Cassivellaunos convainc les Cantiens de se soulever (fin de l'été 54 av. J.-C.)
Le fait que César ait accordé sa protection à Mandubracios a incité plusieurs peuples à se détacher des Catuvellaunes. Pour faire face à ce tournant de la campagne, Cassivellaunos fit parvenir des courriers aux quatre chefs des Cantiens, Cingétorix, Carvilios, Taximagulos et Ségovax. Ceux-ci furent chargés de rassembler leurs troupes et d'attaquer le camp renfermant les navires romains (1) (César, Guerre des Gaules, V, 22). L'idée était visiblement priver les Romains de ravitaillement afin de les empêcher de poursuivre leur campagne, mais aussi de les contraindre au départ en rendant impossible un éventuel hivernage en Bretagne.
L'attaque se solda par un cuisant échec. Les Romains firent une sortie au cours de laquelle ils tuèrent beaucoup de Cantiens et parvinrent à capturer l'un de leurs chefs, Lugotorix (César, Guerre des Gaules, V, 22 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 3). Ce nouveau revers contraignit Cassivellaunos à négocier sa reddition.
(1) Il s'agissait du camp construit après qu'une tempête ait endommagé la flotte, un peu plus tôt ce même été (César, Guerre des Gaules, V, 10-11).
César, Guerre des Gaules, V, 22 : "Tandis qu'en cet endroit les choses se passaient ainsi, Cassivellaunos avait envoyé des messagers dans le Cantium, situé, comme nous l'avons dit, sur les bords de la mer, aux quatre chefs de cette contrée, à Cingétorix, Carvilios, Taximagulos, Ségovax, leur ordonnant de, rassembler toutes leurs troupes, et d'attaquer à l'improviste le camp qui renfermait nos vaisseaux. À peine y furent-ils arrivés, que les nôtres firent une sortie, en tuèrent un grand nombre, prirent en outre un de leurs principaux chefs, Lugotorix, et rentrèrent sans perte dans le camp."
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Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 3 : "Chaque armée garda alors la place qu'elle avait occupée : dans un autre combat, les barbares eurent l'avantage sur l'infanterie ; mais ils furent battus par la cavalerie et se retirèrent vers la Tamise, en interceptèrent le passage par des pieux, les uns visibles, les autres cachés sous les eaux, et s'arrêtèrent là. César, par une attaque vigoureuse, les força d'abandonner cette palissade, les assiégea ensuite jusque dans leurs redoutes et les en chassa ; tandis que le reste de son armée repoussait ceux qui attaquaient ses vaisseaux." |
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