Boiorix / Βοιῶριξ - Nom de l'un des rois des Cimbres, il fut mentionné par différents auteurs latins sous la forme Boiorix (Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 4 ; Orose, Histoires contre les païens, V, 16, 20 ; Tite-Live, Periochae, LXVII). Il fut dénommé Βοιῶριξ, soit une forme parfaitement équivalente à la version latine, par Plutarque (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Marius, 26). À l'instar des autres noms de chefs cimbres, l'anthroponyme Boiorix est celtique. Suivant X. Delamarre (2003 ; 2007 ; 2019), ce nom s'expliquerait par *boio-, qui signifie "frappeur", associé à *-rix, "roi / chef / riche". Ainsi, le composé *boio-rix pourrait avoir pour sens "le roi des frappeurs". On peut également s'interroger sur la possibilité que ce nom ait pu être un titre, comrpis à tort comme un anthroponyme, ce qui ferait de *Boio-rix "le roi des Boïens". Cette dernière hypothèse est peu probable, puisque aucune source ne mentionne un quelconque ralliement de Boïens à la cause des Cimbres. On notera toutefois que plusieurs homonymes sont référencés, toujours en lien avec des fractions du peuple boïen. Ainsi, les sources antiques nous font connaître un Boiorix, qui fut le roi des Boïens de Cisalpine, et un Boiiorix chez les Éduens, cité qui a intégré en son sein une fraction des Boïens (Cf. Boïens de Gaule).
D'après les sources antiques, Boiorix semble avoir eu une certaine prépondérance sur les autres chefs cimbres mentionnés. Ainsi, en 105 av. J.-C., c'est à la tête des Cimbres qu'il écrasa l'armée du légat Marcus Aurelius Scaurus en Gaule transalpine. Tite-Live le décrivait comme un jeune homme rempli d'orgueil et d'arrogance. Suivant ce même auteur, Boiorix fit prisonnier le légat Marcus Aurelius Scaurus. Alors que ce dernier tenta de détourner les Cimbres de l'Italie, le jeune chef le fit supplicier (Periochae, LXVII). Son nom ne fut pas mentionné à cette occasion, mais tout porte à penser qu'il prit par à la bataille d'Arausio (6 octobre 105 av. J.-C.), puis lors des expéditions ultérieures. Boiorix fut de nouveau mentionné en juillet 101 av. J.-C., lorsqu'il vint lui-même défier le consul Caius Marius. Tous deux se mirent d'accord pour que l'affrontement des deux armées ait lieu au niveau des Champs Raudiens, près de Vercellae (Verceil, province de Verceil, Italie) (Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Marius, 26). Ce fut au cours de cette bataille, la bataille de Vercellae (30 juillet 101 av. J.-C.), que Boiorix trouva la mort, alors qu'il combattait au premier rang (Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 4 ; Orose, Histoires contre les païens, V, 16, 20). Lugios mourut dans les mêmes conditions, tandis que Claodicos et Caesorix furent pris vivants (Histoires contre les païens, V, 16, 20).
Sources littéraires anciennes
Orose, Histoires contre les païens, V, 16, 20 : "Parmi ces nombreuses formes de mort misérables, il est rapporté que deux chefs se sont précipités l'un sur l'autre avec des épées nues. Les rois Lugius et Boiorix tombèrent sur le champ de bataille ; Claodicus et Caesorix ont été capturés."
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Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Marius, 26 : "Boiorix, roi des Cimbres, à la tête d'un détachement peu nombreux de cavalerie, s'étant approché du camp de Marius, provoqua ce général à fixer le jour et le lieu du combat, pour décider qui resterait maître du pays. Marius lui répondit que les Romains ne prenaient jamais conseil de leurs ennemis pour combattre ; que cependant il voulait bien satisfaire les Cimbres sur ce qu'ils demandaient. Ils convinrent donc que la bataille se donnerait dans trois jours, et dans la plaine de Vercellae, lieu commode aux Romains pour y déployer leur cavalerie, et aux Barbares pour étendre leur nombreuse armée."
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Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), LXVII : "M. Aurelius Scaurus, lieutenant du consul, est défait par les Cimbres et tombe lui-même en leur pouvoir. Appelé par eux en conseil, il s'efforce de les faire renoncer au projet de passer les Alpes et de pénétrer en Italie, en leur disant que les Romains ne peuvent être vaincus. Il est tué par le roi Boiorix, jeune homme rempli d'orgueil et d'arrogance." |
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