Marc'heg an Avel a écrit:Car, comment expliquer alors que la religion chrétienne ait conservé des noms païens pour désigner les jours du calendrier chrétien ? Tout simplement parce que c'était des planètes, et non des dieux.
D’après l’historien grec Dion Cassius (v. 155-235 ap. J.-C.), on peut raisonnablement penser que la semaine et ses jours se sont diffusés dans tout l’empire romain du temps des empereurs :
A. Adam a écrit: ANNEE ROMAINE.
L’usage de diviser le temps en semaines (hebdomades, vel — dœ, vel septimanœ ) fut introduit sous les empereurs. Dion qui écrivit sous le règne de Sévère, assure que cette coutume empruntée de l’Égypte avait pris naissance peu avant lui, mais qu’elle était généralement adoptée, XXXVII. 18. Les jours de la semaine portaient des noms de planètes, dénominations qu’ils conservent encore parmi nous : dies solis, dimanche, lunœ, lundi ; martis, mardi ; mercurii, mercredi ; jovis, jeudi ; veneris, vendredi ; saturni, samedi, ibid.
Antiquités romaines, Alexandre Adam, Chez Verdière, 1826. Seconde édition, Tome second, p. 93.
Pour retrouver le texte de Dion Cassius :
HISTOIRE ROMAINELIVRE TRENTE-SEPTIÈME.18. L'usage de déterminer l'ordre des jours d'après les sept astres qu'on appelle planètes vient des Égyptiens : il existe chez les autres peuples ; mais, suivant mes conjectures, il ne remonte pas à une époque éloignée. Les anciens Grecs, du moins autant que je puis le savoir, ne le connaissaient pas ; mais puisqu'il est adopté aujourd'hui dans tous les pays et par les Romains eux-mêmes, comme une coutume nationale, je veux exposer en peu de mots comment et suivant quelles règles il a été établi. D'après ce que j'ai appris, il repose sur deux systèmes faciles à comprendre, mais qui s'appuient sur une certaine théorie. Si, rapportant à ces astres, doit dépend toute la magnifique ordonnance des cieux, l'harmonie fondée sur l'intervalle de la quarte et qui est regardée comme tenant la première place dans la musique, on suit l'ordre dans lequel chacun accomplit sa révolution ; si, commençant par le cercle le plus éloigné du centre et qui est consacré à Saturne, on laisse de côté les deux cercles qui viennent ensuite et on désigne le quatrième par le nom du dieu auquel il est dédié ; si, après celui-là, franchissant encore les deux suivants, on arrive au septième, et que, parcourant les autres d'après la même marche, on donne successivement aux jours le nom du dieu auquel chaque astre est consacré, on trouvera entre l'ordre des jours et celui des cieux un rapport fondé sur la musique.
19. Tel est, dit-on, le premier système. Voici le second : comptez les heures du jour et celles de la nuit, en commençant par la première. Attribuez cette première heure à Saturne, la suivante à Jupiter, la troisième à Mars, la quatrième au Soleil, la cinquième à Vénus, la sixième à Mercure, la septième à la Lune, en suivant l'ordre des cercles fixé par les Égyptiens. Faites plusieurs fois cette opération : lorsque vous aurez parcouru les vingt-quatre heures, d'après la même marche, vous trouverez que la première heure du jour suivant échoit au Soleil. Opérez de la même manière sur les vingt-quatre heures de ce jour, et la première heure du troisième jour reviendra à la Lune. Si vous appliquez ce procédé aux autres jours, chaque jour sera donné au dieu auquel il appartient. Voilà ce qu'on rapporte à ce sujet.
Le mot français
sameine vers 1050 évolura sur
sepmaine, puis
semaine. Il est issu du latin ecclésiastique
"septimana", lui-même dérivant du féminin
septimanus et de
septem, relatif au nombre sept.
Sur le
tempo celtico-breton, on retrouve aussi la semaine mais de sept nuits. Mentionné en breton au XIIè siècle,
"Seizun", l’étymologie du mot en vieux breton
seithun, puis moderne
"sizhun, seizh hun, seiz-hun, seidhun, sizun signifie: "
sept sommeils"… Elle a intégré, certainement à quelques dissonantes près, en
brezoneg du Léon, Cornouaille et Trégor :
disul, dilun, dimeurz, dimerc’her, diziou, digwener, disadorn.Marc'heg an Avel a écrit:Ce qui fait que ceux qui aujourd'hui voient des dieux partout s'engouffrent dans cette faille pour prétendre qu'il s'agit non pas des noms de planètes, mais des dieux eux-mêmes, directement.
E. Hamilton a écrit:LES DIEUX, LA CREATION ET LES TEMPS HEROIQUES
Pour les Grecs, ce n’étaient pas les dieux qui avaient créé le monde, mais l’inverse : l’univers avait créé les dieux. Bien avant qu’il y eût des dieux, le ciel et la terre (Ouranos et GÆA), s’étaient formés et ils étaient l’un et l’autre les premiers parents. Les Titans étaient leurs enfants et les dieux leurs petits-enfants.
La mythologie, E. Hamilton, Marabout, 1978, 416 pages, p. 17.
Mais à savoir comment s’appelaient les jours en gaulois ou en breton voilà un bon débat !
Surtout pour les vieilles branches de l'Arbre qui auraient perdu la mémoire, le sujet des planètes et des jours a déjà été abordé sur le forum :
le système solaire,
Jours de la semaine en Breizh ...
e.