Selon Plutarque (Vie de Camille), Marcus Furius Camille apparaît comme le libérateur de Rome lors de l'invasion gauloise. Après la défaite romaine face aux Sénons menés par Brennus, les Gaulois occupent Rome et assiègent le Capitole. Camille, qui avait été contraint à l'exil, est rappelé et investi de la dictature. Il intervient au moment où les Romains s'apprêtaient à payer une rançon aux assaillants, rejette l'accord, engage le combat et met en déroute les Gaulois. Plutarque lui attribue la restauration de la cité après le désastre et le présente comme un nouveau Romulus, soulignant son rôle de refondateur de Rome (Plut., Cam., 29-30).

Dans la Comparaison entre Thémistocle et Camille (Plut., Comp. Thémistocle-Camille, 4-5), Plutarque rappelle que Camille a libéré Rome après son sac par les Gaulois. Il souligne que là où Thémistocle sauva Athènes en évitant sa destruction, Camille, lui, releva Rome après que les Celtes l'eurent prise. Cette référence sert à mettre en parallèle la valeur stratégique de Thémistocle et la capacité de restauration de Camille.

Dans la Vie de Fabius Maximus, Plutarque présente Quintus Fabius Maximus comme le principal artisan de la résistance romaine face à Hannibal lors de la Deuxième guerre punique. À la suite des défaites majeures subies par Rome, notamment à Trasimène, Fabius est nommé dictateur et renonce à livrer bataille en rase campagne. Il adopte à la place une stratégie d'usure visant à éviter les engagements décisifs, harceler les troupes ennemies et entraver leur ravitaillement. Bien que Plutarque ne mentionne pas la présence, historiquement attestée, de contingents gaulois au sein de l'armée d'Hannibal, il insiste sur le fait que l'objectif de Fabius était de contenir l'ensemble des forces carthaginoises. Cette politique de temporisation, critiquée par certains sénateurs et moquée sous le surnom de Cunctator (" le temporisateur "), se révéla néanmoins déterminante pour la préservation de Rome (Plut., Fabius Maximus, 5-7).

Dans la Vie de Marcellus, Plutarque présente Marcus Claudius Marcellus comme un général romain emblématique, distingué dès avant la guerre contre Hannibal pour sa victoire sur les Gaulois, notamment la mise à mort du chef Viridomaros ("bataille de Clastidium") et l'obtention des spolia opima (Plut., Marcellus, 2-3). Ce rappel de ses succès contre les Celtes, bien que secondaire dans le récit centré sur la Deuxième guerre punique, sert à souligner son courage et à inscrire son action dans la lutte de longue durée entre Rome et les peuples " barbares " du Nord.

Dans la Vie de César (Plut., Caes., 15-27), Plutarque évoque très fréquemment les peuples celtiques au fil du récit de la conquête de la Gaule. Il rapporte les campagnes contre les Helvètes, les Belges, les Arvernes ou encore la défaite de Vercingétorix à Alésia. Ces victoires réitérées sur les Celtes constituent l'un des piliers de la gloire militaire de César et préparent son ascension politique.

Dans la Vie de Marc Antoine (Plut., Ant.), Plutarque mentionne indirectement les Celtes lorsqu'il évoque les troupes levées en Gaule et dans les provinces occidentales au cours des guerres civiles. Marc Antoine, après la mort de César, s'appuie notamment sur des forces stationnées en Gaule, et certaines unités auxiliaires d'origine celtique sont mentionnées dans le cadre de ses campagnes (Plut., Ant., 5-6 ; 30). Cependant, les Celtes ne jouent pas un rôle narratif majeur : ils apparaissent comme éléments militaires périphériques plutôt que comme protagonistes du récit.

Dans la Vie de Pompée, les Celtes ne sont mentionnés qu'indirectement. Plutarque indique que, dans le cadre de son affrontement avec César, Pompée mobilisa ou combattit des troupes issues de provinces occidentales récemment pacifiées, parmi lesquelles figuraient notamment des Celtibères (Plut., Pomp., 60-62). Toutefois, contrairement à la Vie de César, les peuples celtiques ne constituent pas un élément central du récit : leur présence n'apparaît qu'en marge des événements principaux liés aux guerres civiles.

Plutarque rapporte que Marius vainquit les Cimbres et les Teutons (102-101 av. J.-C.), peuples que les Romains assimilaient souvent aux Celtes, ravivant le souvenir du sac de Rome. Par ses réformes militaires et sa stratégie, il mit fin à cette menace et renforça la puissance romaine (Marius, 13-15).

Dans la Vie de Lucullus, Plutarque évoque indirectement les Celtes au sens large, principalement à travers la présence des Galates d'Anatolie lors des campagnes contre Mithridate (Plut., Lucull., 14-16). Ceux-ci apparaissent comme des troupes auxiliaires ou mercenaires engagées dans les conflits d'Orient. Bien que leur rôle soit secondaire dans le récit, leur mention témoigne de l'intégration de peuples celtiques dans les armées hellénistiques ou orientales.Contrairement à César ou Marius, Lucullus n'affronte pas directement de populations celtiques occidentales ; Plutarque ne mentionne explicitement que des Galates, bien que le contexte puisse laisser envisager la présence de contingents celtiques plus larges dans les armées anatoliennes.

Dans la Vie de Sertorius (Plut., Sert., 6-9), Plutarque mentionne indirectement les Celtes en évoquant les auxiliaires recrutés en Hispanie et en Gaule méridionale. Il indique que Sertorius attira à lui des contingents locaux, parfois issus de populations d'origine celtique établies dans la région. Toutefois, les Celtes ne sont pas désignés explicitement : ils interviennent uniquement de manière implicite, à travers la participation de peuples provinciaux dans ses forces. Le récit se focalise principalement sur son alliance avec les Lusitaniens.

Dans la Vie de Brutus (Plut., Brut.), Plutarque ne mentionne pas directement les Celtes. Toutefois, il indique que Brutus rassembla des troupes en Gaule cisalpine et dans les provinces occidentales après l'assassinat de César (Plut., Brut., 24-26). Ces régions étant largement peuplées de communautés d'origine celtique, il est probable que certaines unités locales aient participé à ses forces, mais Plutarque ne les identifie jamais explicitement comme telles.

Dans la Vie de Flaminius (Plut., Flamin., 8-10), Plutarque rapporte que Titus Quinctius Flaminius dut composer avec des contingents celtiques engagés aux côtés des forces macédoniennes. Il évoque notamment la présence de guerriers gaulois parmi les alliés de Philippe V de Macédoine lors de la seconde guerre macédonienne (vers 200 av. J.-C.). Toutefois, les Celtes ne constituent pas le coeur du récit : ils n'apparaissent qu'en tant que auxiliaires étrangers intégrés aux armées ennemies.