Les Ingaunes attaquent le camp romain (181 av. J.-C.)
Lorsque les troupes de Lucius Aemilius Paullus atteignirent le territoire des Ingaunes, les délégués de ce peuple parvinrent à obtenir un délais de 10 jours avant de faire officiellement soumission. Autre réclamation accordée, ils obtinrent que les fourrageurs romains ne s'aventurent pas au-delà des montagnes avoisinant leur camp. Tite-Live indique que les délégués des Ingaunes étaient principalement venus pour reconnaître les forces romaines et que l'insistance pour que les fourrageurs romains ne s'aventuerent pas à l'intérieur de leur territoire, visait à dissimuler leurs préparatifs de guerre.
Alors que les Romains ne s'y attendaient pas, les Ingaunes fondirent sur leur camp et l'attaquèrent de tous côtés. Cette attaque fut tout aussi subite que vigoureuse, si bien qu'une journée entière, les Romains ne parvinrent pas à repousser les Ligures, ni à organiser de contre-attaque, tant ils étaient occupés à résister à leurs assauts répétés. Ce ne fut que le soir venu que les Ingaunes se replièrent, donnant ainsi l'opportunité à Lucius Aemilius Paullus de faire parvenir deux cavaliers à Pisa (Pise), pour réclamer des secours au proconsul Cnaeus Baebius Tamphilus (Tite-Live, Histoire romaine, XL, 25).
Dés le lendemain matin, les Ingaunes reprirent leurs attaques et celles-ci se répétèrent par la suite, faisant craindre le pire aux proconsul (Histoire romaine, XL, 25). La situation était d'autant plus grave que les Romains étaient considérablement désavantagés par le nombre, car d'après Plutarque, les Romains au nombre de 8000 soldats, faisaient face à 40000 Ligures (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V).
Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V : "Lors de l'invasion de Paul-Emile, ils (les Ligures) lui opposèrent la résistance de quarante mille hommes. Il n'avait en tout que huit mille soldats pour s'attaquer à des effectifs cinq fois supérieurs."
|
Tite-Live, Histoire romaine, XL, 25 : "Alors ils rassemblèrent toutes leurs forces derrière ces montagnes, dont ils avaient su écarter les Romains, fondirent tout à coup en masse sur le camp et attaquèrent toutes les portes à la fois. Ils déployèrent la plus grande vigueur dans cet assaut qui dura un jour entier ; les Romains n'eurent ni le temps de sortir hors de leurs lignes, ni la place de se former en bataille. Ils se pressaient en foule aux portes, et défendaient leur camp plutôt en faisant un rempart de leurs corps qu'en combattant. Vers le coucher du soleil, les ennemis se retirèrent. Paul-Emile fit aussitôt partir deux cavaliers avec un message pour le proconsul Cn. Baebius, qui était à Pise ; il lui mandait qu'assiégé dans son camp à la faveur d'une trêve, il avait un besoin pressant de ses secours. [...] Dès le lendemain les ennemis recommencèrent l'attaque. Aemilius, qui l'avait prévu et qui aurait pu se mettre en bataille hors de ses lignes, se tint enfoncé dans son camp, pour gagner du temps et permettre à Baebius d'arriver de Pise avec une armée." |
|