Re: A la recherche Uxellodunum
Posté: Ven 04 Sep, 2009 9:32
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Mathieu de Capdenac a écrit:Chose promise, chose due, voici ce que j'ai pu rapidement rassembler au sujet de documents relatifs aux privilèges de Capdenac et aux mentions érudites mentionnants Uxellodunum à Capdenac avant le XIXe siècle.
Les premiers témoignages au sujet des privilèges accordés aux habitants de Capdenac remontent à la deuxième moitié du XIIIe siècle, (Administration d’Alphonse de Poitiers, L. Saint-Marty, Histoire populaire du Quercy Cahors 1820) puis en 1291 (archives de Cahors, Jean-Fourastié archiviste, le traduisit sous le titre français suivant « Privilèges, statuts et dispositions passés entre les seigneurs d’une part, et les seigneurs consuls du peuple de Capdenac d’autre. L’an mil deux cent quatre vingt onze et le mercredi avant la Toussaint, sous le règne de Philippe roi de France » Philippe le Bel). Les vingt huit articles du traité ne touchent pas à ce qui relève d’une autorité supérieure à celle des seigneurs, et ne se réfèrent pas au passé de la ville, qui porte dans ce document, l’orthographe que nous lui connaissons actuellement.
En 1320, la charte de Philippe le Long (que l'on a déjà cité)
Quelques mois après avoir reçu la fameuse charte de Philippe le Long, les Capdenacois manifestèrent leur esprit frondeur aux représentants de l’autorité royale de Figeac (Actes du parlement de Paris 1er série de l’an 1254 à l’an 1328, tome II, n° 6291, Paris, 1867)
En 1361, la charte de Jean II le Bon, mentionne et confirme la charte de 1320.
En 1369, (avril, novembre), les chartes de Louis 1er, Duc d’Anjou, 2e fils de Jean II le Bon, lieutenant du Roi Charles V le Sage, confirment les précédentes. Elles authentifient la charte de Charles VI d’Octobre 1393, laquelle s’y réfère
Au XIVème siècle encore, un procès entre les Armagnac et la ville de Figeac mentionne : « … Capdenac, dit Uxellodunum ». (Archives de Figeac) Doat 117 fo. 162
En 1443, acte mentionnant la vente du « champ de Cani », situé encore actuellement à Laroque, archives de Mr le curé de Capdenac.) Cani, probablement de Caninius, légat de César.
— Au XVIe Marlian parle de Capdenac comme étant Uxellodunum.
— En 1518, Jacques de Genouillac, venu à Capdenac prendre possession de son acquisition, promet devant les consuls et la population assemblés de les laisser jouir de leur privilèges et coutumes.
En 1543, dans l’édition Latine des « Commentaires sur la Guerre des Gaules » sortie des presses de Vascosan, Uxellodunum est placée sur la rive droite du Lot à Capdenac en Quercy.
En 1589, Blaise de Vigenère rapporte que la plus commune opinion place Uxellodunum à Capdenac en Quercy.
En 1634, le duc Henry de Rohan, gendre de Sully, traduit Uxellodunum par Capdenac.
En 1648, Philibert Monnet, dans sa géographie générale des Gaules, place Uxellodunum à Capdenac sur le Lot.
Richelieu a consacré une grande partie de sa vie à renforcer le pouvoir royal, en enlevant aux protestants les restes de leur puissance. Lors du retour d’une expédition à Toulouse, le roi Louis XIII, accompagné de Richelieu, fit une halte à la Madeleine, sur les terres de Capdenac. Dès leur arrivée, ils reçurent l’hommage des échevins de Figeac et Capdenac. À peine débarqué, Richelieu lorgna sur les fortifications de l’ancienne Uxellodunum, et il prit dès lors la décision de faire abattre les remparts de ce nid d’aigle qui pouvait représenter un danger pour la sûreté du royaume. Ne voulant pas attaquer directement Sully, qui était alors seigneur de la place, il décida de faire envoyer des directives par le roi Louis XIII. Les instructions y étaient claires et précises : « Ayant résolu pour le bien de nostre service, le repos et la tranquillité des sujets de ce pays, de raser, démolir et explanir de fond en comble ce qui reste encore des fortifications de Capdenac.
À cette cause, nous vous avons commis et ordonné par ces présentes de vous transporter incontinent en nostre ville de Capdenac, et y étant en la plus grande diligence qu’il se pourra, raser, démolir, de fond en comble les murailles, tours, portes, havre, bastions, tenailles et généralement ce qui reste encore de défense, de fortifications de la ville. Et au lieu où estoit et demeure la citadelle d’icelle explanir et combler les fossés en sorte qu’il en demeure aucune marque et que nostre ville soit ouverte de toute part. » « À ces démolitions et explanations, nous voulons que vous fassiez travailler par corvée tous les habitants, tant de nostre ville que des lieux circonvoisins. » Mais ces ordres se heurtèrent à la mauvaise volonté, puis au refus simple et catégorique des habitants. Ceux-ci se référèrent aux clauses de la charte de 1320, qui les exemptait de toute corvée militaire. (Archives de la ville de Figeac)
En 1715, Pigeniol de la Forge signale le premier les privilèges accordés à Capdenac par Philippe le Long.
En 1717, Capdenac est officiellement nommé Uxellodunum dans les actes de la célèbre Université de Cahors.
En 1723, l’Historien Anquetil place Uxellodunum à Capdenac.
La fontaine romaine dite des anglais, portait en réalité le nom de fontaine de César, c'est tout du moins le nom que lui donne Caylus en 1780 dans son recueil d'Antiquités. (note de Jean Ventach)
Mathieu de Capdenac a écrit:Les avantages offerts aux Capdenacois après ces chartes étaient immenses pour l'époque, exemption de corvées et de taille, ce qui n'est pas rien.
Mathieu de Capdenac a écrit:D'après AYB, ces éléments ne permettent rien de plus que d'affirmer que Capdenac fut de manière certaine considéré comme Uxellodunum à partir du XVIe siècles.
Les privilèges de Capdenac quant à eux ont bien existé avant même la charte de 1320, mais à l'heure actuelle il semble que nous ne pouvons pas savoir s'il y était question du passé antique de la cité.
Jean-Pierre Girault, pour Archéologia, n°503, pages 38-55, du 04/10/2012, a écrit:
La dernière bataille des Gaulois contre Rome
Le lieu de l’ultime combat des Gaulois coalisés pour résister à la colonisation romaine, Uxellodunum, a fait l’objet d’âpres débats. À l’instar d’Alésia, il est désormais bien localisé.
D’importantes recherches ont mis au jour les structures décrites par César, tels ces longs tunnels de sape creusés par les deux camps, ou l’unique source alimentant l’oppidum en eau, la fontaine de Loulié, que les Romains détournèrent, forçant les Gaulois à rendre les armes. Deux millénaires après la bataille, le point sur une étude passionnante.
Jacques a écrit: Je doute qu'au quatorzième siècle on se soit souvenu de faits survenus près d'un millénaire et demi auparavant...