Jeter des cornes

[Marc'heg an Avel]

Dans la continuité de l'humour en auto-dérision, ça me rappelle qu'il y avait traditionnellement, lors des repas de famille, toujours quelqu'un, dont tout le monde savait qu'il chantait faux, qui s'évertuait tout de même à vouloir "chanter" quelque chose.

Et donc, tout aussi traditionnellement , il y avait quelqu'un qui annonçait aux convives :

en breton tregorrois : "Aî eo poent da stagan saout"

en breton oecuménique : Erruet eo poent da stagan ar saout.

Ce qui veut dire : "Il est temps ( = urgent) d'attacher les vaches".

Sous entendu : sinon, elles vont prendre panique et s'enfuir, en entendant l'autre s'égosiller à chanter faux.

D'ailleurs, on n'utilisait pas alors le verbe kanan = chanter, à l'égard de l'artiste, mais le verbe blenjal = beugler, ce qui correspond à la situation.

JCE

[Patrice]

Lyauraitypa quelques cornards là-dessous?

Ben je me demande...

A+

Patrice

[Marc'heg an Avel]

Ne pourrait-on pas dire que Vercingétorix, en jetant ses armes aux pieds de César, y compris son casque, que l'on peut imaginer garni de cornes, aurait aussi " jeté ses cornes" ?

Un autre sens à étudier : celui de souffler dans une corne (cf Roland à Roncesvalles). Ne peut-on pas dire qu'il a "jeté des coups de corne" (soufflé dans sa corne pour appeler à l'aide).

Idem pour les chasseurs appelant ou conduisant leurs chiens à distance.

Je témoigne que lorsque j'étais gamin, on n'utilisait pas par chez moi le verbe klaxonner, mais le verbe corner.

Il m'est arrivé, du reste, de me faire reprendre par des collègues à la caserne quand je leur avais fait savoir que le sous-off était en train de corner en attendant qu'on lui ouvre la grille. J'vous dis pas leur surprise et leurs commentaires.

C'est ça le mélange des cultures.

Donne, jeter un coup de corne pourrait très bien aussi avoir un sens rapproché.

Ceci pour les humains, bien entendu. Pas pour les vaches... quoique, ça dépend de quelles vaches on parle !

JCE

[Fergus]

Des vaches qui jètent leurs cornes, on est quand même loin du coup de klaxon, non ?

[Marc'heg an Avel]

A l'Ile de Man, ce sont probablement des cornes de brume !

JCE

[lopi]

Hello,
L’homme sauvage de l’hiver cocufié pour un amant solaire qui jette ses cornes en guise de rebellion, ou de désespoir ! Une défaite personnelle dans ce que Jung appelait « la confrontation avec l’ombre » ?.
Amis des Carnavals, vieille chanson de la Confrérie des cornards du Puy-en-Velay :

Ici, vois sur cette maison
Deux grosses têtes cornues
Ce sont des faces de babaou
Qui font bien rire les filles

Puis ils ont bu à pleine tasse
Du vin de pays, du vin blanc
Aussi mangé une fricassée
Au Cabaret Picardan

Le maître de la Confrérie
Joseph, dit à l'Assemblée
Pour clore la cérémonie
Nous allons chanter la rigolade.

Depuis Pannessac
Jusqu'en Porte-Aiguière
Il y a tant de cornards
Que d'ânes en foire

La tête cornue
Commeau Chamarlenc
Nous faisons la rigolade
Ca ne coûte rien !

Pourtant, ils sont bien armés les gars, l'épieu d'Europe, minimum!

[Pan]

Hello,
L’homme sauvage de l’hiver cocufié pour un amant solaire qui jette ses cornes

Le maître de la Confrérie
Joseph, dit à l'Assemblée
Pour clore la cérémonie
Nous allons chanter la rigolade.

Dans le mille Emile . Un maître cornard qui se prénomme Joseph . Joseph est le plus beau cocu cornu du christianisme. Le nom de ioseph exprime d'ailleurs la limite et la croissance, idoine pour un passage de témoin calendaire. Et Panurge qui cherche ses cornes..., et Merlin, Arthur, Marc,...

L'homme sauvage est hirsute, suffisamment pourvu de keratine (donc de corne, keras), il doit céder la place et doit donc jeter ses cornes, autant dire qu'il doit se faire raser comme Samson ou Ourson, ou encore Midas, etc...

[Muskull]

Cornegidouille !

Chaque année, les cerfs mâles perdent leurs bois au mois de février pour les plus âgés et au printemps pour les plus jeunes.
A Carnaval on perd sa coiffe !
Mais ils repoussent en 100 jours !

Question : Pourquoi ne trouvons nous pas des cornes dans les forêts au printemps ? Hein, hein ?

Mais maistre Alcofribas à sans doute une piste pour expliquer le "glissement" de Cernunnos (homme sauvage, maître des animaux) à Koré...
Chose qui m'intrigue, aussi à cause des grenades

Jean Claude,
Dans l'île (man) La déesse à des cornes de brume...
Belle image poétique, on entend le mugissement préservateur au dessus des grondements du ressac...

[Marc'heg an Avel]

J'ai vu récemment (pour la deuxième fois d'ailleurs) un reportage qu'on ne voit que la nuit à la télé (je ne me souviens plus de la chaîne !) :

- le brâme des cerfs en forêt de Chambord.

C'est un reportage superbe, je le dis avec sincérité. Très bien filmé, très belles couleurs, accompagné de sons naturels absolument splendides.

En fin de saison du rut, il est vrai que les cerfs, même les plus majestueux, les plus fiers, les plus combatifs, et les plus reproductifs perdent tous leurs cornes en un laps de temps relativement court.

On les appelle alors des mûlets.

Le film nous montre une image où l'on voit le bois tomber.

Les cerfs deviennent alors comme égarés et craintifs de tout, et se réfugient à cause de celà, au plus profond de la forêt.

Le commentaire nous dit que la perte des cornes est dûe à l'extinction des hormones mâles au début de l'hiver.

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Chez l'humain, c'est l'inverse : c'est quand l'homme commence à montrer des signes de fatigues hormonales qu'il risque de voir des cornes lui pousser !

JCE

[lopi]

Les cornes comme symbole de la force des taureaux, animal pulsionnel : Bacchus, Amon, Sérapis, des rois de Macédoine, de Syrie, Moïse

Le commentaire nous dit que la perte des cornes est dûe à l'extinction des hormones mâles au début de l'hiver.

et quand les cornes tombent c'est Rosmerta qui les ramasse!

Cornegidouille, Ubu le cocu à la fête des fous, mais les fous rires de Maitre Alcofribas

A+
Lopi

[Sogoln yg Ysca]

Attention, si mon souvenir est bon, les cornes des bovins (en kératine), ne sont pas de même nature que les bois des cervidés (en os).

Contrairement aux bois, qui se renouvellent chaque année, les cornes ne sont pas sensées tomber !

[Muskull]

Ben vi Sogoln, de plus elles sont creuses comme celles des caprins.

Cette rareté dans le monde animal est expliquée par les paléozoologues :
"Le premier cervidé connu, l’eumeryx qui vivait il y a 30 millions d’années en Asie, ne portait pas de ramures. Par contre, il possédait de redoutables canines qui lui servaient de défenses. Au fil de l’évolution, les canines ont diminué car sans utilité pour un ruminant et des bois sont apparus sur la tête des mâles."
Mais bon, "migration des canines"

Le cerf que nous connaissons est le cerf élaphe il appartient à la famille des cervidés

"Le cerf est un mammifère ongulé qui fait partie de l’ordre des artiodactyles, de la sous-famille des cervinés qui elle-même fait partie de la famille des cervidés.
Cette famille comprend 17 genres et 40 espèces.
En Europe, on connaît le cerf élaphe (Cervus elaphus) qui est la seule espèce à être répandue aussi bien en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis.
L'Orignal, plus communément appelé élan en Europe est de tous les cervidés le plus imposant. On le rencontre au nord de l'Europe, en Alaska, au Canada et aux Etats-Unis.
On compte six espèces de muntjacs, appelés aussi "cerfs aboyeurs". Ils sont répandus en Inde, en Chine et jusqu'en Indonésie.
Le Renne ou Caribou est répandu en Amérique du Nord, en Asie et en Scandinavie."
http://www.dinosoria.com/cerf.htm

[Gwalchafed]

Attention, si mon souvenir est bon, les cornes des bovins (en kératine), ne sont pas de même nature que les bois des cervidés (en os).

Contrairement aux bois, qui se renouvellent chaque année, les cornes ne sont pas sensées tomber !

C'est l'inverse : les bois sont en kératine et tombent, ceux des bovins sont en os recouverts de kératine...

[Sogoln yg Ysca]

Je maintiens, les bois de cerfs sont en os et non en kératine. Pendant sa croissance, cet os est irrigué par un tissu organique superficiel, le "velours", qui sêche puis se détache une fois le bois parvenu à maturité.

Je ne crois pas qu'il y ait d'os dans une corne de vache, mais ça demande vérification.

[Snorri]

Il n'y a que de la chair dans les cornes.