Uaithne a écrit:Je connais une ou deux versions de Cerridwen, mais si l'un de vous aurait sous son tas d'or quelques versions originales ( dans les deux sens du termes, qui seraient à l'origine, ou qui changeraient des communes ).
En voici une, mais de derrière les fagots, près du feu de bois.
L’enfant d’une autre !
Histoire quelque peu chiffonnée, à cloche-pied entre le mal et le bien, sur la mère d'un de ces
Er-Keronied (—
Kerions ou encore
Korigans... —), c’est-à-dire ces petits hommes comme les nains :
Récits et poèmes celtiques a écrit:--------------------------------------L’enfant de la Korrigane(Conte recueilli par J.F. Kemener à Saint-Ygeaux (Gouarec) en janvier 1975 auprès d’Adèle Bugellou, soixante-treize ans.)--- Il était une fois une korrigane qui avait échangé son enfant contre celui d’une fermière, profitant de ce que celle-ci était à la messe. A son retour, la mère ne s’aperçut de rien car le berceau était au rez-de-chaussée, sous l’escalier. Le korrigan téta jusqu’à sept ans. Il ne savait pas parler. Il avait le visage ridé comme celui d’un vieillard. La fermière alla consulter une sorcière à laquelle elle fit part de ses soucis concernant son fils. La vieille lui conseilla de mettre douze demi-coquilles d’œufs autour du feu, puis de placer l’enfant devant l’âtre : alors, il parlerait.
---La mère fit donc ce que la sorcière lui avait recommandé, puis elle se cacha derrière la porte. Elle entendit l’enfant qui disait :
----------Je suis vieux bien que petit,
----------Mais jamais tant de petits pots
----------Je n’ai vu autour du feu !
----------Jai vu le bois des Salles
----------Trop frêle pour fournir des verges :
----------C’est pourtant de lui qu’on a tiré les poutres de la salle !
----------J’ai vu le chêne sortir du gland,
----------Mais jamais tant de petites écuelles
----------Je n’ai vu autour du feu !---La mère se rendit bien compte que ce n’était pas son fils. Aussi se mit-elle à battre vigoureusement la créature. La korrigane, qui n’était pas très loin, accourut aussitôt en s’écriant :
---« Donnez-moi mon enfant ! Voici le vôtre : je n’ai pas été aussi cruelle à son égard que vous à l’égard du mien ! » Récits et poèmes celtiques, Léon Fleuriot, Jean-Claude Lozac’hmeur et Louis Prat, Éditions Stock, 1981, 256 pages, pp. 241-2.
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