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Le chant de Marban, frère de Guaire

MessagePosté: Mar 22 Jan, 2002 14:00
de Sedullos
"J'ai une hutte dans la forêt,
nul ne la connaît, hormis mon Seigneur ;
un frêne d'un côté, un coudrier de l'autre,
un grand arbre, près d'une forteresse qui l'entoure.

La dimension de ma hutte est plutôt petite,
c'est une résidence aux sentiers familiers :
de ses branches un oiseau chante un doux chant
dans son habit de merle.

Un pommier comme ceux du pays féerique
(grande richesse),
une belle et foisonnante moisson
de coudriers avec leurs noisettes
dans leurs branches vertes.

Une source abondante
et des chutes d'eau
(boisson délicieuse) :
poussent à satiété
des baies d'if,
le tremble, le troène.

Il vient de beaux oiseaux blancs,
des hérons, des mouettes,
la mer chante pour eux.
Ce n'est pas une musique triste,
des coqs gris,
de la bruyère rouge.

Le vent souffle
dans les branches des arbres,
nuages gris,
chutes d'eau,
cri du cygne,
belle musique !"

Le chant de l'ermite Marban, traduit de l'irlandais médiéval
par Christian-J. Guyonvarc'h, in Les royaumes celtiques, 1977.

Pour celle qui partie...

Jean-Paul Brethenoux