Le poète Aviénus, au IVe s. ap. J.-C. évoque peut-être l'un des plus anciens épisodes connus de l'histoire des Celtes. En effet, il mentionne le fait qu'au-delà des îles Oestrymnides (îles probablement situées entre le golfe de Gascogne et les îles britanniques), on aborde un "pays désolé" par de nombreuses guerres opposant les Celtes aux Ligures ( Rivages maritimes, v. 128-143). La région évoquée correspond peut-être aux régions voisines de la Manche ou de la mer du Nord. Les Celtes sortirent vainqueurs de ces guerres contraignant les Ligures à fuir. Cet épisode est difficile à dater avec précision, cette avancée des Celtes due se faire progressivement et relativement lentement. Aviénus compilait des sources extrêmement anciennes, comprises entre le VIIe et le IIIe s. av. J.-C., d'origine carthaginoises, tartessiennes ou encore grecques. Enfin, du point de vue archéologique, cet événement pourrait correspondre à une importante expansion de la culture de La Tène dans la région entre le début du Ve et le IIIe s. av. J.-C., ce qui nous invite à proposer un âge compris entre 500/450 et 200 av. J.-C.
Aviénus, Rivages maritimes, v. 128-143 :"Des îles Oestrymnides, si l'on ose pousser plus avant dans la mer vers les climats où la fille de Lycaon glace les airs, on aborde au pays désolé d'une peuplade ligurienne : car il y a longtemps que des Celtes ont dépeuplé ce pays par de fréquents combats. Des Liguriens, chassés de leur patrie par des circonstances qu'amène souvent la fortune, vinrent en ces lieux presque partout hérissés de ronces : c'est un sol pierreux, on y voit des roches escarpées, des monts menaçants qui vont toucher le ciel. Longtemps la tribu fugitive vécut dans les fentes des rochers, loin des eaux ; elle craignait la mer, qui lui rappelait d'anciens dangers ; puis, son audace croissant avec la sécurité, les loisirs du repos l'amenèrent à sortir de ses hautes demeures pour descendre vers le rivage."