Symbole de virilité, de force physique, de courage, de sagesse, de nombreux philosophes, monarques, héros et dieux de l’Antiquité gréco-latine, ainsi que le Dieu des Juifs et des Chrétiens ainsi que Jésus sont représentés barbus.
A. Gheerbrant et J. Chevalier, "Dictionnaire des Symboles", 1974, Éditions Seghers, tome 1, p. 175, a écrit:
BARBE
2. A l’époque celtique les femmes demandent au jeune héros Cùchulainn de se coller une barbe. Dans le récit de Tain Bo Cuainge ou Razzia des vaches de Cooley les guerriers d’Irlande se refusent à combattre Cùchulainn, le héros d’Ulster, parce qu’il est imberbe. Il en est réduit, devant leur attitude de refus, à se faire une fausse barbe, magique, avec de l’herbe (WINI, 309).
Le premier qui rira... ?! La scène de deux hommes se tirant la barbe est fréquente dans les bas-reliefs médiévaux européens ou dans l’art insulaire irlandais, un motif comparable orne la haute croix de Muiredach.
Parmi les illustrations du Livre de Kells (Bibliothèque de Trinity collège, Dublin, v. 800 de notre ère) : folio 34r ou encore dans le folio 253v, montrant deux hommes s’empoignant vigoureusement en corps-à-corps, qui, au choix s’amusant ou se disputant, et à défaut de se crêper le chignon, se tirent leurs barbichettes qui paraissent bien longues.
L'ornement est composé de deux initiales. Le N supérieur illustre la phrase de Luc 16: 13 et de Matthieu 6: 24 :
— «
Nemo servus potest duobus dominis servire aut enim unum odiet et alterum diliget aut uni adherebit et alterum contemnet non potestis Deo servire et mamonae ».
—
« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre ; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon (la richesse, l’argent) ».
--- Dans le folio 188r, vers le haut droit de la page, deux paires d’hommes : bras et jambes sont entremêlées comme autant d'entrelacs et ils se tirent ou se lissent mutuellement la barbe. Une rhétorique incertaine de la parole au geste ? :
--- P
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