Tout le mérite de "Vercingetorix chef de guerre" de Alain DEYBER réside dans la mise en lumière de l'aspect militaire du commandant général en chef des forces coalisées celtiques face au terrible exercitus cesarien.
Du jeune equites dans les rands de la cavalerie arverne auxiliaire romaine au grand chef inter-armes, on découvre un visage inédit de Vercingetorix. Alain Deyber y décrit un Officier imprégné de l'art de la guerre, de la "méthode de raisonnement tactique" pour les initiés, connaissant parfaitement l"ennemi, les forces, les faiblesses de l'infanterie lourde légionnaire. Utilisant les sources anciennes et les dernières découvertes archéologiques, l'auteur formalise des hypothèses, des pistes de réflexion juqu'alors inexplorées. Il nous fait suivre le chef inter-armes dans sa guerilla asymétrique à l'instar de l'Eburon Ambiorix qui savait lui aussi utiliser parfaitement le terrain pour mener des opérations de harcèlement, de contre-attaque dans la maîtrise parfaite de missions et procédés toujours en vigueur dans les armées modernes ( effet majeur - point d'appui - sûreté - recueil - flanc-garde - éclairage renseignement cavalier - appui/couverture à Gergovia... ) Alain Deyber nous dépeint un chef de guerre capable de rassembler, de fédérer, de commander des troupes coalisées hétéroclites parfois antagonistes entre civitates et pagis, de les déplacer sur de grandes distances. L'auteur décrit parfaitement l'affrontement entre une machine de guerre professionnalisée qu'est l'infanterie lourde légionnaire à une armée inter-alliés celtique à dominante archaïsante qui souffrait d'absence d'unicité de pensée dans la coordination, la gestion des flux de commandement ainsi que d'un manque cruel de logistique-approvisionnement sur la durée. Là, étaient les racines de la défaite annoncée à Alesia.
Je recommande vivement la lecture de cet ouvrage passionnant qui apporte un éclairage militaire inédit sur Vercingetorix.