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FRANCE/BRETAGNE st Aubin du Cormier 1488

MessagePosté: Lun 15 Juil, 2002 13:52
de Luernos
L'origine du conflit

 En cette fin du XV éme siècle la France lorgne de plus en plus vers la Bretagne... Cette convoitise n'est pas nouvelle, depuis toujours les rois de France n'ont eu de cesse que d'affaiblir le pouvoir ducal en Bretagne, et Louis XI mène sa politique avec une habileté machiavélique !

  Débarrassé de Charles le Téméraire qui trouve la mort lors du siége de Nancy en 1477, Louis XI a les mains libres désormais pour se concentrer sur la Bretagne qu'il veut voir rattachée au plus vite à son royaume. L'occasion lui en est donné quand il constate que François II n'aura pas d'héritier male pour lui succéder. Hors depuis le Traité de Guérande, la loi salique a été introduite en Bretagne. Selon cette loi à la mort du duc, l'héritage reviendra à l'héritier male de la Maison de Penthièvre, mais le Penthièvre n'existe plus, le duc a démantelé cet apanage si souvent rebelle à son autorité. Malheureusement, Louis XI possède les droits de cette Maison, il les a rachetés en 1480 à sa dernière héritier Nicole Dame de Penthièvre. Dés lors, le Parlement de Paris s'affronte avec les États de Bretagne, le duc veut placer sa fille aînée Anne comme seule héritière du duché, le roi de France menace, chicane, puis... Meurt !
Répit de courte durée pour la Bretagne, Anne de Beaujeu, fille de Louis XI est aussi perfide et cynique que son père, étant régente de France, elle fera tant et bien pour que le conflit éclate...   

  

La Bretagne en 1488 

  La Bretagne n'est pas préparée pour ce nouveau conflit, le pays traverse une crise économique qui paralyse le négoce. Si le commerce reste florissant en certain domaine (toile, vin, sel, métaux...) avec le reste de l'Europe, par d'autres cotés il est mal mené par une concurrence très vive qui s'organise dans le transport par mer. Dans le passé, la politique neutraliste des ducs de Bretagne avait favorisé l'essor du commerce maritime, les bretons étaient devenus champions en la matière ! Mais maintenant l'heure n'est plus à l'euphorie, le duc cherche des subsides pour financer la défense du duché, gage à la hâte et de façon souvent inconsidérée les biens de son domaine personnel, les bijoux de la Couronne sont aussi sacrifiés, enfin les levées d'impôts sont augmentées, les villes qui se remettent à peine des précédentes guerres sont fortement "pressées" de subvenir à l'armement et à l'entretien des murailles, ce quelles font comme elles le peuvent avec énergie et patriotisme au prix d'un lourd endettement... (Rennes, Nantes)

La population attend le dénouement... La guerre va s'ajouter à d'autres fléaux dont elle est victime à cette époque : famine, épidémie de peste (Nantes), de mauvaises années de récolte viennent s'ajouter au malheur ambiant !  

 
 
La France en 1488

  La France a restauré sa puissance, débarrassée de sa voisine la Bourgogne, en paix (provisoirement) avec l'Angleterre, elle peut désormais se consacrer toute entière à l'anéantissement de la Bretagne !

Louis XI a habilement renforcé l'autorité de la Couronne de France à coups d'intrigues, de ruses et d'alliances. Soudoyant sans aucuns scrupules les barons de Bretagne jaloux du pouvoir ducal, les ralliant à sa cause en leurs promettant titres et domaines, il affaiblit du même coup l'autorité du Prince de Bretagne. François II est trahi de toute part, les espions français organisent et trament des débuts de révoltes, pour les évêques bretons, conseillers ducaux, Rohan, Rieux, l'or fait le reste...

 
L'agression française

  Dés le 15 mai 1487 l'armée française franchi les marches de Bretagne, une campagne foudroyante aura raison d'un grand nombre de place (Ancenis, Châteaubriant, La Guerche, Vannes, Redon...) qui tombent sans résistance; Ploërmel résiste trois jours, puis tombe et subit alors un sac terrible, l'effroi est grand... Nantes stoppe enfin les français, la ville bien préparée au siège tient bon. Les français prendront encore quelques places avant l'hivers (Auray, Vitré, Dol, St Aubin du Cormier), cependant que le Maréchal de Rieux fait volte face et revient avec ses hommes se ranger sous la Bannière ducale !

L'espoir renaît dans les rangs bretons.

  Au début de l'année 1488 les bretons remportent quelques succès, Vannes et plusieurs châteaux sont repris. Mais en avril 1488, la campagne reprend, les français fortement armés (artillerie, cavalerie lourde) se jettent sur les places bretonnes encore fidèles, Fougères voit ses murailles tomber sous les coups terribles de l'artillerie française, le courage et l'héroïsme du gouverneur breton Jean de Romillé et la garnison fougeraise ne pourront pas empêcher la prise de cette cité, véritable "verrou stratégique" (19 juillet).  

  Enfin, le 28 juillet voit les deux armées s'affronter sur la lande située entre le village de Mézières et la ville de St aubin. L'engagement durera 4 heures, l'armée de Bretagne inférieure en nombre prend l'avantage, mais une erreur de tactique du détachement allemand venu en renfort de l'armée bretonne permet à la cavalerie française de déborder et d'enfoncer les lignes de l'infanterie bretonne. Dés ce moment l'issue du combat bascule, les bretons sont assaillis de toutes parts, les hommes meurent en grand nombre, la rage d'en finir du coté français en est pour beaucoup... Le Prince François II réussi une retraite avec une partie des troupes ducales, les fantassins bretons luttent pieds à pieds et se font tuer sur place pour permettre au duc de s'échapper. Au soir de la bataille, l'armée bretonne n'existe plus ! Les survivant sont décapités, la sauvagerie des français n'épargne pas la noblesse qui périt également au mépris des règles  de la chevalerie alors en usage...


 
Les suites de la défaite bretonne

  La Bretagne est battue... Le duc François II doit se résoudre à signer le Traité du Verger, ce traité est en fait un véritable diktat stipulant que désormais le duc reconnaît la primauté du roi de France, en outre le prince ne pourra marier ses filles (Anne et Isabeau) qu'avec l'accord du roi et selon le choix de ce dernier ! François II ne peut supporter l'affront et meurt le 9 septembre, rongé par le chagrin et la fatigue...

Anne succède à son père sur le trône de Bretagne. Le pays est dévasté. Ruine et misère sont le lot de toute une population en proie aux rapines et saccages des routiers de tous camps… La jeune souveraine (12 ans) possède de réelles qualités, intelligente, volontaire et aidé par un homme remarquable : Philippe de Montauban, son conseiller si dévoué à la Bretagne. La jeune duchesse tentera de sauver ce qui peut l'être encore !

En France Charles VIII devenu majeur reprend les hostilités et met le siége devant Rennes, obligeant la souveraine bretonne à s'unir avec lui, cependant la Bretagne conserve son autonomie et sa souveraineté propre. Plus tard encore, lors de son second mariage, Anne obtiendra la confirmation et l'élargissement des intérêts du duché, son habile gestion ramène la prospérité…

Mais à sa mort (lundi 9 janvier 1514) la Bretagne n'est plus défendue ! Claude sa fille, anéantira tous ses efforts d'un trait de plume, François Ier achetant les membres les plus influents des États de Bretagne mettra fin à la souveraineté de la Bretagne par le Traité dit du Plessis Macé (1532).
On connaît la suite…

texte issu de :http://membres.lycos.fr/saintaubin/site3/istor.htm http://membres.lycos.fr/saintaubin/site3/istor.htm n n

FRANCE/BRETAGNE st Aubin du Cormier 1488

MessagePosté: Lun 15 Juil, 2002 22:15
de Marc'heg an Avel
Je prends DIEU (en qui je ne crois pas) à témoin que ceci n'était pas un complot préparé.

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L'Edit du Plessix-Macé


  " François, par la grâce de Dieu Roi de France, usufruitier des pays et Duché de Bretagne, père et légitime administrateur de notre très cher et très aimé fils le Dauphin, Duc et Seigneur propriétaire desdits pays et Duché, savoir faisons à tous présents et à venir que nous avons reçu l'humble supplication de nos très chers et bien aimés nos gens des trois Etats dudit pays et Duché de Bretagne, par laquelle il nous ont remontré que, à leur dernière assemblée à Vennes, où nous étions en personne, après avoir accepté et eu pour agréable la requête qu'ils nous avaient présentée par écrit, signée de leur Procureur et Greffier, et par laquelle ils nous requéraient l'union de ce pays et Duché avec la Couronne de France; nous leur avons promis de les entretenir en leurs privilèges et libertés anciens, et que nous leur en délivrerions des lettres en forme de chartres. A cette cause, il nous plaît de leur conserver et agréer les privilèges dont ils ont jadis joui et usé dûment, dont ils jouissent et usent encore à présent, c'est à savoir : que désormais, comme il a été fait auparavant, aucune somme de deniers ne leur puisse être imposée si, préalablement, elle n'a été demandée aux Etats de ce pays et par eux octroyée; et que les deniers provenant des billots soient fidèlement employés aux fortifications et réparations nécessaires des villes et places fortes dudit pays, d'autant que ledit billot fut institué à cause desdites réparations, ce qui revient à grande charge au pauvre peuple; et que la justice soit entretenue en la forme accoutumée, c'est à savoir : le Parlement, Conseil et Chancellerie, Chambre des comptes, assemblée des Etats, les barres et juridictions ordinaires dudit pays; et que les sujets de celui-ci n'en soient tirés hors, soit en première instance ou autrement, sauf les cas ressortissant par appel à Paris, suivant les déclarations qui ont été précédemment faites sur ce point; et que, moyennant l'union faite dudit Duché de Bretagne avec la Couronne de France, à la requête desdits Etats, aucun préjudice ne soit fait à l'indult de ce pays qui porte : que nul non originaire ne pourra avoir ni obtenir de bénéfice audit pays sans avoir des Lettres du Prince, et que ces Lettres ne soient délivrées à des gens étrangers ni autres, sinon à ceux qui sont à l'entour de notre Personne; et, de plus, que nous ayons à confirmer tous les autres privilèges dont ils ont chartes anciennes et jouissance immémoriale jusqu'à présent. Nous, désirant gratifier lesdits suppliants, et même les avantager pour le grand amour et fidélité qu'ils nous ont prouvé avoir envers nous, de notre certaine science, pleine puissance et autorité, nous avons confirmé et agréé, nous confirmons et agréons lesdits privilèges, lesquels, en tant que besoin serait, nous avons donnés et donnons de nouveau pour qu'ils en jouissent pleinement et entièrement, comme jadis ils en ont dûment et justement joui et usé, et en jouissent et usent encore à présent. Toutefois, nous n'entendons aucunement par là révoquer les ordonnances dernièrement faites par nous à Vennes sur l'abréviation des procès suivant l'avis des principaux du Conseil de ce pays. Aussi, nous ordonnons par ces présentes à nos aimés et fidèles notre Gouverneur et Lieutenant Général audit pays, gens dudit Parlement, Conseil, Chancellerie, Chambre des Comptes, Sénéchaux, alloués et tous autres justiciers et officiers dudit pays et Duché de Bretagne, ou de leurs lieutenants de publier et enregistrer ces présentes, chacun en son endroit, et de les faire garder et observer de point en point selon leur forme et teneur sans aucunement les transgresser; car ainsi il nous plait que ce soit fait. Et afin que ce soit toujours chose ferme et stable nous avons fait mettre notre scel à cesdites présentes, sauf en autres choses notre droit et l'autrui en toutes. 

Donné au Plessix-Macé au mois de Septembre l'an de grâce mil cinq cent trente-deux, et de notre règne le huitième. 

Ainsi signé, par le Roy, Breton.

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Je suis justement en train de préparer une page sur l'Acte d'Union de la France à la Bretagne, à moins que ce ne soit l'inverse.


Et DIEU (en qui je ne crois pas ! bis repetita), sait à quel point les princes issus d'Angoulème et de Bretagne ont tant aimé les (leurs) pages.

Henri II, Henri III, toutes des folles, rien que des folles, je vous dis !

Doue d'ho bardonno / Que Dieu leur pardonne.

JC Even, par la grâce de Dieu Image

FRANCE/BRETAGNE st Aubin du Cormier 1488

MessagePosté: Mar 16 Juil, 2002 19:33
de Sedullos
A propos de St Aubin,

il y avait au coté des 6500 Bretons, 3500 Gascons, Basques et Espagnols, cinq cent archers anglais, et 800 soldats allemands, sans oublier une poignée de nobles français dont le futur roi Louis II.