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"Le mythe vient-il à tomber entre les mains d'un rationaliste à oeillères, c'en est fait de sa vie fragile. Le jeu mouvant d'interférences entre le corps et l'esprit, le temps et l'éternité, l'action terrestre éphémère et son prototype éternel au ciel, le frisson au pressentiment d'une mystérieuse unité de tout le devenir ; tout cela doit-il s'effacer devant la question impitoyable: est-ce vrai ou faux ? Pour le rationaliste, le mythe devra se laisser réduire à la science et pour commencer à l'histoire".

H. Leisengang, la gnose

Intéressant, as-tu des précisions sur l'auteur ?
Sed...

Réduire le myth à l'histoire... Quelle horreur. Je suis historien, j'ai fait de l'archéologie, et ça ne m'empêche pas de penser que réduire le mythe à l'histoire est une démarche absurde. Evhémère à tenté de le faire durant l'antiquité. Certes, cela a permis à l'Eglise d'accepter par la suite les textes mythologiques (quel que soit leur pays d'origine: Rome, Grèce, ou encore Irlande et Scandinavie). Le fait que les curés aient considéré les dieux comme des hommes nous a permis de nous en souvenir. Mais la question du "est-ce vrai ou faux" n'a pas d'importance. C'est une question valable quand on parle d'histoire, mais complètement déplacée quand on parle de mythe. mais d'ailleurs, dans la question posée, l'auteur (H. Leisengang) ne donne même pas la réponse à sa propre intérogation.

certes le vrai et le faux n'a rien a voir la dedans..
par contre je pense que l'étude du mythe n'a d'intérêt que dans son contexte historique...
sa perception, son interprétation, sa compréhension.... évoluent avec le temps...
et si il naît ( se transforme, ou se réincarne) sous une forme donnée à un moment donnée ce n'est pas pour rien....

L'auteur précise bien "rationaliste à oeillères", sous-entendant par là qu'il existe plusieurs approches du rationalisme...

Petit test:

Un soir, au début de l'automne, votre père vient vous réveiller vers 1h20 de la nuit pour vous faire assister à un étrange phénomène:

dans le ciel, sous une légère couche de nuages, après deux flash ressemblant à ce que fait le flash d'un appareil photo, un objet vert apparaît et tourne en spirale tout en prenant de l'altitude.

Le phénomène dure environ un quart d'heure.

Vous essayez de braquer vos jumelles sur l'objet , mais c'est extrêmement difficile tant l'objet, qui semble dégager un halo lumineux verdâtre est rapide, et nous savons tous à quel point il est facile d'observer un avion évoluant à une certaine altitude tant il nous semble lent.

Après un quart d'heure, nouveau flash. L'objet a disparu.

Vous connaissez parfaitement le phénomène des lasers de boîtes de nuit et vous avec pu constater de vos yeux que l'objet n'avait rien de commun avec ce genre de phénomène.

Que pense le rationnel à oeillères ? Il pense hallucination -inparable-, satellite -à cette altitude ?Et pourquoi la disparition et les flash ?- , phénomène laser -ils ont déjà été évoqués- , ballon sonde -ne soyons pas ridicules !- ou, en désespoir de cause, avion de combat inconnu -celui-là dépasserait technologiquement, de très loin, tout ce que l'on connaît à notre époque, tant et si bien que cette hypothèse paraîtrait encore plus démentielle qu'un épisode de la série X-Files !-.

Finalement, notre rationnel est bien capable d'affirmer qu'il ne croit pas à ce qu'il a vu lui-même, car cela remettrait en question tout son mode de pensée.

Et l'on voit à quel point le rationnel peut rejoindre l'irrationnel: un ami catholique m'a dit un jour qu'il savait parfaitement que le Père Noël et d'autres légendes christianisées, étaient à l'origine des mythes païens mais qu'il refusait d'y croire !

J'avoue être incapable de comprendre ce genre d'attitude.

Mais revenons à notre objet vert.

Que dit l'irrationnel ? OVNI, observation par des ET en mal d'espace vital, char d'Odin ou Maisnie Hellequin et pourquoi pas la fée Morgane parée d'habits verts fluos -ha non, Dame Abonde plutôt !- ?

On doute de ses dires ? Mais, Diable, il n'est pas besoin de prouver pour croire ! Et nous y revoilà...

Je crois à, je ne crois pas à, j'affirme que, car moi, petit Sapiens, je suis le sommet de la Création et je détiens la Vérité...

Voilà la base du problème à mon humble avis: l'orgueil anthropocentriste qui, avouons-le, nous anime tous à un moment ou un autre.

Ne peut-on accepter de ne pas savoir ? Ou, si cela nous rassure, de ne pas savoir "encore"? Nos connaissances sont-elles si immenses -mais par rapport à quoi ?- que nous en sommes devenus infaillibles ?

Le doute, seul, peut nous permettre d'aborder l'inconnu, non ?

Je crois que Dieu existe, je ne crois pas aux extraterrestres; mais qui peut connaître Dieu ou ce qui en tient lieu selon les différentes approches ? Qui a visité l'espace au point de le connaître comme sa poche et de pouvoir affirmer avec une absolue certitude : non, il n'existe dans tout l'Univers aucune civilisation comparable voire supérieure à la nôtre...?

A croire que, pour certains, l'homme est bien toujours le centre de l'univers et que le Soleil continue à tourner autour de la planète qu'il habite !

Croire, pour Julien constitue la seule sagesse des Galiléens; à l'inverse, accepter de dire "je doute parce que ne sais pas", n'est-il pas le début d'une certaine sagesse spirituelle ?

N'est-ce pas adopter une attitude rationnelle tenant compte du naturel irrationnel humain ?

Face à l'objet vert, je dirais "je l'ai vu mais je ne sais pas ce que c'est". Point. Que dire d'autre ?

Du fait de mes insuffisantes connaissances en aéronautique, ou simplement parce qu'il n'existe réellement pas d'explication, j'avoue que je ne sais pas...

Evidemment, il y a la Mort. Le temps limité de notre passage sur Terre. Cette volonté de tout comprendre avant de mourir, de chercher toujours à savoir le pourquoi des choses.

Oui, nous sommes bien les fils du Dieu de la Mort...

Pour l'objet vert, je vous laisse seuls juges...et attends vos commentaires.

Dulovios.