortune par ses troupes peu au courant de la mécanique céleste.
gg

Sur le Mauriste Dom Jacques Martin:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Martin_(Mauriste)

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 19:11
de bellovese
Kambonemos a écrit:Bonjour,
Je me permets de revenir sur le point concernant la cavalerie :
La question du faible nombre de cette cavalerie se pose et il ne me semble pas avoir lu de réponse réelle à ce problème. Si l'armée de secours n'a pas cru bon de s'encombrer d'une cavalerie importante, peut-être est-ce tout simplement dû à la configuration du terrain autour d'Alésia.


Toutes les cavaleries du monde, à toutes les époques, se sont trouvées confrontées à des pénuries de chevaux, c’est-à-dire pas de n’importe quels chevaux mais de bons chevaux ... et que les autres peuples n’aient pu mobiliser que de faibles escadrons de cavalerie par manque de bons chevaux,


Bonjour,

Il est bien évidemment possible qu’il y ait eu pénurie de chevaux en Gaule du fait notamment des nombreuses campagnes (sanglantes) césariennes, mais si l’on considère l’importance du territoire ainsi que de sa population, c'est loin d'être certain. En tout état de cause, cette situation n’aurait pas impacté les années qui ont suivies puisqu’on constate la persistance de forts contingents de cavaliers gaulois dans les rangs des protagoniste de la Guerre Civile, de -49 à -31 et on peut raisonnablement estimer leur nombre à quelques dizaines de milliers au total, essentiellement des cavaliers.

Voire, l’archéologie nous laisse subodorer avec la découverte du trésor de Bassing qu’une partie des aristocrates de la région s’était peut-être laissée séduire par les Romains,


Attention à ne pas mélanger les époques, même si elles semblent proches, le site d'habitat(s) de Bassing dont les occupations successives s’échelonnent de la Tène finale à l'époque mérovingienne, a livré un trésor exceptionnel de 1111 pièces d'argent.
Ce dépôt est parfaitement cerné chronologiquement puisqu'il a été enfoui pendant la période augustéenne dans les toutes dernières décennies du 1er siècle avant notre ère.Il ne concerne donc pas la conquête césarienne.
Toutes les monnaies datent du premier siècle avant notre ère, pratiquement toutes sont postérieures à 60 av. J.-C., et 783, la majorité, sont même post-conquête et ont pu être émises pendant toute la période qui précède le changement d'ère.

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 19:33
de Sedullos
Salut,
gérard a écrit:Alors qu'armée de secours et Romains avaient été au contact probablement tout l'après-midi et la soirée, comment se fait-il que la cavalerie
romaine "lancée à la poursuite" de l'armée de secours (qui ne semble même pas en déroute: il y a une arrière-garde) ne puisse être rejointe, et seulement son arrière-garde, que "peu de temps après minuit"?
Cela, ça plaide pour la date de l'éclipse.
Eclipse qui a pu favoriser le départ de l'armée de secours gauloise.
César plaide seulement la fatigue de ses troupes pour excuser le fait de ne pas avoir détruit totalement les Gaulois en fuite, exploité davantage sa victoire.
Peut-être ne lui fallait-il pas parler de l'éclipse dans le BG, qui aurait été considérée ultérieurement (dans les combats futurs que César devait mener, après "publication" du BG, vu sous l'angle d'un ouvrage de propagande bien conçu à sa gloire sans trop le faire paraître) comme une IN-Fortune par ses troupes peu au courant de la mécanique céleste.
gg

Sur le Mauriste Dom Jacques Martin:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Martin_(Mauriste)


Il y a un souci dans ta phrase : "ne puisse rejoindre".

Sur les 240 000 fantassins + 8 000 cavaliers, 60 000 (avec ou sans cavaliers) ont été extraits pour former le corps de Vercasivellaunos et Sedullus. Ces 60 000 ont combattu ; les cavaliers dans la plaine un peu aussi.

Pour les autres, ce n'est pas très clair, certains combattent, d'autres sont rangés devant les camps. Lorsque cela tourne mal, on peut supposer qu'ils commencent la retraite, abandonnant les camps. D'où le récit du butin fait par Plutarque.

Le départ de près de 180 000 personnes a dû prendre des heures, d'autant que tous Romains et Gaulois, déjà mal nourris devaient être épuisés.

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 20:51
de gérard
Merci, j'ai rectifié.

Cependant, les 180 000, n'ayant pas combattu ou presque, étaient suffisamment frais pour retraiter en plus ou moins bon ordre.
En tout cas plus frais que les romains qui, eux, devaient être épuisés et occupés à parachever la défaite des 60 000.
gg

Re: Alésia

MessagePosté: Ven 27 Juin, 2014 22:11
de Aliénor
Bonjour,

Dromeuf, je vous conseille ce super lien 8) :biere: http://www.david-romeuf.fr/Archeologie/ ... ulois.html

Votre recherche concernerait-elle peut-être Sirona / Diane ? http://fr.wikipedia.org/wiki/Sirona

ou alors:
Quand la nuit fut venue, et que les soldats, après le souper, se disposaient au sommeil et au repos, la lune, qui était dans son plein et déjà haut dans le ciel, se mit tout à coup à noircir : elle perdit peu à peu sa lumière, et, après avoir changé plusieurs fois de couleur, elle s'éclipsa complètement. Les Romains frappaient avec grand bruit, comme c'est leur coutume, sur des vases d'airain pour rappeler sa lumière, et ils élevaient vers le 65 ciel une grande quantité de torches et de flambeaux allumés.
http://oncle-dom.fr/paranormal/ovni/cat ... od-168.htm

Au hasard:
http://www2.unil.ch/unicom/allez_savoir ... logie.html

Diane:
Si le rôle de Diane comme guérisseuse n’est guère évidente en Gaule, nul ne peut nier l’importance qu’on lui accordait en d’autres domaines. Les termes d’« auguste », voire de « reine », attestent de son haut statut. Elle préside comme ailleurs à la chasse, aux bois sauvages et aux éminences comme celle de la Forêt-Noire. Les Gaulois ont suivi, du moins à Narbonne, les règlements du temple de Diane à l’Aventin, et ils ont honoré la déesse (avec Hercule) le 13 août, jour des némoralies.


Je continue les recherches.
Cordialement.

PS: merci Dromeuf, je suis entrain de découvrir Camille Jullian: juste magnifique !

Re: Alésia

MessagePosté: Sam 28 Juin, 2014 0:20
de Sedullos
gérard a écrit:Merci, j'ai rectifié.

Cependant, les 180 000, n'ayant pas combattu ou presque, étaient suffisamment frais pour retraiter en plus ou moins bon ordre.
En tout cas plus frais que les romains qui, eux, devaient être épuisés et occupés à parachever la défaite des 60 000.
gg


Oui, le fait que César utilise le terme d'arrière-garde indique une retraite ordonnée.

César devait disposer d'environ 4 000 cavaliers : Germains, Gaulois (Helviens, Lingons, Volques, Allobroges ?), quelques Romains et peut-être des Espagnols, voire des Numides à condition de leur avoir fourni des chevaux. Leur tache principale a dû être le nettoyage du champ de bataille dans la plaine : massacrer les Gaulois encore présents. En comptant 5 victimes par cavalier césarien, on a 20 000, cela laisse 150 000 Gaulois, toujours armés.

Les cavaliers de César ne pouvaient avec un tel effectif exterminer 150 000 hommes avec probablement des cavaliers (y compris des Helvètes).
Quant à les faire prisonniers, c'est assez irréaliste.

Je pense que César a laissé partir les contingents : ils allaient rentrer chez eux et se tenir tranquilles.

C'est d'ailleurs ce que César avait entrepris avant Alésia, il souhaitait rejoindre la Province pour refaire ses forces.

La gestion des prisonniers est un toujours un casse-tête.

César avait vendu 53 000 Atatuques aux marchands d'esclaves.

Les 70 000 survivants d'Alésia, moins 20 000 Arvernes et Eduens, seront distribués aux légionnaires, soit environ 50 000 à raison d'1 esclave par légionnaire.
Les marchands d'esclaves étaient-ils là pour s'occuper de la marchandise ? C'est probable, le légionnaire pouvant garder l'esclave ou le revendre.
En tous cas, la nourriture a dû être à nouveau un sacré problème. Les greniers éduens de Bibracte ont sûrement été mis à contribution.