Glou glou

[ejds]

Le Vin, nectar des dieux, génie des hommes.

Pour la première fois en Europe une exceptionnelle exposition dédiée à l’histoire de la vigne et du vin dans l’Antiquité (de – 7000 avant Jésus-Christ à 400 après J.-C.) présentée simultanément aux musées gallo-romains de Lyon - Fourvière et de Saint-Romain-en-Gal à Vienne :

http://www.scd.univ-lille3.fr/bsa/Vin.htm

http://www.musee-gallo-romain.com/

http://www.musee-gallo-romain.com/site/vin/

Un ouvrage
Un ouvrage inédit, dédié à l'histoire de la vigne et du vin dans l'Antiquité.
Plus de 30 spécialistes abordent le sujet sous tous ses aspects : les origines et la mythologie du vin, la production, la consommation, le vignoble gaulois, les cépages, le vin de l'Italie romaine... :

http://www.decitre.fr/service/search/fi ... ndex.dhtml

e.

[Adcanaunos]

Une info, au passage.
L'ouvrage en question, après avoir reçu le prix national Gourmand Awards 2004 au titre du "meilleur livre d'histoire du vin", vient d'obtenir la médaille d'argent du prix mondial Gourmand 2004.
Dans cet ouvrage édité par le musée gallo-romain de Fourvière, la Gaule est à l'honneur plus que toute autre civilisation (Vix, Bibracte, Corent...).
Qui a dit que les Celtes n'intéressaient personne, en dehors de quelques archéologues ?

[Adcanaunos]

A la différence de l'émission citée, "Des Racines et des Ailes" de décembre dernier.
Petite anecdote :
A l'origine, elle devait se tourner au coeur de l'exposition et traiter des origines de la consommation en Gaule, du goût des Celtes pour le vin, leurs festins, la Princesse de Vix, etc.
Après avoir pris les contacts avec P. de Carolis, il a bénéficié d'une abondante documentation, qui lui a permis de réaliser une grande partie de l'émission.
A un mois du tournage, il a préféré recentrer le sujet sur l'époque romaine et le Moyen-Âge...
Au résultat final, l'expo n'est même pas cité dans l'émission. Ce qui ne l'a pas empêché de se servir abondamment dans les visuels, reconstitutions 3D, films et musiques originaux réalisés dans le cadre de la scénographie.
Vous avez-dit déontologie ?

[ejds]

Hadañ drailh a très bien mis en doute l’opportunisme et le bien-fondé du vin romain, et Adcanaunos a parfaitement résumé les clichés simplificateurs de l’histoire des Gaules, où tout ce que l’on emprunte d'une main à Jules doit être rendu, d'autor, de l'autre à César !

Véritables babel bachiques… :shock:
Pour reprendre ici le fil de Lopi, mais à un époque plus récente, un texte révélateur permet d'illustrer les concours à boire et autres peuples d’ivrognes décrits plus particulièrement en page 5 du fil
Dionysos-Bacchus... :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... &start=100

Les mystères de la bouteille
Le penchant du breton pour l’alcool ne date pas d’hier. Dès 1636, dans
« Itinéraires en Bretagne », Dubuisson-Aubernay présente les
bretons comme des gens « qui ne peuvent se passer de boire ».

Deux siècles plus tard, dans « La vie des bretons d’Armorique », Alexandre Bouët porte un jugement plus subtil sur l’ivrognerie :

« Ces honteuses habitudes s’expliquent d’une manière assez naturelle. Il est incontestable que les privations appellent les excès. Or, même au sein du superflu, personne plus que le paysan breton ne se prive du nécessaire. Dans plusieurs cantons, les cultivateurs ont leurs celliers remplis de barrique de cidre. Eh bien, excepté lorsqu’il sort du pressoir, ils n’en font jamais leur boisson habituelle, même pendant les chaleurs de l’été et leurs travaux les plus rudes. Ils le vendent en totalité, et il faut, pour qu’ils le touchent, quelque circonstance extraordinaire (…). Hors de là, ils ne boivent que de l’eau chez eux. Aussi, lorsque leurs affaires les appellent à la ville ou les rapprochent d’un cabaret, se dédommagent-ils amplement de leur sobriété ordinaire, dont ils ont ainsi fait un vice ou du moins la source d’un vice. Alors, ils ne regagnent guère leurs foyers que dans une ivresse complète. Il est vrai de dire que souvent c’est moins la quantité de liqueur que le défaut de son usage habituel qui les fait déraisonner et rire ou pleurer, suivant leur humeur particulière. On ne s’aguerrit contre les boissons fermentées que par l’habitude d’en boire, et les buveurs d’eau comme les armoricains (…) seraient des champions peu capables de tenir tête à un anglais, un allemand ou un suisse ».

C’était donc l’occasion qui faisait le larron. Et les occasions étaient nombreuses : un évènement familial, une fête paroissiale, la grand’messe du dimanche, une foire, une sortie en ville, une transaction commerciale, un retour de pêche…

http://www.chez.com/cduic/pub/edv1710.htm

…

e.

[mikhail]

Tout sur le vin, la bière :

http://club.amis.vin.free.fr/Marc02.htm

Yec'h mat !

[lopi]

Dès 1636, dans
« Itinéraires en Bretagne », Dubuisson-Aubernay présente les
bretons comme des gens « qui ne peuvent se passer de boire ».

Et dans la vie de Santik Du (le petit saint noir), l'alcoolisme est décrit comme un fléau dans les rues de Quimper, au XIe ou XIIe siècle.

Les études ethnopsychiatriques, en raccourci énorme, rapporte l'alcoolisme en Bretagne à la structure matriarcale de la cellule familiale.
Un totem phallique pour l'homme...

[mikhail]

Ce matriaracat est bien réel ; le démographe Hervé le Bras signale dans son livre "L'invention de la France" :
http://www.ehess.fr/centres/ldh/Equipe/ ... ntion.html
que c'était en Bretagne qu'il y avait le plus d'égalité d'âge entre les époux.

Ce livre analyse les deux derniers siècles (1789 -1989 ...) en France dans de nombreux domaines anthopologiques.
C'est aussi en Bretagne qu'on se suicide le plus...

Pour l'alccolisme, la Bretagne le dispute --quand même !-- à la Normandie et au Nord (de la France) ; elle n'est pas seule en tête.

[Marc'heg an Avel]

Salut Mikhail,

On aime toujours voir les défauts des autres : ça rassure, ou ça tend à rassurer vis a vis de soi même, même si ça n'est souvent qu'une fuite face à soi-même.

Je peux témoigner d'un fait :

Une amie de jeunesse (j'ai dit : amie, sans plus ! ), avait été nommée institutrice quelque part du côté de Pontorson ( = est-Couesnon, rivière folle !).

Fin des années 1960.

Elle avait rapporté que certains élèves s'endormaient en classe.

Après "enquête", il s'est avéré que ces gamins avaient, dans leur sac de casse-croute (he oui ! jeunes gens qui lisez çà ! ... et pourtant ce n'était plus le Moyen age !) des boissons "augmentées" de calva local.

Ceci dit, pour ce qui concerne les Bretons, Cambry avait écrit, fin XVIIIè, une page assassine vis à vis de Carhaix. Si j'ai le temps, je scannerai çà.

JCE

[Taliesin]

Demat d'an holl !

Les études ethnopsychiatriques, en raccourci énorme, rapporte l'alcoolisme en Bretagne à la structure matriarcale de la cellule familiale.
Un totem phallique pour l'homme...

Les Bretons ne sont pas des alcooliques, ils aiment faire la fête, c'est différent. Quant au véritable alcoolisme, lié au suicide, je n'ai pas vraiment l'impression qu'il soit du à une structure matriarcale, certes réelle à une certaine époque (surtout pour les marins-pêcheurs)

"L'image de la femme égale de l'homme voire dépositaire de l'autorité dans le foyer est surtout associée à la culture basse-bretonne."
Ronan Le Coadic, L'identité bretonne

Or, cette culture basse-bretonne a explosé entre les deux guerres et s'est littéralement désagrégée après 1950. C'est justement dans ces périodes là que l'alcoolisme a fait le plus de ravages et qu'il a le plus progressé.

Pour moi, l'alcoolisme et le suicide en Bretagne sont du à une perte des repères identitaires et culturels, et non à l'effet d'un matriarcat lié justement à ces repères.

[Hadañ drailh]

Pour moi, l'alcoolisme et le suicide en Bretagne sont du à une perte des repères identitaires et culturels, et non à l'effet d'un matriarcat lié justement à ces repères.

Certains y voient même le syndrôme du "peuple soumis", comme pour les amérindiens, mais n'est-ce pas pousser le bouchon un peu trop loin?

[Taliesin]

En développant un peu plus l'argumentation et en allant au fond des choses, on arriverait à démontrer que ce n'est pas pousser le bouchon trop loin de dire que les Bretons ont subit leur culture et leur langue comme un stigmate et comme une honte et qu'ils se sont refugié dans l'alcool et l'auto-destruction pour y échapper.

[lopi]

Quant au véritable alcoolisme, lié au suicide,

Non, les deux choses sont à distinguer :
d'une part l'alcoolisme avec une hypothèse étiologique individualisée : le matriarcat.
d'autre part une majoration importante des pathologies dépressives et du suicide en Bretagne depuis 70 ans avec comme hypothèse étiologique : la déculturation.
La honte souligné par Taliesin est un élément psychopathologique central.
Dans toute pathologie dépressive, l'alcool peut intervenir, et peut de devenir une pathologie autonome.
Bien évidemment, il ne s'agit que d'hypothèses, argumentées certes, mais d'hypothèses.
A+
Lopi

[Thierry]

Pour moi, l'alcoolisme et le suicide en Bretagne sont du à une perte des repères identitaires et culturels, et non à l'effet d'un matriarcat lié justement à ces repères.

Certains y voient même le syndrôme du "peuple soumis", comme pour les amérindiens, mais n'est-ce pas pousser le bouchon un peu trop loin?

C'est bien connu, les Bretons ne poussent jamais le bouchon et chacun sait qu'ils ont été décimés à 98,5% et que les survivants ont été parqués dans des réserves étroites où ils vivent entassés dans de misérables baraquements et où on leur a appris sur des générations que leurs aîeux étaient moins que des bêtes possédées par le démon , qui plus est!

[Thierry]

Comme pour accréditer Jean-Claude, comment expliquez vous que l'exact même phénomène existe peu ou prou dans le même état chez vos voisins, à quelques gouttes de calva près?

Si la Bretagne a des statistiques intéressantes, c'est je crois le département de l'Orne qui a la palme alccolique et celui de la Somme, la meilleure fibre suicidaire, quant à la joie de vivre et au bonheur des Cauchois, il est légendaire, il suffit de lire quelques nouvelles de Maupassant pour s'en rendre compte, donc je crains que les phénomènes que vous dépeignaient n'aient rien de spécifiquement breton, comme pour la mer et la marine à voile....

[Viduernos]

Et pas qu'en Bretagne, dans le reste de la France aussi, l'aculturation depuis une trentaine d'année de nos compatriotes les a fait devenir les plus importants consommateurs en Europe d'anti anxiolitiques et anti dépresseurs, les plus jeunes se refugient dans la biere et les drogues dites "douce".