Ictis - Île mentionnée par Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, V, 21) sous la forme Ἴκτιν et Pline (Histoire naturelle, IV, 104) sous la forme insulam Ictim. Il y a consensus pour reconnaître en cette île l'actuel St. Michael's Mount (Cornouailles). D'après les descriptions livrées par Diodore de Sicile ( Bibliothèque historique, V, 22) et Pline ( Histoire naturelle, IV, 104 ; XXXIV, 47), cette île constituait une étape majeure sur la route de l'étain. Ainsi, il est fort probable que cette île fasse partie de ces groupes d'îles désignées dans l'antiquité sous le nom de Cassiterides.
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, V, 22 :"Mais nous parlerons en détail des coutumes et des autres particularités du pays, lorsque nous écrirons l'histoire de l'expédition de César en Bretagne. Les Bretons des environs du promontoire Bélérium aiment les étrangers, et ils sont plus civilisés par les relations qu'ils ont avec les marchands étrangers. Ce sont eux qui préparent l'étain, en traitant avec art la mine qui le contient. Cette mine est pierreuse et se trouve en filons dans le sein de la terre, où les ouvriers l'extraient et la purifient en la fondant. Après avoir donné à la masse métallique la forme d'un dé, ils la transportent dans une île située en face de la Bretagne et appelée Ictis ; ils transportent ces masses d'étain sur des chariots, au moment de la marée basse, où l'espace intermédiaire est mis à sec. Car une particularité que l'on remarque dans les îles situées entre l'Europe et la Bretagne est que, dans les hautes marées, elles sont entièrement environnées d'eau. Mais lorsque dans les marées basses la mer se retire, une grande partie de terre se découvre, et ces îles présentent alors l'aspect de presqu'îles. Là les marchands achètent l'étain des indigènes, et le font transporter dans la Gaule. Enfin, ils le chargent sur des chevaux, et traversent la Gaule à pied, dans l'espace de trente jours, jusqu'à l'embouchure du Rhône. Voilà ce que nous avions à dire de l'étain."
Pline, Histoire naturelle, IV, 104 :"Timée l'historien dit qu'à six jours de navigation de la Bretagne, et en deçà, est l'île Ictis, qui produit le plomb blanc ; que les Bretons s'y rendent dans des barques d'osier garnies de cuir. On cite encore d'autres îles, Scandia, Dumna, Bergos et Narigon, la plus grande de toutes, où l'on s'embarque pour Thulé ; de Thulé, un jour de navigatlon mène à la mer glacée, appelée par quelques-uns Cronienne."
Pline, Histoire naturelle, XXXIV, 156 :"Passons à l'histoire du plomb. Il y en a de deux sortes, le noir et le blanc. Le blanc est très précieux ; les Grecs l'ont appelé cassitéros, et ils ont répandu la fable qu'on le tirait des îles de l'océan Atlantique, et qu'on l'apportait dans des barques d'osier revêtues de cuir."
Sources
• Martin C.-T., (1892) - The Record Interpreter : A Collection of Abbreviations, Latin Words and Names used in English Historical Manuscripts and Records, Reeves & Turner, Londres, 341p.
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique