Peuple de Gaule aquitaine. César et Pline furent les deux seuls auteurs antiques à les avoir mentionnés, néanmoins aucun d'eux n'a livré le moindre indice permettant de localiser leur territoire. Le seul indice est la mention dans l'Itinéraire d'Antonin d'une localité dénommée Coequosa (Sindères), située entre Aquae Tarbellicae (Dax) et Telonnum (Liposthey ? / Saugnacq-et-Muret ?) (Itinéraire d'Antonin, 456, 8). Si ce toponyme se rapporte bien au nom de ce peuple, il convient de les localiser dans la Grande-Lande.
Attestations et étymologie
Les Cocosates ne furent mentionnés que par César sous la forme Cocosates (Guerre des Gaules, III, 27) et par Pline qui les a dénommé Cocosates sexsignani (var. Cocosetes, Cosates) "les Cocosates aux six étendards" (Histoire naturelle, IV, 108). Cet ethnonyme semble gaulois. On peut y reconnaître le terme cocos / coccos qui signifie "rouge / écarlate", associé au suffixe d'appartenance -ati. Le composé *cocos-ati signifierait littéralement "ceux qui sont écarlates". Le surnom sexsignani que Pline leur attribue est quant à lui latin. Il signifie "six étendards" (signanus "drapeau / étendard / enseigne"). Cette désignation laisse supposer que les Cocosates possédaient six divisions, six pagi ou tribus (Duval, 1989).
Histoire
● Guerre des Gaules
Nous ne savons rien de l'histoire des Cocosates, sinon ce qu'en a écrit César dans sa Guerre des Gaules. L'unique mention de ce peuple est faite dans le cadre du récit de la campagne de Publius Licinius Crassus contre les Aquitains (56 av. J.-C.). Au terme de celle-ci, suite à la victoire de Publius Licinius Crassus sur les Aquitains, plusieurs peuples envoyèrent spontanément des otages aux Romains, dont les Cocosates.
● Intégration de la cité des Cocosates à l'Empire romain
Après la conquête romaine, les Cocosates constituèrent une des cités de la province de Gaule aquitaine, au moins jusqu'au dernier quart du Ier s. ap. J.-C. (lorsque Pline rédigea l'Histoire naturelle). À une date inconnue, cette cité perdit son autonomie et fut rattachée à celle des Tarbelles.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, III, 27 :"Au bruit de cette victoire la plus grande partie de l'Aquitanie se rendit à Crassus, et envoya d'elle-même des otages. De ce nombre furent les Tarbelles, les Bigerrions, les Ptianii, les Vocates, les Tarusates, les Elusates, les Gates, les Ausques, les Garunni, les Sibuzates, et les Cocosates. Quelques états éloignés se fiant sur la saison avancée, négligèrent d'en faire autant."
Pline, Histoire naturelle, IV, 108 :"A l'Aquitaine appartiennent les Ambilatres, les Anagnutes, les Pictons, les Santons, libres ; les Bituriges, libres, surnommés Ubisques ; les Aquitains qui ont donné leur nom a la province ; les Sediboniates ; puis les Convènes rassemblés dans une ville ; les Bégères, les Tarbelliens, surnommés Quatuor Signani (à cause d'une garnison de quatre enseignes) ; les Cocosates, surnommés Sex Signani ; les Vénames, les Onobrisates, les Bélendes, la chaîne des Pyrénées ; au-dessous, les Monèses, les Osquidates des montagnes, les Sibyllates, les Campones, les Bercorcates, les Bipedimuens, les Sassuminiens, les Vellates, les Tornates, les Consoranniens, les Ausques, les Élusates, les Sottiates, les Osquidates de la plaine, les Succasses, les Tarusates, les Basabocates, les Vasséens, les Sénnates, les Cambolectres, les Agésinates (ou Cambolectres Agésinates) ;"
Sources
• P.-M. Duval, (1989) - "Les peuples de l'Aquitaine d'après la liste de Pline", in P.-M. Duval (Ed.) Travaux sur la Gaule (1946-1986), Publications de l'École Française de Rome, Rome, n°116, pp.721-737
• V. Kruta, (2000) - Les Celtes - Histoire et dictionnaire, Laffont, Paris, 1020p. • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique