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Cernunnos

MessagePosté: Jeu 16 Oct, 2003 11:13
de Elanis
On a déjà abordé maintes fois la question du dieu Cernunnos sur l'Arbre... mais j'y reviens.

Fergus, je pense m'être emmêlée les pinceaux (cf. fil tête coupée) :
ça n'est pas une représentation de Prajapati, mais de Pashupati (Inde) qui ressemble étrangement à Cernunnos sur le chaudron de Gundestrup.
Voir le lien :
http://www.pantheon.org/areas/gallery/m ... upati.html

à+

MessagePosté: Ven 17 Oct, 2003 0:33
de Fergus
Merci pour l'illustration, Elanis, c'est saisissant.

Pour Alain Daniélou (Le Polythéisme hindou, Buchet Chastel, 1975),

" le Progéniteur (Prajapâti) est l'équivalent du Maître du Bétail (Pashupati) du shivaisme " (p. 87 ).

L'Etre Cosmique se manifeste sur trois plans (le plan céleste, le plan individuel, le plan sensoriel ou des éléments). Sur le plan individuel, la conscience et l'intellect " sont les aspects de la Personne-immuable qui forment le 'Maître du bétail' (Pashupati) qui contrôle le troupeau des vivants. " (p. 88 )

" Tant qu'il personnifie le feu du sacrifice, Rudra (= Shiva) est appelé le Maître du bétail (Pashupati) " (p. 301)

" L'Existant (Bhava), l'Archer (Sharva), le Seigneur-des-larmes (Rudra), le Maître-du-bétail (Pashupati), le Terrible (Ugra), le Grand-Dieu (Mahan, ou Mahâ-deva), le Formidable (Bhîma), le Souverain (Ishâna) sont les huit noms [de Shiva] " (Shiva-mahimâ stotram, 28 ) (p. 315 )

" L'Aitareya-Brâhmana (3, 33) appelle Rudra le Maître-du-bétail (Pashupati), le nourrisseur du sacrifice. Envisagé comme l'une des formes élémentaires de Rudra, le Maître-du-bétail correspond au feu. Il personnifie le sacrifice rituel duquel naît toute vie.
'Le seigneur Maître-du-bétail est connu des sages comme la personnification du feu. L'épouse chérie du Maître-du-bétail est l'Invocation oblatoire (Svâhâ). Son fils est le Dieu-aux-six-visages (Shanmukha = Skanda) [dieu de la beauté et de la guerre].' (Linga Purâna, 2, 13, 7).

" Le Maître-du-bétail représente le souffle vital (Prâna-maya-mûrti). Les mots forgés par la pensée sont manifestés par le souffle vital. Ils deviennent alors perceptibles, vivants. Le souffle vital, pouvoir qui manifeste la vibration subtile de la pensée et lui donne la vie, est le principe-de-vie, le Seigneur-de-la-terre représenté par le Maître-du-bétail, aux cinq visages, qui, au moyen des rênes que sont les cinq énergies vitales (les prâna), dirige l'immense troupeau des créatures, les formes changeantes du manifesté.
Nous avons déjà rencontré le Maître-du-bétail qui personnifiait les formes élémentaires de Rudra. C'est qu'il représente à la fois l'énergie vitale ou feu intérieur et le feu rituel, car ce sont les deux formes de combustion par lesquelles les hommes vivent et les dieux sont nourris. Toute vie est une constante transformation. C'est à travers le feu rituel que le fidèle pénètre dans le monde céleste.
Le Maître-du-bétail est une conception typique de l'ancien shivaïsme. Il apparaît comme le souverain de la terre, l'ami de la vie, le guide de chaque espèce dans son développement. Il existe une forme du Maître-du-bétail pour chaque monde. Les Veda décrivent déjà Rudra comme vivant dans les forêts et les montagnes, régnant sur les animaux sauvages et le bétail. La philosophie shivaïte fait de lui la divinité de la vie, le gardien de la terre, qui erre nu à travers montagnes et forêts, lubrique et vigoureux. Il enseigne les secrets du plus haut savoir aux plus humbles. Il apporta sur terre les arts de la musique et de la danse, ainsi que l'art dramatique par lequel les voies de la sagesse peuvent être enseignées à la foule.
Le Maître-du-bétail est souvent considéré comme un équivalent du Progéniteur (Prajâpati) qui est le guide du monde naturel. " (p. 321-322)


(à suivre...)

MessagePosté: Ven 17 Oct, 2003 9:51
de Fergus
PASHUPATI (suite)
" Tout dans l'Univers est formé de trois parties : une étincelle intérieure qui est le principe de vie ou de l'âme, puis une matière ou corps, et enfin un élément de coordination fait des énergies et des rythmes vitaux. Ces trois parties sont appelées respectivement le Maître-du-bétail (Pashupati), le bétail (pashu) et les rênes ou lasso (pâsha). Nul ne peut exister indépendamment des rythmes vitaux et ces rythmes sont le liens du corps avec l'étincelle intérieure ou âme. C'est pourquoi le Maître-du-bétail, le bétail et les rênes sont inséparables les uns des autres.
" Tous les êtres, depuis l'Être-immense jusqu'à la matière immobile, sont appelés le bétail (pashu). Ils forment le troupeau du sage dieu-des-dieux qui fait se mouvoir le monde. Etant leur maître, le tout-puissant Rudra est connu sous le nom de Maître-du-bétail. " (Linga Purâna, 2, 9, 12-13)
C'est ainsi que le corps, la forme extérieure de l'Univers, comme celle des êtres individuels, fait partie du troupeau de l'aspect évolutif (vikâra) de l'évolution. Le Maître-du-bétail procrée toutes les espèces avec sa propre substance et les lie avec le lois naturelles grâce auxquelles il les contrôle. C'est pourquoi " les vingt-quatre énergies vitales sont les rênes ". (Linga Purâna, 2, 9, 13). Toutes les lois qui guident le mouvement des étoiles et des saisons ou le comportement des espèces animales font partie des rênes (pâsha). Ces lois règlent aussi les rythmes du souffle vital, l'évolution de la nature (Prakriti) et la croissance de tous les êtres.
" Dans la sphère terrestre, la Terre elle-même est le Maître-du-bétail, le rythme du mouvement et l'attraction de la terre sont les rênes. Les plantes et les êtres vivants sont le troupeau. " (Giridhara Caturvedi, Pashupati evam Prajâpati, Kalyâna, Shaiva anka, p. 41)
Le Mahâbhârata (5, 3825) décrit Pashupati assis sur la cime des montagnes neigeuses (himavat), rayonnant comme le feu de la fin des âges. Dans le douzième livre (10212) nous le trouvons assis sur le sommet de la montagne polaire (appelée solaire, sâvitra). Ailleurs (Mahâbhârata, 8, 3465), il est sur la montagne Mandarâ.
Au nord du Mont polaire (le Meru) est une forêt d'arbres (Karnikâra) pleine de fleurs dans toutes les saisons de l'année. C'est là, qu'entouré des esprits célestes se divertit le Maître-du-bétail, l'amant de la Paix-de-la-Nuit (Umâ). (Mahâbhârata, 6, 218 et 13, 6339).
D'après le Shatapatha Brâhmana (1, 7, 4, 1-3) et l'Aitareya Brâhmana (3, 33), Rudra accepte de s'incarner pour pouvoir punir le Progéniteur qui manifestait des intentions lubriques à l'égard de sa propre fille. Il accepta d'être le souverain des animaux et, prenant lui-même une forme animale, il attaqua le Progéniteur. On peut parfois le rencontrer dans la forêt sous la forme d'une bête ou celle d'un chasseur, et on peut l'apercevoir dans le ciel où il est l'étoile Rohinî.

(Alain Daniélou, Le Polythéisme hindou, pp. 322-324)


Toute cette théologie de Pashupati fait penser à Cernunnos, en tant qu'il est le maître des animaux, comme on le voit surtout sur le chaudron de Gundestrup.
Elle peut également faire penser, d'une certaine manière, à Ogmios : conducteur des hommes, grâce à des rênes, lui aussi. Ses "rênes" sortent de sa bouche, et on les a identifiées au pouvoir de la parole.
Elle évoque aussi, d'une certaine manière, le Dagda, en tant que lubrique et jouisseur, progéniteur (Ollathir, "le père de tout").

MessagePosté: Sam 18 Oct, 2003 15:50
de Muskull
Bonjour :)

Elanis, il y a un sceau de l'Indus qui représente cette même divinité et dans les objets de la civilisation "inconnue" découverte dernièrement que j'ai signalé sur un autre fil, il y a aussi un maître des animaux, mais il n'est pas cornu :)

Merci pour le texte Fergus, il est éclairant. On y retrouve ce foisonnement de la religion indienne. :)
Mais j'ai toujours un peu de réticence envers un comparatisme trop serré entre les religions celtique et indoue ne serait ce que par le fait que l'Inde a une tradition écrite millénaire et que les druides prohibaient l'écriture quant à la doctrine.
La tradition écrite crée des spéculations aisément divergeantes, des "écoles", des shismes, des "adaptations"...
Dans une tradition orale, les nouveaux points de doctrine étaient certainement âprement discutés et n'étaient admis que par concensus des "plus savants"...
Voir la "chambre des Ents" de Tolkien. :D

Pour rester dans le fil, je colle une image :
Image
Le "Dieu cornu" ou "Sorcier" de la Grotte des Trois-Frères (cavernes du Volp, Montesquieu-Avantès, Ariège). Magdalénien moyen. 14000 BP. Cet être composite, dont la tête possède des oreilles et des bois de cervidé, des yeux de chouette et une barbe, domine de plusieurs mètres les gravures de la salle dite le Sanctuaire.
Dessin Henri Breuil.
http://ma.prehistoire.free.fr/dieucornu.htm

A mon sens il est la plus ancienne représentation occidentale du "maître des animaux", c'est discutable mais je veux bien discuter. :lol:

MessagePosté: Sam 18 Oct, 2003 20:04
de Fergus
Oui Muskull, je suis d'accord avec toi : le comparatisme celto-indien a ses limites. Il est cependant indispensable et très riche d'enseignement.

Le célèbre "sorcier" magdalénien aux bois de cerf (esthétiquement magnifique) peut représenter une forme de totémisme, et pas forcément un Maître des animaux. 14000 ans, c'est long...
J'ignore si des peuples non-indo-européens ont eu leur propre Maître des animaux.

MessagePosté: Sam 18 Oct, 2003 22:41
de Elanis
Merci pour ta contribution Fergus :)

Concernant le "sorcier" de la Grotte-des-Trois-Frères, il peut s'agir non pas d'une divinité, mais d'une représentation de "métamorphose"... Sur cette question je conseille la lecture de "Les chamanes de la préhistoire" de Jean Clottes et David Lewis-Williams.

Je vais tâcher de retrouver le fil "Cernunnos" dans les archives de l'Arbre pour faire avancer la discussion.

à+

MessagePosté: Dim 19 Oct, 2003 8:37
de Muskull
Je viens de retrouver le Cornu de Mohenjo Daro (Indus). :)

Image

Sur celui-ci du même lieu, un offrant cornu semble accomplir un rituel à une déesse lunaire...

Image

http://www.harappa.com/indus/indus0.html
De très belles images :)

MessagePosté: Dim 19 Oct, 2003 9:33
de Muskull
14000 ans, c'est long...


"En premier lieu, on sut rapidement, grâce à la datation au carbone 14, que la grotte Chauvet-Pont-d'Arc était ornée de l'art pariétal le plus ancien daté de manière sûre. En outre, le caractère sophistiqué des images confirma les intuitions de quelques chercheurs : la notion d'une évolution linéaire de l'art dont les formes deviendraient de plus en plus complexes est tout simplement fausse. Cette notion découle des perspectives occidentales post-darwiniennes qui mettent en avant l'idée d'une évolution qui va du simple au plus complexe et qui furent appliquées à presque tous les champs de recherche - évolution zoologique et botanique, évolution sociale, évolution du langage etc. Maintenant, en contradiction directe avec le paradigme de Darwin, la grotte Chauvet-Pont-d'Arc témoigne qu'un art sophistiqué a été réalisé au commencement du Paléolithique supérieur (32.000 BP), moment de l'époque aurignacienne où l'homme moderne commençait de remplacer l'homme de Néanderthal dans l'Europe de l'Ouest. Il est maintenant clair que toutes les techniques de la réalisation d'images étaient mises en pratique à l'époque aurignacienne. Aujourd'hui de nombreuses recherches archéologiques mettent l'accent sur cette période."

David Lewis Williams, Professeur d'anthropologie en Afrique du Sud
University of the Witwatersrand, Johannesbourg
Rock Art Research Institute
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcn ... index.html

Il y a une continuité remarquable de cet art sur plus de 20 000 ans et les scientifiques ne parlent plus à mots couverts d'une religion d'essence shamanique qui aurait couvert cette immense période de temps dans la continuité.

Aussi, il peut être judicieux de penser que des concepts divins "archétypaux" se soient ressourcés dans les religions ultérieures. :)

MessagePosté: Dim 19 Oct, 2003 10:40
de Fergus
Oui oui, tout à fait, je pense que c'est une hypothèse à fort taux de probabilité. Nous sommes d'accord sur ce point.

MessagePosté: Dim 19 Oct, 2003 11:17
de Muskull
"Le culte des morts est le premier signe religieux. Témoin de l'opposition Nature/Culture, constitutive d'un monde humain, celui du langage et qui implique les structures élémentaires de la parenté codifiant les relations sociales ainsi que l'initiation qui marque la naissance à la culture et la fin de l'état de nature (deux fois né). L'unité de la communauté, identifiée à un dieu ou un totem, se constitue à travers les échanges de femmes et de biens (Dons ou Potlatch), dans le respect minutieux des rites et des traditions qui maintiennent l'ordre du monde, son équilibre fragile rétabli à coup de sacrifices, de danses, de prières, de formules. La conceptualité originaire (la pensée sauvage) est classificatrice avec un dualisme systématique (homme/animal, homme/femme, vie/mort, terre/ciel, réalité/rêve). C'est l'effet du langage qu'on retrouve jusque dans la dialectique dichotomique de Socrate.

Bien qu'ils supposent un seigneur des animaux (évoqué par le dieu à 3 visages de l'Indus/Rudra/Shiva) auquel ils doivent le renouvellement de leur subsistance à condition, par exemple, d'enterrer les ossements des animaux tués, il n'y a pas conception d'un être absolu qui serait par rapport au moi quelque chose de radicalement autre et supérieur, mais plutôt la conception de la nature comme un ensemble de forces qui sont à la disposition de l'homme (manger un animal est prendre sa force). C'est le règne de la magie, d'un rapport duel, imaginaire, entre deux esprits humains (Sorciers ou Chamans) qui peut prendre la forme dualiste de l'opposition du créateur et du destructeur. La magie est l'effectivité de la subjectivité sur la réalité extérieure."

D'un site très intéressant sur l'histoire de la pensée religieuse :
http://perso.wanadoo.fr/marxiens/philo/ ... ligion.htm

Arc musical

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 10:07
de ejds
Le petit sorcier à l'arc musical
Comme nous entrons dans l’été « indien », profitons-en pour faire revenir le petit sorcier à l'arc musical, celui qui anime la chasse et mène la danse des troupeaux.
Musica maestro ! : :shock: :?

GROTTE DES TROIS FRERES

L'abbé Breuil, qui fit le relevé de cette gravure de la grotte des Trois Frères, y voyait quelque héros mythique commandant au monde animal à l'aide d'un arc musical :

http://prehisto.ifrance.com/grotautres.htm

Les êtres énigmatiques, cornus, mi-hommes, mi-animaux ou les personnages masqués sont en nombre restreint. Le plus fameux est le Sorcier de la grotte des Trois Frères. Situé à 4 m de haut, sur la voûte, dominant un fouillis d'animaux, il est gravé et en partie peint en noir.

L'abbé Breuil en fit la description et l'interprétation suivantes : "Vu de face, cette tête a des yeux ronds pupillés entre lesquels descend la ligne nasale se terminant par un petit arceau. Les oreilles dressées sont celles d'un cerf ; sur le bandeau frontal peint en noir émergent deux fortes ramures épaisses sans andouillers frontaux, avec un seul andouiller court déjà assez élevé au-dessus de la base, après lequel chaque branche se coude vers l'extérieur pour se diviser à nouveau en deux à droite et trois à gauche. Il n'y a pas de bouche, mais une très longue barbe striée tombant sur la poitrine. Les avant-bras sont relevés et joints horizontalement, se terminant par deux mains juxtaposées, à doigts courts et tendus ; leur couleur est délavée, presque disparue. Une large bande noire cerne tout le corps, s'amincissant à l'ensellure lombaire et s'étendant aux membres inférieurs fléchis. Un point marque la rotule de gauche. Les pieds, orteils compris, sont assez soignés et marquent un mouvement analogue à celui de la danse du "Cakewalk". Le sexe mâle, accentué, non érigé, est rejeté en arrière, mais bien développé, inséré sous une queue abondante (loup ou cheval) à petite houppe terminale. Telle est évidemment la figure que les Magdaléniens considéraient comme la plus importante de la caverne et qui nous paraît, à la réflexion, celle de l'Esprit régissant la multiplication du gibier et les expéditions de chasse."

A ces êtres s'ajoutent quelques contours imprécis qui évoquent les "fantômes" de l'imagerie humoristique, avec des yeux ronds au milieu d'un suaire et qui achèvent de montrer combien la représentation de la figure humaine par les Paléolithiques est caricaturale alors que nombre de dessins d'animaux montrent la précision et la justesse de l'observation qu'ils pouvaient atteindre.


e.

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 10:58
de Pan
Sur les animaux et autres cornus, vous pouvez cobtempler ce qui se passe du côté de chez moi, au-dessus de Nice dans la Vallée des Merveilles. A proximité du mont Bégo se trouvent des milliers de gravures datant du Bronze pour les plus anciennes.

http://panzamerveilles.ifrance.com/vallee%20merveilles.htm

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 11:25
de lopi
Prenez place dans le "4X4 de la découverte"
:evil:

Habile Pan. Alors carni-valos???

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 11:34
de Pan
Pas de promos! :twisted:
Cette adresse car images disponibles, c'est au mois de février et en raquettes que je monte là-haut voir mes cornus et contempler Sirius gardant la Voie-Lactée.

Je ne connais pas celui qui a proposé cette étymologie, carni-valos en gaulois comme "Prince des cornes" :!: C'est plus que séduisant! Qu'en pensent nos linguistes?

...et la déesse carna?

carrus navalis

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 12:25
de ejds
Carnus navalis, carrus navalis… , carnaval ou char naval

Aller c’est l’heure de sousoupe à la grammaire, avec une épuisette sans faim d’étymologie… : :shock: :lol:

Rites et mythes du carnaval de Nice

http://www.humanite.presse.fr/journal/1 ... -24-443819

Bien manger de la viande, " enlever la chair " (carne levare) avant de manger maigre et de faire carême aurait d’ailleurs donné son nom à cette fête du carnaval.

Les historiens sont partagés sur cette origine étymologique...

Personnellement, deux versions me séduisent. Celle que je viens de citer qui correspond à une récupération du carnaval par l’Eglise. Et puis il y a la version " carnus navalis ", c’est-à-dire char naval, qui serait liée à une fête dédiée à Dionysos, au cours de laquelle sur les îles grecques on faisait arriver des petits bateaux en leur mettant des roues...

Carnaval serait donc né pendant l’Antiquité ?

Je fais remonter l’origine du carnaval aux temps préhistoriques ! Le premier déguisement de carnaval serait celui d’un sorcier peint sur la grotte des trois frères à Montesquiou, dans l’Ariège. C’est un homme revêtu d’une peau d’animal qui exécute une danse mystico-religieuse. Il entre en communication avec les esprits pour faire cesser l’hiver, faire revenir les beaux jours qui permettront à l’agriculteur, à l’éleveur de nourrir sa famille et son bétail. C’est cela l’âme du carnaval : une période magique durant laquelle la vie va renaître avec la mise en place de toute une dramaturgie. Comme dans les contes de fées, chaque personnage du carnaval a son importance et sa valeur symbolique.



Photos anciennes du carnaval de Sergines avec son âne (porteur du maître du cortège ?) : :shock: :shock:

http://perso.wanadoo.fr/carnaval.sergin ... ction.html

e.