Bonjour Séléné.
Je ne sais plus où, mais je me souviens avoir lu que le règle de Saint Colomban était très rigide, à propos de la façon de contrarier les tentations du corps, et prônait des ascèses très dures, l'autoflagellation etc.
Incontestablement, la règle bénédictine est apparue à tous, et aux premiers concernés, comme infiniment moins rude que la règle colombanienne. Elle est venue très vite atténuer la rigueur de cette dernière, ce qui implique que les monastères colombaniens ont suivi très tôt une règle "mixte".
Mais elle ne séparait pas les hommes et les femmes comme la règle de Saint Benoit
Il me semble qu'il était indiqué que c'était cette dureté de la règle qui avait fait préférer celle de Saint Benoit, plus facile à suivre.
Pas spécialiste du tout... Et je ne sais plus du tout où ni quand j'avais creusé sur Saint Colomban. Ni pourquoi.
Ceci étant, ce souvenir m'évoque simplement = deux approches différentes
L'une des deux règles met l'homme (ou la femme) en face de ses tentations et lui donne les moyens de se les interdire physiquement tout en l'obligeant à y réfléchir moralement. L'autre le (ou la) libère (point barre à la ligne) de ladite tentation
A ma connaissance, de telles pratiques de
synéisaktisme (on a déjà parlé de cette ascèse
ici) ne font l'objet d'aucune disposition spécifique dans la règle colombanienne. Elles ont bien existé cependant, et notamment en Irlande, mais sans ce caractère de généralité que certains, qui ne sont pas remontés aux sources veulent parfois leur donner. L'article fondateur et, pour l'instant, la référence toujours actuelle en français sur cette question, est l'étude bientôt centenaire de Dom L. Gougaud, « Mulierum Consortia: Étude sur le synéisaktisme chez les ascètes celtiques »,
Ériu, Vol. 9 (1921-1923), p. 147-156.
Me souviens avoir lu dans un roman une histoire de moines et moniales irlandais mariés et se baladant comme des laïcs ordinaire.
Peut-être ça qui m'avait amenée à "creuser" sur St Colomban ? En tous cas, j'étais restée sceptique.
Mais ça ressemble à la description donnée par Muskull (communauté druidique christianisée)
A l'inverse du synéisaktisme, l'évocation du mariage de moines et de moniales (endogène ? exogène ?) me paraît témoigner d'une méconnaissance profonde de ce qui "fonde" l'
ordo monasticus : acceptable chez un romancier, qui a tous les droits, cela ne l'est pas de celui qui prétend faire travail d'historien, dont l'obligation première est de sourcer ses hypothèses.
Bien cordialement.