La capitulation des Vénètes (été 56 av. J.-C.)
Au terme de la bataille navale qui opposa la flotte vénète aux galères romaines, les troupes de Decimus Iunius Brutus Albinus remportèrent une incontestable victoire. Les Vénètes perdirent alors une grande partie de leurs forces, puisque leur flotte fut détruite ou prise, une partie notable de leurs troupes y trouva la mort et leurs réserves et biens tombèrent entre les mains des Romains. Les derniers défenseurs des places fortes vénètes qui n'avaient pas encore été emportées d'assaut par les troupes de César se trouvèrent dés lors sans ressource. Compte-tenu de cette situation désespérée, ils furent contraints de se rendre aux Romains.
César fut impitoyable avec ces derniers, dans la mesure où, au début de leur soulèvement, ils avaient commis le crime d'enlever Quintus Velanius et Titus Sillius (1). Ainsi, il fit exécuter tous les sénateurs vénètes et vendit à l'encan les défenseurs des places qui venaient de se rendre (César, Guerre des Gaules, III, 16 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 43).
Notes
(1) De nombreux peuples de l'antiquité considéraient les personnes chargées de missions diplomatiques comme inviolables. Chez les Romains, cette interdiction de s'en prendre aux ambassadeurs avait un caractère sacré.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, III, 16 : "Cette bataille mit fin à la guerre des Vénètes et de tous les états maritimes de cette côte ; car toute la jeunesse et même tous les hommes d'un âge mûr, distingués par leur caractère ou par leur rang, s'étaient rendus à cette guerre, pour laquelle tout ce qu'ils avaient de vaisseaux en divers lieux avait été rassemblé en un seul. La perte qu'ils venaient d'éprouver ne laissait au reste des habitants aucune ressource pour la retraite, aucun moyen de défendre leurs villes. Ils se rendirent donc à César avec tout ce qu'ils possédaient. César crut devoir tirer d'eux une vengeance éclatante, qui apprît aux barbares à respecter désormais le droit des ambassadeurs. II fit mettre à mort tout le sénat, et vendit à l'encan le reste des habitants."
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Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 43 : "Les Vénètes, forcés de soutenir, pour ainsi dire, un combat de terre sur leurs navires contre les Romains, qui pouvaient en toute liberté faire usage de leurs vaisseaux, périrent pour la plupart : le reste fut pris. César fit mettre à mort ceux qui occupaient le premier rang et vendit les autres." |
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