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Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 9:02
de dromeuf
Bonjour,

Dans le Massif du Sancy, le Col de la Croix Morand avait pour nom Col de Dyane. Le Dyane avec un y peut être relié à Diane (la déesse) ? Cela semble facile mais ...

merci par avance pour vos réponses.

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 10:40
de eponasse
Bonjour,

Peut-être,
la ville de Dienne soit disant de Diane, dans le Cantal, s'appelait Dyane au XV° siècle.
Peut-être un reste de vieux Français ?
« En en ceste pompe et magnificence ressembloit la preclare déesse Dyane (…) »

Sinon il reste le col de la 2 CV….la Dyane. :s46:

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 10:44
de dromeuf
eponasse a écrit:Sinon il reste le col de la 2 CV….la Dyane. :s46:


moi aussi en googlelisant, je me suis payé la Citroën ;-) Elle bruite Dyane.

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 11:12
de Muskull
Bonjour,
Chaucer a utilisé cette forme en vieil anglais dans le conte du chevalier.
Les deux formes en fait :?

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 11:18
de eponasse
dromeuf a écrit:moi aussi en googlelisant, je me suis payé la Citroën Elle bruite Dyane.

Et elle broute, aussi. :wink:

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 11:20
de dromeuf
Muskull a écrit:Bonjour,
Chaucer a utilisé cette forme en vieil anglais dans le conte du chevalier.
Les deux formes en fait :?


mais que viennent faire des anglais en Auvergne ? et en plus dans un col très cold ?

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 13:42
de Muskull
dromeuf a écrit:mais que viennent faire des anglais en Auvergne ? et en plus dans un col très cold ?

Ben, au XII°, XIII° et partie du XIV° siècle le Limousin était anglais (Plantagenêts) mais c'est sans doute une fausse piste.

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 13:44
de Kambonemos
Il est plus probable que ce soit l'inverse : Chaucer utilise un nom en vieux français. Signalons que Dian (Djan, Dyan), est assimilé à une forme régionale de Jean. Dyane = Jeanne (?). Je ne sais pas si c'est suffisant pour battre la "Diane"...

@+

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 14:10
de Kambonemos
Je ne sais pas si c'est suffisant pour battre la "Diane"...
Mon petit à-peu-près sur la sonnerie ou le roulement de tambour militaire, a le mérite de s'interroger sur son origine ; voir : http://www.cnrtl.fr/definition/diane :arrow: "Dyane", forme régionale de "diane" : "première étoile du matin" :?:

@+

Re: Dyane

MessagePosté: Sam 25 Oct, 2014 18:46
de etnos
Bonjour,

Le Col de Diane se trouve à 700 m de la voie antique, qui reliait le centre des Arvernes aux Lemovices par Bort et Ydes (milliaire). Plus exactement, il y a 2 voies qui se rejoignent, l’une venant d’Augusto Nemetum, romaine, l’autre de Corent, gauloise.

Sur la ligne de partage des eaux, le Col partage les bassins de la Dordogne et de l’Allier. Il se trouve sur la ligne tracée entre le sommet du Puy de Dôme et le sommet du Sancy (23°). A l’Ouest de la ligne, la partie SO du comté de Clermont, à l’Est la partie N du Comté de Tallende.

Je crois que le Col de Dyane est bien dédié à la chasseresse. B. Clémençon aussi (2008, Bull. Ac. Clermont-Fd). Une revue toponymique en Auvergne montre que Diane est toujours sur des vieux itinéraires, ou sur des frontières, souvent les 2. On trouve par exemple le toponyme Diane (18 Préveranges) a la limite de l’Allier et à 5 km du toponyme les Fins, qui devrait être la limite triple des Bituriges, Lemovices et Arvernes conservée dans la limite triple de départements.

Au col de Diane, la déesse romaine a du chasser une divinité gauloise. Je crois que c’était Divonna, une étymologie possible de Dienne. B. Clémençon suppose un temple de Diane près de Dienne, sur le rocher de Queille. Rocher et ancienne fortification identifable à la ville gauloise de Cintodurum dont le nom est passé à la rivière Santoire (A Dauzat). Cintodurum est du gaul Cintus, premier, et durum, ville à porte (Delamarre). Au pied du rocher passe la « via terrana » (Vinatié). Elle part de la voie des Arvernes aux Vellaves, à proximité du vicus de Charbonnier les Mines (fanum), puis traverse le massif du Cantal par Dienne et le Col de Cabre, en direction des Cadurques.

Re: Dyane

MessagePosté: Dim 26 Oct, 2014 11:05
de gérard
Pour Dienne (dpt 15 Cantal), il n'y a pas de preuve d'un temple de Diane, c'est une supputation de Deribier-du-Châtelet vers 1857 suite à ses trouvailles (CAG 15, 1996, p. 105). Le nom du site: sur la carte IGN 1/25000, c'est le Rocher de Laqueuille.
Je note cependant Collanges, à 3km à l'est (une fondation par colonie romaine?).

Re: Dyane

MessagePosté: Dim 26 Oct, 2014 12:48
de eponasse
etnos a écrit:Bonjour,

Le Col de Diane se trouve à 700 m de la voie antique, qui reliait le centre des Arvernes aux Lemovices par Bort et Ydes (milliaire). Plus exactement, il y a 2 voies qui se rejoignent, l’une venant d’Augusto Nemetum, romaine, l’autre de Corent, gauloise.

Sur la ligne de partage des eaux, le Col partage les bassins de la Dordogne et de l’Allier. Il se trouve sur la ligne tracée entre le sommet du Puy de Dôme et le sommet du Sancy (23°). A l’Ouest de la ligne, la partie SO du comté de Clermont, à l’Est la partie N du Comté de Tallende.

Je crois que le Col de Dyane est bien dédié à la chasseresse. B. Clémençon aussi (2008, Bull. Ac. Clermont-Fd). Une revue toponymique en Auvergne montre que Diane est toujours sur des vieux itinéraires, ou sur des frontières, souvent les 2. On trouve par exemple le toponyme Diane (18 Préveranges) a la limite de l’Allier et à 5 km du toponyme les Fins, qui devrait être la limite triple des Bituriges, Lemovices et Arvernes conservée dans la limite triple de départements.



Col de Dyane (la croix Morand),
Puy de Chambon,
sous le puy de Chambon « Dyane ».
Le col de Dyane serait la source de la Couze Chambon et du ruisseau de Chadeyre qui passe à….Beaune le froid et croix de Baune.
Ensuite, la Couze va jusqu’à Neschers ou la CAG (63/2) signale un fanum à Diane.
Puis l’Allier.

Je serai plutôt d’accord avec B.Clémençon sur le rôle de Diane et Jupiter aux frontières et avec le fait que Belenos soit le deuxième dieu des Arvernes après Mercure.
Peut-être aussi aux frontières comme dans l’Allier.
Borvo est également juste à côté, à la Bourboule.

Il doit bien y avoir un Mercure sur le Sancy ?

Sur la D922, avant la frontière Arverne de « Bort-les-Orgues », il a entre Guzoux et Leyval un toponyme « Le grand chemin ».
Votre voie Romaine des Arvernes aux Lémovices ?

Pour Diane : Lune et grande ourse par Artemis.
Soeur d'Apollon, elle illumine la nuit.

Re: Dyane

MessagePosté: Dim 26 Oct, 2014 13:15
de gérard
Les toponyme en "grand chemin" seraient, paraît-il, plutôt d'époque moderne....

Ce serait la route du 18e siècle Tauves-Bort (carte dans la CAG 63 tome 1 p. 75).

Re: Dyane

MessagePosté: Dim 26 Oct, 2014 14:57
de etnos
Grand chemin
Oui Eponasse, pour moi c’est la vieille voie qui passe plus loin à Ydes, ou un de ses tracés. Les anciens itinéraires se perpétuent très longtemps, mais prennent des variantes et des noms différents selon les époques, en fonction des points d’attraction qui naissent ou meurent au voisinage. Il vaut mieux dire « réseau viaire ». Ici, c’en est un: Tauves et Bort sont des noms gaulois de Talos, front(ière) et de Boduoritum, gué de la corneille = frontière.

Dienne
D’accord gégé. Dans le Cantal, il y a eu échange de nom entre celui de la ville et celui de la rivière. Divonna est l’hydronyme et théonyme, ancien nom de la rivière, qui est passé à la ville de Dienne pendant que le nom de la ville Cintodurum passait à la rivière Santoire. Un joli cas d’école. Donc, B. Clémençon se fatiguerait à chercher temple à Diane par ici.

Col de Dyane
Du coup mon idée d’une Divonna avant Diane au col de Dyane ne serait pas valable.
Au juste, on ne sait pas si le « col de Diane » a donné son nom à la « ferme de Diane », ou si c’est l’inverse ?

Re: Dyane

MessagePosté: Dim 26 Oct, 2014 14:59
de etnos
Si la Diane du col remplaçait une divinité plus ancienne, il faudrait la chercher à la station thermale gallo-romaine du Mont Dore. Une inscription à Sianna figure sur un autel à proximité du temple du Mont Dore (panthéon). C’est la déesse des eaux et patronne du lieu (Audin, 1983 87). B. Clémençon y voit la déesse mère gauloise Matrona. Martin (l’identité de l’Auvergne) y voit une divinité de la nature sauvage. On trouve aussi qu’elle aurait été interprétée en Minerve. Difficile de glisser de Sianna à Diana…