Belerium / Bolerium - Promontoire de l'île de Bretagne mentionné sous la forme Βελέριον "Belerion" par Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, V, 21 ; 22), lequel reprenait probablement des informations publiées dans le De l'Océan de Pythéas, et Ἀντιουέσταιον ἄκρον τὸ καὶ Βολέριον "le promontoire Antivestaion ou Bolerion" par Ptolémée (Géographie, II, 3, 2). Ainsi, selon Ptolémée, ce promontoire était également connu sous le nom d'Antivestaium (Géographie, II, 3, 2). Selon Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, V, 21 ; 22), l'île de Bretagne avait une forme globalement triangulaire et le promontoire Belerium constituait son extrémité occidentale, la deuxième plus proche de la Gaule après le promontoire Cantium. Il s'agît de l'actuel au Land's End, dans le comté de Cornwall.
La très riche description faite par Diodore de Sicile permet de savoir que les habitants de cette régions exploitaient d'importants gisements staminifères et exportaient leurs productions vers l'île d'Ictis, à partir de laquelle elles rejoignaient le continent (Bibliothèque historique, V, 22). Le promontoire Belerium était donc le point de départ de la route de l'étain.
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, V, 21 :"Nous allons maintenant dire un mot de la configuration de cette île, et de l'étain qu'elle produit. L'île Britannique a la forme d'un triangle comme la Sicile ; mais ses côtés sont inégaux. Elle s'étend obliquement en face de l'Europe. On appelle Cantium le promontoire le plus proche du continent, et qui n'en est éloigné que d'environ cent stades, à partir du point où commence le lit de la mer. L'autre promontoire, appelé Bélérium est éloigné du continent de quatre journées de navigation. Le dernier, qui s'appelle Orcas, s'avance, suivant les historiens, dans la pleine mer. Le plus petit côté de l'île est parallèle au continent de l'Europe et a sept mille cinq cents stades de longueur, le second depuis le détroit jusqu'au sommet du triangle, quinze mille, et le dernier, vingt mille ; de telle sorte que toute l'île a quarante-deux mille cinq cents stades de circonférence."
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, V, 22 :"Mais nous parlerons en détail des coutumes et des autres particularités du pays, lorsque nous écrirons l'histoire de l'expédition de César en Bretagne. Les Bretons des environs du promontoire Bélérium aiment les étrangers, et ils sont plus civilisés par les relations qu'ils ont avec les marchands étrangers. Ce sont eux qui préparent l'étain, en traitant avec art la mine qui le contient. Cette mine est pierreuse et se trouve en filons dans le sein de la terre, où les ouvriers l'extraient et la purifient en la fondant. Après avoir donné à la masse métallique la forme d'un dé, ils la transportent dans une île située en face de la Bretagne et appelée Ictis ; ils transportent ces masses d'étain sur des chariots, au moment de la marée basse, où l'espace intermédiaire est mis à sec. Car une particularité que l'on remarque dans les îles situées entre l'Europe et la Bretagne est que, dans les hautes marées, elles sont entièrement environnées d'eau. Mais lorsque dans les marées basses la mer se retire, une grande partie de terre se découvre, et ces îles présentent alors l'aspect de presqu'îles. Là les marchands achètent l'étain des indigènes, et le font transporter dans la Gaule. Enfin, ils le chargent sur des chevaux, et traversent la Gaule à pied, dans l'espace de trente jours, jusqu'à l'embouchure du Rhône. Voilà ce que nous avions à dire de l'étain."