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Sicambres, Usipètes et Tenctères ravagent le nord de la Gaule (17-16 av. J.-C.)

Vers 17-16 av. J.-C., les Sicambres, les Tenctères et les Usipètes entrèrent en guerre contre Rome. Les Germains (1) commencèrent par se saisir des citoyens romains qui se trouvaient sur le territoire de la rive droite du Rhin, qu'ils crucifièrent. Par la suite, ils franchirent ce fleuve et dévastèrent quelques régions de Gaule belgique. Ils parvinrent à surprendre la cavalerie romaine lancée à la poursuite et la mirent en fuite. Alors qu'ils se lançaient à leurs trousses, les Germains tombèrent sur la légion V Alaudae, commandée par le proconsul Marcus Lollius Paulinus, qu'ils vainquirent (Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 20 ; Suétone, Vies des douze Césars : Vie d'Auguste, XXIII ; Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 97). Cette défaite fut l'une des pires que l'armée romaine eut à subir du temps d'Auguste et celle-ci intervint lors d'une période particulièrement troublée pour la Gaule. En outre, au cours des trois décennies précédentes, les incursions germaniques furent toujours commanditées par les Gaulois pour appuyer leurs soulèvements. Les événements de 17-16 av. J.-C. semblent constituer le plus ancien témoignage d'incursions menées pour leur propre compte. Compte-tenu de ces menaces, l'empereur Auguste s'installa en Gaule pour y rétablir l'ordre.

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Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 20 : "Mais la plus grande des guerres qu'eurent alors à soutenir les Romains, et qui fit sortir Auguste de Rome, fut la guerre contre les Celtes. Les Sicambres, les Usipètes et les Tenctères commencèrent d'abord par mettre en croix quelques citoyens romains qu'ils saisirent sur leur territoire, puis, franchissant le Rhin, ravagèrent la Germaine et la Gaule, firent tomber dans une embuscade la cavalerie romaine qui les poursuivait ; entraînés à sa poursuite, ils rencontrèrent, sans s'y attendre, Lollius, gouverneur de la contrée, et le vainquirent aussi."

Suétone, Vies des douze Césars : Vie d'Auguste, XXIII : "Il n'essuya de défaites ignominieuses que celles de Lollius et de Varus, toutes deux en Germanie. La première fut plutôt un affront qu'une perte. La seconde faillit être funeste à l'État : trois légions furent taillées en pièces avec leur chef, ses lieutenants et ses troupes auxiliaires."

Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 97 : "Pendant que tout se passait si heureusement dans cette partie de l'empire, nous subîmes un grave désastre en Germanie où commandait Marcus Lollius. C'était un homme qui, en toutes choses, cherchait plutôt une occasion de s'enrichir que de bien faire et qui, sous une très habile dissimulation, était extrêmement vicieux. La perte de l'aigle de la cinquième légion appela César de Rome en Gaule. Puis on confia le soin et la charge de la guerre de Germanie à Drusus Claudius, frère de Néron."