Page 2 sur 7

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 18:12
de lopi
la bête tues, la toison tu t'en couvres, la carne avales.
:shock:

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 22:11
de Leucobena
Je n'ai qu'un mot à dire : excellente, cette discussion !!!

MessagePosté: Mar 06 Sep, 2005 22:59
de ejds
Carnaval

L'étymologie de ce mot a donné lieu à mille controverses; les érudits n'ont pu se mettre d'accord sur sa signification.

http://www.cosmovisions.com/$Carnaval.htm


Oui ! Faudra qu’on pense à demander l’avis du p’tit Robertos 2006 dès qu’on lui mettra la main dessus. :roll:
(Oulala ! Bataille de chiffonniers des mots en vue…).

e.

MessagePosté: Mer 07 Sep, 2005 0:29
de Hadañ drailh
Muskull a écrit:http://ma.prehistoire.free.fr/dieucornu.htm

A mon sens il est la plus ancienne représentation occidentale du "maître des animaux", c'est discutable mais je veux bien discuter. :lol:


Les gravure rupestres du Val Camonica sont plus anciennes encore non?

MessagePosté: Mer 07 Sep, 2005 4:41
de Muskull
Le "sorcier" a été peint le 18 septembre - 13231 :lol: , les gravures de Camonica et du Mercantour sont datées entre - 2500 et - 500, un bail quoi, ne bégotons pas... :wink:

A l'usage des distraits j'ai dégoté une superbe table chronologique de l'aventure humaine. A mettre dans vos favoris pour se recentrer sur les trois paramètres fondamentaux :
Le temps, le lieu, les gens...
http://www.lemanlake.com/french/chronos_0.htm

MessagePosté: Mer 07 Sep, 2005 8:51
de lopi
Dans l'antiquié grecque, il existait plusieurs fêtes dédiées à Dionysos : les orgies, les oschophoria, les lénéennes, les anthestéries, et des fêtes ou cérémonies plus secrètes qu'on nomme les mystères de Dionysos (peut-être l'équivalent masculin des mystères d'Eleusis).
Il existait aussi, les dionysies champêtres.
Les dionysies champêtres avaient lieu au mois de Poseidon, en décembre-janvier. Elles étaient l'occasion de plaisirs innocents : des jeunes gens sautaient pieds nus sur des outres gonflées et huilées. Ce jeu s'appelait askoliasmos (de askoi, les outres, tiens, tiens...). Ce n'était pas méchant. Mais ce n'était pas l'essentiel. L'essentiel, c'est une pompè, une procession où l'on portait les emblèmes de la fécondité. En tête, les canéphores, les porteuses de corbeilles contenant les offrandes destinées au dieu. La procession est suivie de chants et de danses mimées au cours desquels plusieurs dèmes rivalisaient. Ces choeurs s'appelaient kômoi, ancêtre lointain des grands choeurs tragiques et comiques des pièces classiques. Le dème d'Icaria aurait joué un rôle de tout premier ordre : c'était le dème de la maison de Thespis, l'inventeur de l'art théâtral. Les fêtes se déroulaient dans les dèmes sous l'égide des démarques. Ce pouvait être assez impressionnant ou extrêmement simple. A partir du Ve siècle, les dèmes les plus riches ajouteront aux kômoi des représentations dramatiques.

Mais voici, un passage de Protreptique, de Clément d'Alexandrie :
Dionysos désirait vivement descendre chez Hadès, mais il ignorait le chemin ; un certain Prosumnos promet de lui expliquer, mais contre un salaire, un salaire qui n'avait rien de beau, sinon pour Dionysos : on lui réclamait de se prêter aux plaisirs de l'amour. Le dieu volontiers accueille la demande, il promet d'y répondre s'il revient, et confirme par serment sa promesse. Renseigné, il s'éloigne; il revient et ne trouve pas Prosumnos [qui était mort]; pour s'acquitter envers son amant Dionysos se rend, plein de désirs impurs, à son tombeau. Il coupe, au hasard, une branche de figuier, lui donne la forme d'un membre viril, et s'en sert pour remplir, à l'égard du mort, sa promesse. C'est afin de rappeler mystérieusement ce fait que dans les villes on dédie des phallus à Dionysos.
Clément d’Alexandrie est un auteur chrétien ; sa façon de présenter l’histoire est donc partiale, et il n’a pas compris que cette histoire est un élément d’un rituel, il n'a pas non plus compris les rapports entre Dionysos et Prosumnos (Cf la légende de Glaukos).

De là à comparer cette branche de figuier et une corne de cerf... Bacchus en symbole de régénération, ou plutôt de resurrection... Yaurait de l'hyperboréen là-dessous? Alors, le Prince des Cornes, un fond commun indo-européen en quelque sorte???

A+
Lopi

MessagePosté: Mer 07 Sep, 2005 9:50
de Pierre
Image

Image postée par Leucobena sur le forum de notre ami Lulu :wink:


Une divinité assise, cornue, et entourée d'animaux. Ca ne vous rappelle rien :wink:



@+Pierre

MessagePosté: Mer 07 Sep, 2005 10:52
de Leucobena
pssst, c'était le lien d'Elanis, au début de ce post...

MessagePosté: Mer 07 Sep, 2005 13:42
de Pierre
Désolé ma mémoire flanche, et je n'avais pas relu ce fil qui date de deux ans :oops:

Chasse

MessagePosté: Jeu 08 Sep, 2005 10:15
de ejds
Pierre a écrit:Une divinité assise, cornue, et entourée d'animaux. Ca ne vous rappelle rien :wink:

@+Pierre

SI si, et se serait bien qu'on se livre au jeu des 7 erreurs. :)

Le dernier trappeur (ou Cernunnos ??!!)
Ainsi, en début d’année, un film prometteur était sorti : Le dernier trappeur

http://www.lederniertrappeur.com/themes/index.htm

Meute de loups, ours des rivières, aurores boréales époustouflantes, superlatifs (grandiose, wonderbar, marvellous…), images du grand Nord à voir sur grand écran et en VO, mais quelque peu beaucoup rapapla au niveau du scénario et des dialogues, ainsi le fait que tuer un petit lapin blanc des neiges à coup de fusil permettrait de contribuer à la sauvegarde des autres espèces sauvages. :?

Une critique cinglante et bien ressentie à propos du film : :lol:

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1016

Cernunnos : un sorcier ou un chasseur ?
Une nouvelle conception de la place de l’homme sur terre, le culte des songes, du mystère et de l’imaginaire, dès les premières images du film, l’acteur principal apparaît portant des cornes de cerf pour mieux s’approcher au plus près à portée de tir d’un troupeau. Mais on ressort de la salle de cinéma à se poser sur la question de survie dans des conditions extrêmes, mais où l’homme, tirant profit de tout ce qui se trouve dans la nature, mérite bien le surnom de prédateur, de "Seigneur des animaux", à l’instar de Cernunnos, simple homme des bois cueilleur-chasseur-pêcheur-éclaireur-rabatteur-pisteur… qui convoque et implore ses grands dieux et leur demande ce qu’il va bien pouvoir manger de bon ce soir et ramener à sa famille.

Il faut dire que les techniques de chasse (sans chiens et sans chevaux ?), à l’époque du « petit sorcier de la grotte des Trois Frères » devaient révéler de l’exploit. Obligation de se fondre avec la nature, de ressembler à son gibier tant par l’odeur que par l’aspect, aller contre le vent, s’approcher seul au plus près de la proie afin de la rabattre vers d’autres chasseurs… : :shock: :?

A lire : Le propulseur et l’arc chez les chasseurs préhistoriques :

http://www.membres.lycos.fr/rozoyprehis ... roparc.pdf

e.

MessagePosté: Sam 10 Sep, 2005 19:10
de Muskull
A noter que le premier couple divin (d'après Cauvin), la déesse mère et le taureau, avait un sens qu'il faut imaginer. En effet, à cette époque, le taureau était sauvage, il n'a été domestiqué que bien plus tard.
Il représentait la "force brute" de la nature, le domaine sauvage que la déesse, la "maîtresse des fauves" avait le pouvoir d'apaiser.
Noter aussi que le buffle ou auroch a une prédilection pour les endroits marécageux, il lui faut une grande quantité d'eau pour survivre.
Il est aussi un symbole de fertilité et l'homme n'a pas tardé à s'appercevoir qu'émasculé il devenait un allié en lui prêtant sa force.
Cela n'est pas sans rappeler la castration d'Ouranos ou d'Osiris, ainsi que le sacrifice du taureau des mystère mithraïques, mais Pan pourrait nous en dire plus à ce sujet.

Cette religion s'est diffusée au Chalcholithique en Méditerranée par la thalassocratie minoène et les peuples de la mer que les égyptiens ont représenté avec des casques cornus (Guilaine). Diffusion qui s'est mêlée au culte du cerf bien plus ancienne de la vieille religion dualiste et "magique" (Hegel).
Le mois de Mars est élaphebolion en Grèce, il est dédié à Artémis et se clotûre par les célébrations dyonisiaques.
Le rapport entre Dyonosos et un "seigneur des animaux" antécédant est d'ailleurs fait par plusieurs auteurs.

Sur ce site beaucoup d'informations sur le cornu. Site par ailleurs intéressant si on laisse de côté son postulat d'une "Atlantide boréenne".
http://racines.traditions.free.fr/cernesu/cernesu.pdf

MessagePosté: Dim 11 Sep, 2005 0:01
de Hadañ drailh
Muskull a écrit:Sur ce site beaucoup d'informations sur le cornu. Site par ailleurs intéressant si on laisse de côté son postulat d'une "Atlantide boréenne".
http://racines.traditions.free.fr/cernesu/cernesu.pdf


intéressant effectivement, et puis ça ne peut-être qu'un site sérieux si l'AC est mis dans les liens! ;)

MessagePosté: Dim 11 Sep, 2005 5:16
de Muskull
Intéressant pour tout ceux qui s'intéressent aux mythes, au folklore et au symbolisme mais il faut prendre avec des pincettes son "illusion vitale" d'une Atlantide boréenne, il n'y a aucune trace archéologique de populations technologiquement plus avancées dans ces régions. La transgression marine qui a créé la mer Baltique est a mettre en relation mythogène avec le "déluge" de la mer Noire.
Le mythe de l'Atlantide, qui nous vient de Platon, découle de la destruction cataclysmique de la civilisation minoenne. (point majuscule :lol: ) :wink:

MessagePosté: Dim 11 Sep, 2005 8:14
de lopi
A propos du mythe platonicien de l'Atlantide : tout d'abord, c'est un mythe, un mythe cosmologique, et tout pythagoricien encore, car basé sur les nombres pythagoriciens : justifiant la place de l'homme (d'une cité d'utopie : Eutopos/Outopos, cet homme que tout homme devrait être...) dans un ensemble cosmique dynamique. Clito et Poséïdon sont les supports d'un mythe qui touche à l'ésotérisme pythagoricien le plus profond : les Nombres, l'immortalité de l'âme...
A+
Lopi

MessagePosté: Dim 11 Sep, 2005 16:33
de Muskull
Image
La représentation la plus connue du cornu. :twisted:
Analyse :
Main droite (le Sud*), le torque symbole de sacralité, enceinte ouverte ou "brisée**", fendue, symbole féminin de fécondité (les femmes (mariées ?) le portaient avant les guerriers "Kruta"), animal associé le cerf et minorisé, le taureau qui semble tenu en respect par les bois bien qu'il soit sur le dos du cerf. Inversion, en Orient c'est la déesse qui chevauche le taureau.
Noter que le cerf est "plus vieux" que Cernunnos. 5 et 3 au lieu de 4 et 3.

Main gauche (le Nord). On aurait pu s'attendre à une corne d'abondance mais c'est le serpent / Bélier. Symbole phallique s'il en est mais ici Cernunnos le maîtrise. Maîtrise les pulsions, le loup associé est soumis lui aussi mais du côté masculin se développe le domaine sauvage de façon bien plus importante ; lions affrontés (lions ?), humain chevauchant un poisson que je pense être le saumon de la connaissance et non pas un dauphin comme il est couramment admis, un lion chassant et encore un taureau "en respect" mais qui appartient sans doute à l'iconographie de la scène suivante.

* Voir "les druides" Guyonvarc'h / Leroux
**Briser pour sacraliser n'est pas seulement une façon de rendre l'objet inapte au domaine "mondain", comme le bris des armes et le démenbrement des corps dans les sanctuaires laténiens mais surtout une offrande en voeu de quitter un "domaine" pour un domaine plus haut où ces "objets" ne seront plus nécessaires. Nous sommes dans le domaine religieux lié à "l'autre monde" celtique et antécédant au terme.