Lucius Manlius Vulso et ses troupes subissent plusieurs embuscades [été -218]
Lucius Manlius Vulso et ses troupes subissent plusieurs embuscades (été 218 av. J.-C.)
Ayant appris que les Boïens assiégeaient Mutina et que les magistrats de la colonie de Placentia avaient été enlevés, le préteur Lucius Manlius Vulso, à la tête de la légion IV, se rendit sur place. Son principal objectif fut de secourir la garnison de Mutina, mais il dut y renoncer (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 25). En effet, selon Polybe et Tite-Live, la légion IV subit deux embuscades meurtrières dans des secteurs forestiers ; 500 Romains furent tués lors de la première, et 700 lors de la seconde. Elle fut contrainte de progresser à découvert et de rejoindre Tannetum (Taneto), pour se mettre à l'abri de nouvelles attaques (Polybe, Histoire générale, III, 40 ; Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 25). Les Boïens ne cessèrent pas pour autant d'être menaçants, puisqu'ils entreprirent d'assiéger la ville.
Polybe, Histoire générale, III, 40 :"A cette nouvelle, le préteur L. Manlius, qui tenait garnison dans ces parages, vint en hâte à la rescousse. Mais en apprenant son arrivée, les Boïens se mirent en embuscade dans une forêt ; dès que les Romains furent entrés sous bois, ils fondirent sur eux de tous les côtés à la fois et en tuèrent un grand nombre. Les autres commencèrent par s'enfuir, puis ils gagnèrent des hauteurs et s'y rallièrent ; mais c'était une retraite à peine honorable. Les Boïens se mirent à leur poursuite et les investirent dans un bourg nommé Tannès. Quand on apprit à Rome que la quatrième légion était cernée et vivement pressée par les Boïens, on se hâta d'envoyer à son secours, sous le commandement d'un préteur, les troupes qu'on avait équipées pour Scipion ; et l'on donna au consul l'ordre d'aller en lever de nouvelles chez les alliés."
Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 25 :"À la nouvelle de l'arrestation des ambassadeurs et du péril que courait la garnison de Modène, le préteur Lucius Manlius, n'écoutant que la colère, fait avancer sans ordre ses troupes vers la ville. Des forêts bordaient alors la route, et presque tout le reste du pays était inculte. Manlius, qui n'a pas fait reconnaître le terrain, tombe dans une embuscade où il perd beaucoup de monde, et ne parvient que très difficilement à gagner la plaine : là, il établit des retranchements ; et, comme les Gaulois ne conçurent même pas l'idée de l'attaquer dans ses lignes, nos soldats reprirent courage, malgré la perte assez évidente de cinq cents des leurs. On se remet en marche : tant que l'armée s'avance à travers champs, l'ennemi ne paraît point ; à peine a-t-elle de nouveau pénétré dans les bois, qu'on attaque son arrière-garde ; la confusion, l'effroi est dans ses rangs ; sept cents hommes sont tués, six étendards enlevés. Les succès des Gaulois et la terreur des Romains cessèrent au moment où l'on sortit de cette gorge difficile et hérissée d'obstacles."