Elle est ridiculisée chez Aulu-Gelle (mort en 180) :
« Tous les assistants se regardaient d'abord d'un air sérieux et troublé, se demandant la signification de deux mots, mais bientôt, comme si l'avocat eût tenu je ne sais quel langage toscan ou gaulois, tous à la fois éclatèrent de rire. »Aspexerunt omnes, qui aderant, alius alium, primo tristiores turbato et requirente voltu, quidnam illud utriusque verbi foret; post deinde, quasi nescio quid Tusce aut Gallice dixisset, universi riserunt.
(Aulu-Gelle, Nuits attiques L. XI, 7)
Festus (fin du 2ème siècle) cite quelques mots qu'il connaît :
« BENNA. Ce mot désigne, en langue gauloise, une sorte de voiture, d'où l'on appelle combennones les personnes assises dans la même benne. »Benna, lingua gallica genus vehiculi appellatur : unde vocantur Combennones in eadem benna sedentes.
De même pour ambactus, bardus, bulgae, cimbri, petoritum.
(De Signifatione Verborum)
Lucien de Samosate (mort après 180) témoigne aussi de l'usage du celtique, à la même époque, parmi les Galates :
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/con ... ure/51.htm
« Il rendit aussi souvent des réponses à des barbares. Si quelqu'un d'entre eux l'interrogeait dans son idiôme national, soit en langue syrienne, soit en langue celtique, Alexandre ne rencontrait pas aisément dans le pays des compatriotes de ceux qui lui avaient remis ces demandes : il s'écoulait alors un assez long temps entre la remise des tablettes et la réponse de l'oracle. Il lui fallait tout cet intervalle pour résoudre tout à loisir l'énigme et à trouver des gens qui pussent lui traduire chaque demande. »
Ulpien (mort en 228) recommande de rédiger les fidéicommis dans plusieurs langues, parmi lesquelles il inclut le gaulois :
(Ulpien dig XXXII, 11, prologue.)Fideicommissa quocumque sermone relinqui possunt, non solum latina vel graeca, sed etiam punica vel gallicana vel alterius cuiuscumque gentis.
Enfin Irénée (mort en 202) , grec de naissance, nous évoque son environnement gaulois à Lyon, ville romaine : « Tu n'exigeras de nous, qui vivons chez les Celtes et qui, la plupart du temps, traitons nos affaires en dialecte barbare, ni l'art des discours, que nous n'avons pas appris, ni l'habileté de l'écrivain, dans laquelle nous ne nous sommes pas exercé, ni l'élégance des termes ni l'art de persuader, que nous ignorons. »
(Irénée de Lyon, Contre les hérésies, L. I, prologue).
Ce dernier témoignage est le plus explicite. Pour les siècles suivants, les textes sont sujets à interprétation.