AMADIS a écrit:En sanskrit, le mot "huit" apparait le plus anciennement (Rig Veda) sous la forme "asthau" qui est bien un duel,
Le sanskrit
asthau a effectivement la morphologie d'un duel et a souvent été interprété comme tel. Mais sa vélaire finale peut aussi s'analyser comme la vélaire de la troisième laryngale en position intervocalique produite par *októh
3 devant voyelle - un phénomène de liaison très courant en sanskrit, généralisé secondairement en toute position (sur le principe de la nasale initiale adjointe au pronom dans le russe в него, généralisée secondairement derrière toute préposition)
AMADIS a écrit:qu'on retrouve peut-être aussi avec le vieux gothique "ahtau".
Ici, le -au est la diphtongaison régulière du -û indo-européen, produit régulier de óh
3 en finale. Le phénomène survient aussi en vieil haut allemand (allemand
raum en face de l'anglais
room).
AMADIS a écrit:Je ne suis pas un expert de l'indo-européen, dont les reconstructions me laissent toujours un peu perplexe...mais il me semble bien qu'il y a là des traces de quelque chose de très ancien. Les noms de nombres, dans toutes les langues, sont assez mystérieux : formes bizarres, souvent indéclinables, sans étymologie convaincante...on dirait qu'ils ont été empruntés tels quels à d'autres langues plus anciennes, ou qu'ils ont tellement été utilisés que tout le monde a oublié leurs origines..?
Les données sont effectivement souvent complexes, parce que les premiers chiffres sont généralement très anciens, et les termes plus élevés sont relativement exposés à l'emprunt du fait de la nécessité d'un langage commun
a minima pour les échanges. Ça ne veut pas dire qu'on n'arrive à rien, juste qu'on se retrouve face à des interprétations inhabituelles parce que se référant à des stades inhabituellement anciens des langues traitées.