Nom d'une province créée au détriment de la province de Gaule aquitaine, entre 271 et 285 ap. J.-C., du temps des empereurs illyriens. Cette province et le gentilé de ses habitants furent mentionnés au moment de sa création par l'inscription de l'église Saint-Jean d'Hasparren (CIL 13, 412 ; AE 1989, 508), puis sous la forme nouem populi sur la Liste de Vérone, Nouempopulania par Festus Historicus en 370 ap. J.-C. (Abrégé des hauts faits du peuple romain, V), Nouem Populis par Ausone (Les parentales, III ; Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, XX), Nouem populos par Ammien Marcellin (Histoire de Rome, XV, 11, 14), Aquitania nouemque populorum "l'Aquitaine et la Novempopulanie" par Jérôme de Stridon (Correspondance, Lettre CXXIII, 15a à Agéruchia), ou encore prouintia Nouempolana sur la Notice des Gaules. Quelques inscriptions lapidaires viennent compléter l'ensemble, on trouve notamment à Rome STIRPE NOVEMPO[PVLANA "de souche novempopulanienne" (CIL 06, 32981), PROVINCIAE NOVEMPOPV[LANAE] (CIL 06, 39310 ; AE 1902, 200 ; 1903, 172 ; 1959, 208), ou encore GENTE NOVEMPOPVLANA sur une épigramme d'origine inconnue (Massaro-2018a). Le nom de cette province est latin, il s'explique par nouem "neuf", associé à populī "peuples" et au suffixe adjectival locatif féminin -ania. La Novempopulanie était littéralement "(le territoire) des neuf peuples".
La Novempopulanie correspond au sud de la province de Gaule aquitaine, et plus précisément aux limites qui étaient très largement celles de l'Aquitaine avant la réorganisation la Gaule transalpine par Auguste (27 av. J.-C.) (soit l'Aquitaine pré-romaine). De quand cette région s'est-elle individualisée ? De l'avis de T. Mommsen (1885), une inscription honorifique dédiée à Caius Minicius Italus et datée du 30 mai 105 ap. J.-C. fournit potentiellement la plus ancienne preuve d'un statut particulier accordé à cette région, peut-être sur un plan fiscal, puisqu'il y est annoncé qu'il fut PROCVRAT(ORI) / PROVINCIARVM LVGVDVN[I]ENSIS ET AQVITANICAE ITEM LACTORAE, c'est à dire "procurateur des provinces de Lyonnaise et d'Aquitaine, mais aussi de Lactora" (AE 1893, 125 ; CIL 05, 875). Cette mention est plus que curieuse, puisque Lactora (Lectoure) n'était qu'une simple ville de la province de Gaule aquitaine. Elle invite a penser qu'une entité territoriale qui dépendait de cette ville jouissait d'un statut particulier. O. Hirschfeld (1896),et la quasi-totalité des travaux ultérieurs sont revenus sur cette hypothèse, et y voient désormais une circonscription particulière propre à Lactora et à ses environs immédiats, très certainement un domaine impérial régi par un procurateur. Selon l'inscription de l'église Saint-Jean d'Hasparren (CIL 13, 412 ; AE 1989, 508), ce sont les magistrats de neuf cités qui ont envoyé une délégation auprès de l'empereur à Rome, pour réclamer le fait d'être séparés des Gaulois de la province d'Aquitaine. Cette demande est particulièrement intéressante parce qu'il s'agît de toute évidence d'une revendication d'ordre identitaire, témoignant du maintien, plus de trois siècles après la conquête romaine, d'un sentiment d'appartenance proprement aquitain. Il semblerait qu'un certain degré d'autonomie était perceptible dés le milieu du règne d'Hadrien, selon la lecture habituellement faite d'une inscription découvertes à Lyon, au quartier Saint-Jean (CIL 13, 1808 ; AE 2014, 875) (1). Celle-ci a été érigée au cours du règne d'Hadrien, en l'honneur de Caius Iulius Celsus, dont le cursus honorum indique qu'il fut DILECTATORI PER AQVITANICA[E] XI POPVLOS "directeur de l'enrôlement militaire chez 11 peuples d'Aquitaine" (2). On notera que C. Jullian (1920), voulant faire coïncider parfaitement cette inscription, avec les informations figurant sur celle de Saint-Jean d'Hasparren, pensait que la mention XI "11" était une erreur pour IX "9". Les travaux de ses successeurs n'ont pas retenu cette hypothèse et, qu'ils aient considéré que ces peuples aient été ceux vivant entre la Garonne et la Loire (Pflaum, 1960 ; 1982 ; Bost, 2009 ; Le Teuff, 2012), ou ceux du sud de la Garonne (Jullian, 1920), tous s'accordent à reconnaître qu'il existait deux circonscriptions bien distinctes au sein de la province d'Aquitaine, dont l'une préfigurait la Novempopulanie.
L'inscription de l'église Saint-Jean d'Hasparren mentionne neuf cités, mais ne les énumère pas. La Notice des Gaules énumère quant à elle douze cités au sein de la province de Novempopulanie ; la cité des Élusates (Eauze), la cité des Aquenses (Dax), la cité des Lactorates (Lectoure), la cité des Convènes (Saint-Bertrand-de-Comminges), la cité des Consoranniens (Saint-Lizier-de-Couserans), la cité des Boïates (Bois de Lamothe / Les Abatuts, Biganos), la cité des Bénéharnes (Lescar), la cité des Aturenses (Aire-sur-l'Adour), la cité des Vasates (Bazas), la cité de Turba (Tarbes), la cité des Elloronenses (Oloron-Sainte-Marie), la cité des Ausques (Auch). La différence observée entre l'inscription d'Hasparren et la Notice des Gaules implique des changements sont survenus entre la création de la province (entre 271 et 285 ap. J.-C.) et la transition entre les IVe et Ve s. ap. J.-C.
Alors qu'à la fin du Ier s. ap. J.-C., Pline (Histoire naturelle, IV, 108-109) listait des dizaines de petites cités au sud de la Garonne et sur le piémont des Pyrénées, Ptolémée (Géographie, II, 7) n'en mentionnait plus que six au milieu du IIe s. ap. J.-C. : les Βιτούριγες οἱ Οὐιβίσκοι (Bituriges Vivisques), les Τάρβελλοι (Tarbelles), les Αὔσκιοι (Ausques), les Δάτιοι (Daties), les Κομουένοι (Convènes) et les Οὐασάριοι (Vasates). La cité des Bituriges Vivisques ne fut jamais intégrée à la Novempopulanie, ce qui invite à voir dans les cinq autres (et des démembrements de celles-ci), les neuf cités primitives de cette nouvelle province. P.-M. Duval (1989) a émis l'hypothèse que les neuf premières cités de Novempolitanie furent les Tarbelles, Tarusates, Ausques, Bigerrions, Boïates, Consoranniens, Convènes, Élusates et Lactorates, mais aucun élément ne permet d'être aussi précis. Le passage de neuf à douze cités (antérieur à la fin du IVe s. - début du Ve s. ap. J.-C.) a du se faire par des démembrements supplémentaires ou des rattachements tardifs. Au moins un cas de rattachement tardif est connu. En effet, à la fin du IVe s., Ammien Marcellin a indiqué que les Ausques et les Vasates étaient les principales cités de Novempopulanie puis, de manière surprenante, a mentionné la cité des Élusates au sein de la province de Narbonnaise. Peu après, du temps de la rédaction de la Notice des Gaules, la cité des Élusates était comptabilisée comme l'une des douze cités.
Peu après la création de la Novempopulanie, dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien (285-305 ap. J.-C.), la nouvelle province fut intégrée, avec les provinces d'Aquitaine, de Narbonnaise, de Vienne et les Alpes maritimes, au diocèse de Viennoise et furent placées sous l'autorité d'un même vicaire.
Notes
(1) Une seconde inscription, découverte en 1957 à l'amphithéâtre du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, paraît conserver le souvenir de cette fonction (AE 1964, 49 ; 146a3).
(2) La titulature de l'empereur mentionne le titre de "père de la patrie", qu'il n'a porté qu'à partir de 128 ap. J.-C. H.-G. Pflaum (1960, 1982) date cette levée de troupes de 121 ap. J.-C., lorsque l'empereur séjournait en Gaule, tandis que B. Le Teuff (2012) le place en 125-126 ap. J.-C., dans le cadre des recensements des années 125-127 ap. J.-C.
Sources littéraires anciennes
Ammien Marcellin, Histoire de Rome, XV, 11, 14 :"Auch et Bazas sont l'honneur de la Novempopulanie. Eauze, Narbonne et Toulouse priment entre les cités de la Narbonnaise. La Viennoise n'est pas moins fière de la beauté de ses villes, dont les plus remarquables sont Vienne elle-même, dont elle tire son nom; puis Arles et Valence. II faut y joindre Marseille, puissante auxiliaire de Rome, suivant l'histoire, en plus d'une circonstance critique. "
Ausone, Les parentales, III :"Émilius Magnus Arborius, mon oncle. C'était un pieux devoir pour moi de nommer d'abord mon père et ma mère ; mais je me reproche de ne parler qu'en troisième lieu d'Arborius. Je ne pouvais sans crime lui donner le premier rang et le second à mon père ; et d'un autre côté c'est presque un crime de ne l'avoir pas placé le premier. Il faut prendre un milieu [...] avant les autres, quoiqu'il ne vienne qu'après mon père. Frère de ma mère et ami de mon père, tu fus pour moi un père et une mère tout ensemble. Mon berceau, mon enfance, ma jeunesse, mon âge mûr, te doivent les bienfaits de cette instruction qui a tant de charmes et de prix. Tolosa la Palladienne te plaçait au-dessus de ses doctes toges ; la Gaule Narbonnaise te préférait à ses maîtres ; ton éloquence latine fit la gloire de son forum et des tribunaux de l'Ibérie et de la Novempopulanie. De là ta renommée s'étendit aussi loin que l'Europe, et Constantinople s'illustra des lumières de ta rhétorique."
Ausone, Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, XX :"Slaphylius, rhéteur, citoyen d'Ausci. Jusqu'ici je me suis imposé la loi de rappeler tous ceux de mes concitoyens qui ont enseigné dans la ville ou hors des murs. Qu'il me soit permis de joindre à ces concitoyens un étranger, toi, Staphylius, enfant de la Novempopulanie. Tu étais pour moi un père, un oncle, l'un et l'autre à la fois : un autre Ausonius, un autre Arborius. Grammairien comme Scaurus et Probus, rhéteur des plus habiles, profondément versé dans l'histoire de Tite-Live et d'Hérodote, tu connaissais toutes les parties de la science, tous les trésors entassés dans les, six cents volumes de Varron. Ton âme était pure comme l'or, ta voix persuasive, ta parole calme ; tu n'hésitais jamais, tu ne précipitais jamais ton débit. Ta belle vieillesse brillait de santé ; inaccessible à la haine et à la fourberie, ta vie paisible eut une fin digne d'elle."
Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, V :"Il y a, dans la Gaule, avec l'Aquitaine et les Bretagnes, dix-huit provinces : les Alpes Maritimes, la province Narbonnaise, Viennoise, la Novempopulanie, les deux Aquitaines, les deux Lyonnaises, les Alpes Grées, la première Séquanaise, les deux Germanies, les deux Belgiques : dans la Bretagne, se trouvent Maxima Césariensis, Flavia, la Bretagne première et la Bretagne seconde."
Jérôme de Stridon, Correspondance, Lettre CXXIII, 15a (À Agéruchia) :"Des nations innombrables et d'une férocité inouïe ont envahi les Gaules entières. Tout l'espace renfermé entre les Alpes et les Pyrénées, compris entre l'Océan et le Rhin, tout cet espace, le Quade, le Vandale, le Sarmate, les Alains, les Gépides, les Hérules, les Saxons, les Burgondes, les Alamans et les Pannoniens, ô déplorable république !, l'ont affreusement dévasté, car " Assur est venu avec eux ". [...] L'Aquitaine et la Novempopulanie, la province Lugdunaise et la Narbonnaise ont été dévastées, excepté quelques villes, qui n'ont échappé à la menace du glaive , que pour périr de la faim."
Sources épigraphiques
Aquilée (AE 1893, 125 ; CIL 05, 875) C(AIO) MINICIO C(AI) F(ILIO) / VEL(INA) ITALO IIIIVIRO I(VRE) D(ICVNDO) / PRAEF(ECTO) COH(ORTIS) V GALLOR(VM) EQVIT(ATAE) / PRAEF(ECTO) COH(ORTIS) I BREVCOR(VM) EQVIT(ATAE) C(IVIVM) R(OMANORVM) / PRAEFECTO COH(ORTIS) II VARC(IANORVM) EQ(VITATAE) TRIB(VNO) MILIT(VM) LEG(IONIS) VI VICT(RICIS) / PRAEFECTO EQ(VITVM) ALAE I SING(VLARIVM) C(IVIVM) R(OMANORVM) DONIS DONAT(O) A DIVO / VESPASIANO CORON(A) AVREA HAST(A) PVR(A) / PROC(VRATORI) PROVINC(IAE) HELLESPONT(I) PROC(VRATORI) PROVINCIAE ASIAE QVAM / MANDATV PRINCIPIS VICE DEFVNCTI PROCO(N)S(VLIS) REXIT PROCVRAT(ORI) / PROVINCIARVM LVGVDVN[I]ENSIS ET AQVITANICAE ITEM LACTORAE / PRAEFECTO ANNONAE PRAEFECTO AEGYPTI FLAMINI DIVI CLAVDI / DEC(RETO) DEC(VRIONVM) // [P(VBLIVS)] TVLLIVS MA[... M]AMVLA(?) [IIII]VIRI I(VRE) D(ICVNDO) III KAL(ENDAS) IVN(IAS) / S(ENATVS) C(ONSVLTO) SCRIB(ENDO) ADF[VERVNT ...] PROCVLVS C(AIVS) APPVLEIVS CELER / A(VLVS) IVNIVS G[...] SEX(TVS) COSSVTIVS SECVNDVS / QVOD V(ERBA) F(ACTA) S(VNT) IN HO[NOREM C(AI) MINICI ITALI SPLENDIDI]SSIMVM VIRVM QVIDQVID CONSE/QVI GRATIAE AV[T POTENTIAE PER SVMMOS HONOR]ES EQVESTRIS DIGNITATIS POTVERIT / I<D=T> OMNE AD AV[GENDAM ET ORNANDAM PATRIA]M SVAM CONVERTISSE NEC VLLO / SE FELICIOR[EM CREDERE OFFICIO QVAM VT PRO EA LA]BORET Q(VID) D(E) E(A) R(E) F(IERI) P(LACERET) D(E) E(A) R(E) I(TA) C(ENSVERVNT) / CVM C(AIVS) MINIC[IVS ITALVS ... H]VNC PRAECIPVVM VIRTVTVM / SVARVM FI[NEM PRAESCRIPSERIT ET MVLTIS PATRIAE FO]RTVNAM LOCIS AMPLIFICAVERIT / ET SVPER CE[TERA OMNIBVS SIT NOTV]M SACRATISSIMVM PRINCIPEM / TRAIANVM A[VGVSTVM DECREVISSE ROGATV EI]VS VT INCOLAE QVIBVS FERE CENSE/MVR MVNERI[BVS NOBISCVM FVNGANTVR E]T VT PLENIOREM INDVLGENTIAM / MAXIMI IMPER[ATORIS HABEAMVS PER EVM CONT]IGISSE / P(LACERE) H(VIC) O(RDINI) ADQ(VE) E R(E) P(VBLICA) V(IDERI) STATVAM AEREAM CVM [BASI MARMOREA EI PONI DECRETV]MQVE NOSTRVM BASI INSCRIBI / QVO TESTATIV[S SIT PRO MERITIS BENEFICII]SQVE TANTI VIRI SOLVENDO NOS / ALITER [APTOS NON ESSE NISI VT DE EO PVBLI]CE GLORIEMVR CENSVER(E) / TI(BERIO) IVLIO [CANDIDO II C(AIO) ANT]IO QVADRATO II CO(N)S(VLIBVS)
"À Caius Minicius Italus, fils de Caius, (de la tribu) <iu>Velina, quattuorvir chargé de dire le droit, préfet de la cohorte V Gallorum equitata, préfet de la cohorte I Breucorum equitata civium Romanorum préfet de la cohorte II Varcianorum equitata, tribun militaire de la légion VI Victrix, préfet des cavaliers de l'aile I Singularium civium Romanorum, ayant reçu des décorations du divin Vespasianus : la couronne d'or et la lance sans fer, procurateur de la province de l'Hellespont, procurateur de la province d'Asie où il fut mandaté en remplacement du défunt proconsul, procurateur des provinces de Lyonnaise, d'Aquitaine et de Lactora, préfet de l'annone, préfet de l'Égypte, flamine du divin Claudius. Par décret des décurions." "Publius Tullius M[...] Mamula (?), quattuorvir chargé de dire le droit, le 3e jour avant les Calendes de Iunius(1), par décision du sénat. Étaient présents lors de la rédaction : [...] Proculus, Caius Appuleius Celer, Aulus Iunius G[…], Sextus Cossutius Secundus. Alors qu'ils prononçaient ces paroles en l'honneur de Caius Minicius Italus, homme splendidissime,, quelle que soit la grâce ou le pouvoir qu'il aurait pu obtenir grâce aux plus hauts honneurs de rang equestre, il les tourna vers l'accroissement et l'ornementation de sa patrie, et ne croyait pas lui-même d'être plus heureux dans un devoir que de travailler pour elle ; c'est ainsi qu'ils décidèrent, lorsque Caius Minicius Italus […] a prescrit ce but principal de ses vertus, afin d'augmenter la fortune de sa patrie dans de nombreux endroits, et par-dessus tout, il est connu de tous que le prince très sacré Traianus Augustus, à sa demande, a décrêté que les étrangers résidents habituellement dans (notre cité) soient inclus dans notre recensement et accomplissent avec nous dans les offices, et que par lui, il est arrivé que nous recevions une abondance de bonté de notre grand empereur, il plait à ce sénat et est conforme à notre république qu'une statue d'airain avec un socle de marbre lui soit érigée, et qu'il inscrive notre décrêt sur le socle, comme témoignage de ses mérite, afin qu'il soit bien attesté qu'il n'y a pas d'autre moyen pour nous de rembourser un si grand homme en échange de son services et bienfaits que de le glorifier publiquement. Tiberius Iulius Candidus (2nd consulat) et Caius Antius Quadratus (2nd consulat) étant consuls (2)."
(1) Le 30 mai.
(2) Tous deux furent consuls au cours de l'année 105 ap. J.-C.
Inscription de l'église Saint-Jean d'Hasparren (CIL 13, 412 ; AE 1989, 508) FLAMEN ITEM DV(V)MVIR QVAESTOR PAGIQ(VE) MAGISTER VERVS AD AVGVSTVM LEGATO MVNERE FVNCTVS PRO NOVEM OPTINVIT POPVLIS SE IV(N)ERE GALLOS VRBE REDVX GENIO PAGI HANC DEDICAT ARAM
"Flamine et aussi duumvir, questeur et magister du pagus, Vérus s'étant acquitté d'une légation auprès d'Auguste, a obtenu pour les neuf peuples qu'ils se séparent des Gaulois. A son retour de Rome, il a dédié au Génie du pagus cet autel."
Inscription de Lyon (AE 1964, 49 ; 146a3) G(AIVS!) IVLIVS CELSVS [CVRATOR VI]AE LIGN[ARIAE TRIVMPHALIS] D[ILECTATOR PER AQVITANICAE XI POPVLOS] PROC(VRATOR) PROVINCIAR(VM) LVGVD(VNENSIS) ET AQVIT(ANICAE)
"À Caius Iulius Celsus, curateur de la voie Lignaria Triumphalis, directeur de l'enrôlement militaire chez 11 peuples d'Aquitaine, procurateur des provinces lyonnaise et aquitanique."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1808 ; AE 2014, 875) C(AIO) IVL(IO) C(AI) FIL(IO) QVIR(INA) CELSO MAXIMIANO ADLECTO ANNORVM QVATTVOR IN AMPLISSIMVM ORDINEM AB IMP(ERATORE) T(ITO) AELIO HADRIANO ANTONINO AVG(VSTO) PIO P(ATRE) P(ATRIAE) C(AIO) IVL(IO) C(AI) FIL(IO) QVIR(INA) CELSO A LIBELLIS ET CENSIBVS PROC(VRATORI) PROVINCIAR(VM) LVGVD(VNENSIS) ET AQVITANIC[AE] PROC(VRATORI) PATRIMONI(I) PROC(VRATORI) XX HEREDITAT(IVM) ROMA[E] PROC(VRATORI) NEASPOLEOS ET MAVSOLEI ALEXANDRIAE PROC(VRATORI) XX HEREDIT(ATIVM) PER PROVINCIAS NARBONENS(EM) ET AQVITANICAM DILECTATORI PER AQVITANICA[E] XI POPVLOS CVRATORI VIAE LIGNARIAE TRIVMPHAL[IS] APPIANVS AVG(VSTI) LIB(ERTVS) TABVL(ARIVS) RATION(IS) FERRAR(IARVM)
"À Caius Iulius Celsus Maximianus, fils de Caius, (de la tribu) Quirina, admis à 4 ans dans l'ordre très illustre par l'empereur Titus Aelius Hadrianus Antoninus, Auguste, pieux, père de la patrie. A Caius Iulius Celsus (de la tribu) Quirina, (maître) des requêtes et du cens, procurateur des provinces lyonnaise et aquitanique, intendant du domaine de l'empereur, intendant de l'impôt du 20e des héritages à Rome, intendant de Neapolis et du mausolée d'Alexandria, intendant de l'impôt du 20e des héritages dans les provinces narbonnaise et aquitanique, directeur de l'enrôlement militaire chez 11 peuples d'Aquitaine, curateur de la voie Lignaria Triumphalis. Appianus, affranchi de l'Auguste, teneur des livres des mines de fer (a érigé ce monument)."
Inscription de Rome (CIL 06, 32981) ] QUI STIRPE NOVEMPO[PVLANA 3] GALLICA TERRA DOM[VS 3] MILITIAM PLACIDIS [3] COEPERAT INTEREA [3][3]N[
"[...] qui, de souche novempopulanienne, en terre gauloise, de son domicile (à Rome ?) avait commencé pendant ce temps le métier des armes [...] paisibles [...]."
Inscription de Rome (CIL 06, 39310 ; AE 1902, 200 ; 1903, 172 ; 1959, 208) PRA]ESIDI PROVINCIAE NOVEMPOPV[LANAE] OMNI LAVDI[S HONORIFI]CENTIA DIG[NISSIMO] QUI VIXIT A[NNOS] XLV MEN[SES
"A [... qui a] gouverné la province novempopulanienne, toutes les louanges et le plus digne honneur. Il a vécu 45 années et [?] mois [?]"
Épigramme d'origine inconnue (Massaro-2018a) CONDITVS HIC AMOR EST DICTVS DE NOMINE PATRIS HEV MISERI PATRIS CONDITVS HIC AMOR EST GALLIA QV(E)M GENVIT DE GENTE NOVEMPOPVLANA ITALA TERRA TEGIT GALLIA QVEM GENVIT NOBILIS INGENIO DOCVIT IVS INCLYTA ROMA OPPETIIT FATIS NOBILIS INGENIO LAESERIS HVNC TVMVLVM SI QVISQVAM IN TARTARA PERGAS ATQUE EXPERS TVMVLI LAESERIS HVNC TVMVLVM
(Traduction de J.-F. Bladé, 1885) "Ici, est renfermé celui qui fut l'amour du père dont il portait le nom. Hélas! Ici, est renfermé l'amour d'un malheureux père. Celui qu'enfanta la Gaule dans la nation Novempopulanienne, la terre italienne le recouvre, celui qu'enfanta la Gaule. Rome, noble par le génie, lui enseigna le droit ; et il succombe aux destins, noble par le génie. Tu profanerais ce tombeau, si tu allais jusqu'à songer au Tartare ; et tu serais indigne d'un tombeau, si tu profanais ce tombeau."
Sources
• J.-F. Bladé, (1885) - Épigraphie antique de la Gascogne, P. Chollet, Bordeaux, 220p.
• J.-P. Bost, (2009) - L'empire romain et les sociétés provinciales, Ausonius Éditions, Pessac, 705p.
• P.-M. Duval, (1989) - "Les peuples de l'Aquitaine d'après la liste de Pline", in P.-M. Duval (Ed.) Travaux sur la Gaule (1946-1986), Publications de l'École Française de Rome, Rome, n°116, pp.721-737
• O. Hirschfeld, (1896) - "Aquitanien in der Römerzeit", Sitzungsberichte der königlich preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin. Gesammtsitzung vom 16. April 1896, XX, Berlin, pp.429-456
• C. Jullian, (1920) - Histoire de la Gaule, tome IV, Librairie Hachette, Paris, 622p.
• T. Mommsen, (1885) - Römische Geschichte. Band 5 : Die Provinzen von Caesar bis Diocletian, Weidmann, Berlin, 681p.
• H.-G. Pflaum, (1960) - Les carrières procuratoriennes équestres sous le Haut-Empire romain, Bibliothèque archéologique et historique, 57, Librairie orientaliste P. Geuthner, Paris, 1469p.
• H.-G. Pflaum, (1982) - Les carrières procuratoriennes équestres sous le Haut-Empire romain, supplément, Librairie orientaliste P. Geuthner, Paris, 183p.
• B. Le Teuff, (2012) - Census : les recensements dans l'empire romain d'Auguste à Diocletien, Thèse de Doctorat, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 547p.
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique