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Une des raisons de l'affaiblissement des druides après la conquête est, si je puis dire, la crise des vocations.
le Druidisme ou Tradition Celtique est une des premières formes connnues
d'un enseignement organisé en Occident et une des plus hautes.
Outre l'exil vers les Iles du Nord-Ouest, évoqué par
Boduogenos, et qui a été autant une mesure de
sauvegarde, qu'un retour vers le Principe, le druidisme reposait sur l'oralité exclusive avec vingt ans d'étude à la clef.
Coupé de son rôle indispensable à l'équilibre de la société, la classe sacerdotale, privée de sa relation avec
le roi, ne pouvait plus avoir les moyens de prolonger
un enseignement long et difficile, mais qui octroyait des avantages certains, cf le texte de César.
Une partie de la jeunesse a du être attirée par l'étude du latin, qui permettait d'obtenir des postes dans l'administration romaine, un peu et toutes proportions gardées, comme cela s'est passé
en Bretagne à partir du XVème siècle où apparaissent des dictionnaires trilingues, breton, latin, français qui sont destinés
aux clercs pour apprendre le français et non pas le breton.
Mais dans le cas de la Gaule, avec une coupure presque complète entre oralité et écrit, les druides ont dû avoir du mal à trouver des recrues, surtout en se retrouvant dans une semi-clandestinité.
Il demeure cependant que l a révolte de 52 av. J.-C. a été faite à leur instigation comme en témoigne la célèbre assemblée chez les Carnutes, près de l'omphalos (centre sacré) de la Gaule où les conjurés
réunissent leurs enseignes en faisceaux
pour prêter serment, dans l'impossibilité qu'ils
sont d'échanger des otages...

Heureux de voir que le débat sur la question de l'affaiblissement du druidisme se poursuit içi, je craignais un peu que nous disparaissions dans les limbes des pages précédentes.

Sedullos, tu nous parles içi de l'affaiblissement du druidisme après la conquête et ce que tu dis correspond effectivement à ce que je sais également.

Reste à savoir quand cet affaiblissement a bien pu commencer.

J'avais, pour rappel, émis comme hypothèse que l'affaiblissement du druidisme avait pu commencer au IIIe s.av. J-C.

J'ai donc retrouvé le texte dans lequel j'avais lu cette info, le voiçi:

"En Gaule, le principal facteur de la disparition du druidisme a été l'abolition du régime monarchique à partir du troisième siècle avant notre ère: désormais, le gouvernement était issu d'un consensus humain et non plus d'un droit divin soumis à leur sanction, et ce fut là la destruction du principal support de leur autorité.

Après la conquête romaine, le processus d'effacement s'est poursuivi par la perte de l'immunité sociale et de l'autorité légale.Le droit était désormais imposé par Rome et il ne reconnaissait plus aucun privilège aux druides en tant que tels.Au contraire, Tibère et Claude ont officiellement interdit certaines formes trop barbares du culte druidique, comme les sacrifices humains.Leurs proscriptions étaient sans doute moins dirigées contre une peu vraisemblable opposition politique et nationaliste que motivées par le dégoût de telles pratiques et inscrites dans la droite ligne de la persécution générale de tous les ésotérismes de cette époque.Elles n'ont en tout cas pas annihilé la classe des druides:Ausone cite encore au quatrième siècle une famille de druides attachée au culte de Bélénos".

Rèf.:Des dieux celtes aux dieux romains, P.Cattelain et C.Sterckx, Editions du CEDARC, 1997, p.35).

Bon, si le passage sur les sacrifices humains m'irrite un peu -rapport aux jeux du cirque de nos"civilisateurs"...-, le texte n'en est pas moins intéressant, à mon avis.

Qu'en pensez-vous ?

@+

Dulovios.

Dulovios, ton extrait est intéressant : il n'empêche que les Gaulois et les Belges, avaient encore pour une partie d'entre eux, des rois au même titre que les Bretons et les Irlandais, et les Galates aussi et ceci au Ier siècle avant J.-C.
Les Romains ont offert un sacrifice humain (2 Gaulois, 2 Grecs)pour protéger la Ville de l'arrivée d'Hannibal au début de la deuxième guerre punique, (j'ai pas la date sous la main).
La question des sacrifices n'a jamais été qu'un prétexte.
Brunaux explique que les Romains et les gRecs travaillant pour eux ont systématiquement repris et amplifié la propagande anti-celtique que les Rois héllénistiques avaient encouragé dans l'art (Pergame) et dans la littérature en exaltant le côté civilisateur de l'héllénisme qui arrive à Rome au premier siècle av. J.-C.
A suivre...