Fondation de la colonie de Narbo Martius (118 av. J.-C.)
Le port des Volques Arecomiques, Narbo, situé sur la voie Héracléenne devint colonie romaine sous le nom de Colonia Narbo Martius ou Marcius (Cicéron, Plaidoyer pour M. Fontéius, IV). Cette fondation montre la volonté de Rome de marquer sa présence dans la région et observer les peuples gaulois non-soumis à Rome. Curieusement, à l'occasion de l'invasion du sud de la Gaule par Rome (125-118 av. J.-C.), il n'est jamais fait mention des cités gauloises situées à l'ouest de Massalia (Marseille), entre le Rhône et les Pyrénées. Il n'est pas possible de préciser les conditions exactes de l'annexion de cette zone. Cette fondation de colonie fait écho à la déduction d'Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), sur la rive gauche du Rhône. La date de fondation qui nous est donnée dans les Chroniques d'Eusèbe de Césarée (Chroniques, II) est la 4e année de la 165e olympiade (entre le 21 juin 117 et le 20 juin 116), soit (celui lui) la 635e année de Rome (entre le 21 avril 118 et le 20 avril 117). Eutrope (Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 10), quant à lui, date cette fondation de la 633e année de Rome (entre le 21 avril 120 et le 20 avril 119), précisant que cela correspondait au consulat de Quintus Martius Rex et de Marcus Porcius Cato. L'attribution de l'érection de cette colonie aux consuls Quintus Martius Rex et de Marcus Porcius Cato est confirmée par Cicéron (Plaidoyer pour M. Fontéius, IV) et Velleius Paterculus (Histoire romaine, I, 15). Il est néanmoins largement reconnu que ce consulat correspond à l'année 118 av. J.-C. Enfin, nous savons par Cicéron (Brutus, XLIII) que Lucius Licinius Crassus prit part à la fondation de cette colonie.
Cicéron, Brutus, XLIII : "Il (Lucius Licinius Crassus) était encore dans l'adolescence, lorsque, à l'occasion de la colonie de Narbonne, il voulut s'essayer dans une affaire populaire, et diriger lui-même cette colonie. Il y a dans le style du discours qu'il prononça, qu'on me passe cette expression, quelque chose de plus mûr que ne le comportait son âge."
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Cicéron, Plaidoyer pour M. Fontéius, IV : "Dans la même province, nous avons la ville de Narbonne, honorée du nom des Marcius, colonie formée de nos citoyens, qui nous sert comme de citadelle et de forteresse pour observer ces nations et les contenir dans le devoir. Nous y avons encore la ville de Marseille, dont j'ai déjà parlé, peuplée d'alliés courageux et fidèles, qui, en fournissant au peuple romain des troupes et des armes, ont compensé les périls attachés aux guerres contre les Gaulois. Nous y avons enfin une multitude de citoyens romains et de personnages recommandables."
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Eusèbe de Césarée, Chroniques, II : "Olymp. 165, 4, an de R. 635. Une colonie est conduite à Narbone."
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Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 10 : "Sous le consulat de Marius Porcius Caton et de Quintus Marcius Rex, l'an de Rome six cent trente-trois, on envoya une colonie à Narbonne, dans la Gaule."
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Velleius Paterculus, Histoire romaine, I, 15 : "L'année suivante furent fondées Scolacium Minervium, Tarentum-Neptunia et en Afrique Carthage qui, nous l'avons déjà dit, fut la première colonie fondée hors d'Italie. Pour Dertona, on n'est pas d'accord, mais Narbonne en Gaule fut fondée sous le consulat de Porcius et de Marius, il y a environ cent cinquante-trois ans. Vingt-trois ans après, ce fut Eporédia, chez les Bagiennes, l'année où Marius consul pour la sixième fois eut comme collègue Valérius Flaccus. Il ne me serait pas facile de citer des colonies établies après cette date, si ce n'est des colonies militaires." |
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