Campagne de Quintus Marcius Rex contre les Stoènes (118-117 av. J.-C.)
Au terme d'un consulat passé en Gaule (118 av. J.-C.) et après la déduction de la colonie de Narbo Martius (Narbonne), Quintus Marcius Rex se mit en route pour Rome. Sans que la raison ne nous soit connue, il se dérouta vers le nord de la Gaule cisalpine et affronta les Stoènes. Les conflits ayant opposé les Romains à des peuples des Alpes étaient généralement provoqués par le fait que certaines populations faisaient obstacle au passage des commerçants romains ou à celui de leurs troupes. Ce fut très certainement le cas à cette occasion, sans qu'il ne soit possible de le démontrer. La date de la campagne de Quintus Marcius Rex est discutée. En effet, Tite-Live (Periochae, LXII) indique qu'il était encore consul (118 av. J.-C.), tandis que les Fastes triomphaux capitolins indiquent qu'il avait été prolongé en tant que proconsul (117 av. J.-C.).
Un passage fort peu précis de l'Histoire contre les Païens d'Orose pourrait se rapporter à cette campagne. En effet, après avoir évoqué les interventions de Cneius Domitius Ahenobarbus et de Quintus Fabius Maximus en Gaule (122-121/120 av. J.-C.), Orose évoque les conditions tragiques de la défaite d'un peuple gaulois vivant aux pieds des Alpes, face aux troupes du consul Quintus Marcius Rex (Orose, Histoires contre les Païens, V, 14, 5-6). Les Stoènes pourraient parfaitement correspondre à ce peuple gaulois, d'autant plus que la campagne que Quintus Marcius Rex mena contre eux est son seul fait d'armes connu.
La victoire remportée par Quintus Marcius Rex sur les Stoènes lui valut les honneurs du triomphe (Fastes triomphaux capitolins - mention n°224).
Sources littéraires anciennes
Orose, Histoires contre les Païens, V, 14, 5-6 : "Le consul Q. Marcius fit la guerre à une tribu de Gaulois vivant au pied des Alpes. Lorsqu'ils se sont vus entourés par les troupes romaines et ont réalisé que ce combat leur serait défavorable, ils ont tué leurs femmes et leurs enfants, puis se sont jetés dans des incendies ardents. Ceux que les Romains avaient faits prisonniers avant d'avoir eu l'occasion de s'ôter la vie, se tuèrent plus tard, les uns par l'épée, les autres par la pendaison ou se laissèrent mourir de faim. Pas un seul n'a survécu, pas même un petit garçon qui, dans son amour de la vie, n'aurait pu accepter d'endurer l'état d'esclavage."
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Sources épigraphiques
Fastes triomphaux capitolins - mention n°224Q(VINTVS) MARCIVS Q(VINTI) F(ILIVS) Q(VINTI) N(EPOS) REX PRO CO(N)S(VLE) | AN(NO) DCX[XXVI] | DE LIGVRIBVS STOENEIS | III NON(AS) DE[C(EMBRES)] |
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"Quintus Marcius Rex, fils de Quintus (Marcius Rex), petit-fils de Quintus (Marcius), proconsul, (victorieux) des Ligures Stoènes, (a reçu les honneurs du triomphe), la 636e année (de Rome), le 3e jour avant les nones de December."
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