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La classe sacerdotale
Les Galactophages d'Homère, les Druides de la Gaule, les Gètes sont des peuples antiques et de haute sagesse qui professent des doctrines apparentées à celle des Juifs.
Chez tous en général il y a trois castes à qui l'on rend des honneurs extraordinaires: les bardes, les vates et les druides; les bardes sont chantres d'hymnes et poètes, les vates, sacrificateurs et interprètes de la nature; les druides, outre la science de la nature, étudient aussi la philosophie morale. On a la plus haute opinion de leur justice: à ce titre on s'en remet à eux du jugement de tous litiges privés ou publics; c'est à ce point qu'autrefois ils étaient arbitres même dans les guerres, arrêtaient les adversaires prêts à se ranger en bataille, et qu'on leur confiait le soin de prononcer dans les affaires de meurtre. Lorsqu'abondent ces sortes de jugements, ils estiment que c'est signe d'abondance pour le pays. Ces druides, et d'autres comme eux, professent que les âmes sont impérissables, le monde aussi, mais qu'un jour pourtant régneront seuls le feu et l'eau.
Dans toute la Gaule, il y a deux espèces de gens qui comptent quelque peu et qui sont honorés. En effet, les gens du peuple sont considérés, pour ainsi dire, comme des esclaves, ils n'osent rien entreprendre d'eux-mêmes, ne sont admis à aucune délibération. La plupart d'entre eux, quand ils sont accablés de dettes, d'impôts énormes, qu'ils sont en butte aux exactions de gens puissants, se vouent au service de nobles. L'une de ces catégories est celle des Druides, I'autre, celle des Chevaliers. Les premiers s'occupent des choses de la religion, ils veillent à l'observation des rites dans les sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses. Un grand nombre d'adolescents vient à eux pour s'instruire et ils sont très honorés. En effet c'est à eux qu'il revient de trancher les contestations entre les États et les particuliers et si quelque crime est commis, s'il y a eu meurtre, s'il y a un différend pour une question d'héritage ou de bornage, ils jugent l'affaire, ils déterminent les indemnités et les amendes. Tout particulier, tout peuple qui ne s'est pas soumis à leur décision, est exclu des sacrifices. C'est, chez les Gaulois, le châtiment le plus grave. Ceux qui sont ainsi exclus sont mis au nombre des impies et des criminels: tout le monde s'éloigne d'eux, fuit leur abord et leur entretien, de peur d'être souillé par leur contact. Il leur est interdit de demander justice ni de recevoir aucun honneur. Au-dessus de tous les Druides, il y en a un qui possède sur eux une très grande autorité. A sa mort, si quelqu'un se distingue particulièrement, il lui succède; si les mérites sont égaux, le principat dépend du suffrage des Druides, parfois d'une lutte armée. Les Druides, à une date fixe, chaque année, tiennent leurs assises dans le pays des Carnutes qui est considéré comme le centre de la Gaule, en un lieu consacré. C'est là que se rassemblent tous les gens qui ont entre eux des contestations et ils se soumettent à leurs décisions et à leurs jugements. On pense que leur doctrine est née en Bretagne et, actuellement, ceux qui veulent l'étudier plus à fond, vont généralement là-bas pour faire cette étude. Les Druides, habituellement, s'abstiennent d'aller à la guerre; ils ne paient pas d'impôt comme les autres; ils sont exemptés de service militaire et de toute espèce de charge. Attirés par de si grands privilèges, nombre de gens viennent d'eux-mêmes à eux pour s'instruire et nombre d'autres aussi sont envoyés par leurs parents et leurs proches. On dit qu'ils apprennent, par cur, un grand nombre de vers. Aussi y en a-t-il qui restent vingt ans là, pour étudier. Ils pensent qu'il est interdit par la religion de confier leur science à l'écriture, bien que, dans presque tout le reste des affaires, dans les comptes publics et privés, ils se servent de l'alphabet grec. Cet usage oral me paraît voulu pour deux raisons. Ils ne veulent pas voir divulguer leur doctrine ni que leurs élèves, se fiant à l'écriture, cultivent moins leur mémoire: ce qui arrive généralement; lorsqu'on se sert de textes écrits on s'applique moins à apprendre par cur et on néglige sa mémoire. Le point essentiel de leur doctrine c'est l'immortalité de l'âme. Ils enseignent qu'après la mort elle passe dans d'autres corps. Cette conviction, d'après eux, excite particulièrement au courage, en faisant mépriser la peur de la mort. En outre, ils discutent beaucoup sur les astres, leurs mouvements, la grandeur du monde et celle de la terre, sur la nature des choses, la puissance et le rôle des dieux immortels et ils transmettent ces doctrines à leurs jeunes élèves.
Tous les Gaulois se prétendent nés de Dis Pater (le dieu de la mort). C'est, dit-on, la tradition des Druides. C'est pour cela qu'ils mesurent le temps non d'après le nombre des jours mais par celui des nuits: ils comptent les anniversaires, les débuts de mois et d'année en prenant la nuit pour point de départ.
Cependant les Gaulois ont une certaine érudition et des maîtres de sagesse, les Druides. Ces maîtres font profession de connaître la grandeur et la forme de la terre et du monde, les révolutions du ciel et des astres, et la volonté des dieux. Ils communiquent une foule de connaissances aux plus distingués de la nation, qu'ils instruisent secrètement et pendant vingt années au fond des cavernes ou des bois les plus retirés.
Des aborigènes furent, ce qu'ont affirmé certains auteurs, les premiers que l'on vit en ces contrées: ils s'appelaient Celtes, du nom d'un roi qui savait se faire aimer, et Galates, du nom de sa mère. En grec, on dit, en effet, Galates pour Gaulois. Selon d'autres, les Doriens, qui avaient suivi l'ancien Hercule, habitèrent les lieux qui confinent l'Océan. Les Drasides (druides) rapportent qu'une partie de ce peuple était réellement indigène, mais que des îles les plus reculées et des contrées transrhénanes affluèrent des étrangers que des guerres fréquentes et l'envahissement d'une mer houleuse avaient chassés de leurs demeures. Quelques-uns disent qu'après la chute de Troie, des vaincus en petit nombre fuyant les Grecs répandus partout occupèrent ces pays alors déserts. De leur côté les habitants de ces contrées affirment - ce que nous voyons aussi gravé sur leurs monuments - qu'Hercule, fils d'Amphitryon, s'empressa d'aller détruire Géryon et Taurisque, cruels tyrans dont l'un désolait les Hispanies, et l'autre les Gaules; que, les ayant vaincus tous les deux, il s'unit avec des femmes de race noble, et en eut plusieurs enfants qui appelèrent de leurs noms les contrées où ils commandaient. De Phocée en Asie sortit un peuple qui, pour éviter la cruauté d'Harpale, gouverneur du pays pour le roi Cyrus, vint aborder en Italie. De ces fugitifs, les uns fondèrent Velia en Lucanie, les autres Massilia dans la Viennaise. Puis, dans les siècles suivants, quand leurs forces s'accrurent, ils bâtirent des villes en grand nombre; mais il faut se garder d'une variété [d'opinions] qui souvent s'accompagne de la satiété. - En ces lieux, les hommes, se civilisant peu à peu, mirent en honneur l'étude des louables sciences ébauchées déjà par les bardes, les euhages et les druides. Ces bardes chantèrent les hauts faits des hommes illustres, en vers héroïques accompagnés des doux accords de la lyre; les euhages, par de sérieuses investigations, s'efforçaient de révéler et la force et les sublimes merveilles de la nature. Parmi eux, les Druides, esprits plus élevés, unis, selon une règle qui a pour elle l'autorité de Pythagore, par les liens étroits d'une vie en commun, sont arrivés, par leurs recherches sur les mystères les plus profonds, à une hauteur, d'où, contemplant l'humanité, ils ont proclamé l'immortalité de l'âme ".
Ces hommes sont d'un aspect effrayant; leur voix a un son grave et des intonations tout à fait rudes; dans la conversation, leur parole est brève, énigmatique, procédant par allusions et sous-entendus, souvent hyperbolique, quand il s'agit de se grandir eux-mêmes et d'amoindrir les autres. Ils ont le ton menaçant, hautain, tragique, et, pourtant, l'esprit pénétrant et non sans aptitude pour les sciences. Il y a chez eux même des poètes lyriques, qu'ils nomment bardes: ces poètes accompagnent avec des instruments semblables à des lyres leurs chants qui sont tantôt des hymnes, tantôt des satires. I1 y a aussi des philosophes et des théologiens à qui on rend les plus grands honneurs et qui se nomment druides. Enfin ils se servent de devins à qui ils accordent une grande autorité. Ces devins, c'est par l'observation des oiseaux et par l'immolation des victimes qu'ils prédisent l'avenir, et ils tiennent toute la population sous leur dépendance. Mais c'est quand ils consultent [les présages] pour quelques grands intérêts, c'est alors surtout qu'ils suivent un rite bizarre, incroyable. Après avoir consacré un homme, ils le frappent avec une épée de combat dans la région au-dessus du diaphragme, et quand la victime est tombée sous le coup, ils devinent l'avenir d'après la manière dont elle est tombée, l'agitation des membres et l'écoulement du sang. C'est un genre d'observation ancien, longtemps pratiqué et en qui ils ont foi. La coutume est chez eux que personne ne sacrifie sans l'assistance d'un philosophe; car ils croient devoir user de l'intermédiaire de ces hommes qui connaissent la nature des dieux, et parlent on pourrait dire leur langue, pour leur offrir des sacrifices d'actions de grâces et implorer leurs bienfaits. Non seulement dans les nécessités de la paix, mais encore et surtout dans les guerres, on se confie à ces philosophes et à ces poètes chantants, et cela, amis comme ennemis. Souvent, sur les champs de bataille, au moment où les armées s'approchent, les épées nues, les lances en avant, ces bardes s'avancent au milieu des adversaires et les apaisent, comme on fait les bêtes farouches avec des enchantements. Ainsi chez les barbares les plus sauvages la passion cède à la sagesse et Arès respecte les Muses.
Après lui, les Bretons eurent pour gouverneur Suetonius Paullinus, que ses talents militaires et la voix publique, qui ne laisse jamais le mérite sans rival, donnaient pour émule à Corbulon. [...] L'île de Mona [Anglesey], déjà forte par sa population, était encore le repaire de transfuges: il se dispose à l'attaquer, et construit des navires dont la carène fût assez plate pour aborder sur une plage basse et sans rives certaines. Ils servirent à passer les fantassins; la cavalerie suivit à gué ou à la nage, selon la profondeur des eaux. L'ennemi bordait le rivage: à travers ses bataillons épais et hérissés de fer, couraient, semblables aux Furies, des femmes échevelées, en vêtements lugubres, agitant des torches ardentes; et des druides, rangés à l'entour, levaient les mains vers le ciel avec d'horribles prières. Une vue si nouvelle étonna les courages, au point que les soldats, comme si leurs membres eussent été glacés, s'offraient immobiles aux coups de l'ennemi.
" Autrefois, disait-on, Rome avait été prise par les Gaulois; mais la demeure de Jupiter était restée debout, et l'empire avec elle. Ces flammes, au contraire, le destin les avait allumées comme un signe de la colère céleste et un présage que la souveraineté du monde allait passer aux nations transalpines. " Telles étaient les vaines et superstitieuses prédictions des Druides.
Il ne faut pas oublier non plus à ce propos l'admiration des Gaulois [pour le gui]. Les druides, - c'est le nom qu'ils donnent à leurs mages - n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte, pourvu que ce soit un rouvre. Le rouvre est déjà par lui-même l'arbre qu'ils choisissent pour les bois sacrés, et n'ils n'accomplissent aucune cérémonie religieuse sans son feuillage, au point que l'étymologie de leur nom de druides pourrait passer pour grecque. C'est un fait qu'ils regardent tout ce qui pousse sur ces arbres comme envoyé du ciel, et y voient un signe de l'élection de l'arbre par le dieu lui-même. On trouve très rarement du gui [de rouvre] et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse ; ce doit être avant tout au sixième jour de la lune, qui marque chez eux le début des mois, des années et des siècles, qui durent trente ans, jour choisi parce que la lune est déjà dans toute sa force sans être à mi-cours. Ils l'appellent dans leur langue " celui qui guérit tout ". Ils préparent selon les rites au pied de l'arbre un sacrifice et un festin religieux et amènent deux taureaux blancs dont les cornes sont liées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte dans l'arbre, coupe le gui avec une serpe d'or et le reçoit sur un sayon blanc. Ils immolent ensuite les victimes en priant le dieu de rendre son présent propice à ceux auxquels il l'a accordé. Ils croient que le gui, pris en boisson, donne la féminité à tout animal stérile, qu'il est un remède contre tous les poisons. Tant les peuples mettent d'ordinaire de religion dans des objets frivoles !
La plante appelée selago ressemble à cette sabine. On la cueille sans se servir du fer avec la main droite à travers la tunique à l'endroit où on passe la gauche, comme pour voler ; il faut être vêtu de blanc, avoir les pieds nus et bien lavés, et avoir, avant la cueillette, sacrifié du pain et du vin ; on l'emporte dans une serviette neuve. Les druides gaulois ont publié qu'il faut en avoir sur soi contre tous les malheurs et que la fumée en est utile contre toutes les maladies des yeux. Ces mêmes druides ont donné le nom de samolus à une plante qui croit dans les lieux humides ; elle doit être cueillie de la main gauche, à jeun, pour préserver de la maladie les porcs et les bufs ; celui qui la cueille ne doit ni la regarder ni la mettre ailleurs que dans l'auge, où on la broie pour la leur faire boire.
Il existe en outre une autre espèce d'uf en grand renom dans les Gaules et dont les Grecs n'ont pas parlé. Des serpents s'entrelacent en grand nombre ; avec leur bave et l'écume de leur corps ils façonnent une sorte de boule appelée urinum. Les druides disent que cette façon d'uf est projetée en l'air par le sifflement des serpents, et qu'il faut la rattraper dans un manteau sans lui laisser toucher terre ; que celui qui s'en est emparé doit s'enfuir à cheval, car les serpents le poursuivent jusqu'à ce qu'il soit arrêté par l'obstacle d'une rivière ; l'épreuve qui fait reconnaître cet uf est qu'il flotte contre le courant, même s'il est attaché avec de l'or. De plus, avec cette ingéniosité qu'ils ont à envelopper de mystères leurs mensonges, les Mages prétendent qu'il faut les prendre pendant une certaine lune, comme s'il dépendait de la volonté humaine de faire coïncider avec cette lune l'opération des serpents. J'ai vu du reste cet uf : il était de la grosseur d'une pomme ronde moyenne, et sur sa coque se remarquait de nombreuses cupules cartilagineuses semblables à celles dont sont munis les bras des poulpes. Les druides vantent fort son merveilleux pouvoir pour faire gagner des procès et pour faciliter l'accès auprès des souverains, mais c'est une si grande imposture qu'un chevalier romain du pays des Voconces qui, au cours d'un procès, en portait un sur son sein, fut mis à mort par l'empereur Claude sans aucun autre motif que je sache.
Les nations barbares elles-mêmes n'ont pas négligé les diverses sortes de divination. La Gaule a ses druides, parmi lesquels j'ai connu Divitiacus l'Eduen, votre hôte et votre panégyriste, qui prétendait connaître les causes naturelles, science appelée physiologie par les Grecs, et prévoir l'avenir, partie par les augures, partie par conjecture.
Quelques uns affirment que l'étude de la philosophie a commencé chez les Barbares. Les Mages la pratiquaient chez les Perses, les Chaldéens chez les Babyloniens ou les Assyriens, les Gymnosophistes chez les habitants de l'Inde, ainsi que chez les Celtes et les Gaulois ceux qu'on appelle Druides ou Semnothées ; ils disent cela sous l'autorité d'Aristote dans son livre La Magie et sous celle de Sotion, dans son vingt-troisième livre, La Succession des philosophes.
Quant aux Gymnosophistes et des Druides, nous avons dit qu'ils philosophaient en parlant par énigmes, ordonnant aux hommes d'honorer les dieux, de s'abstenir de faire du mal, et de s'exercer à la bravoure.
Druides : peuple galatique, philosophes.
Druides : peuple galatique, philosophe, comme dit Diogène Laerce, dans son Histoire philosophique.
Ce fut là que périt Postumius, en faisant les plus héroïques efforts pour ne pas être pris. Ses dépouilles et sa tête, séparée de son corps, furent portées en triomphe par les Boïens dans le temple le plus respecté chez cette nation ; puis la tête fut vidée, et le crâne, selon l'usage de ces peuples, orné d'un cercle d'or ciselé, leur servit de vase sacré pour offrir des libations dans les fêtes solennelles. Ce fut aussi la coupe du grand pontife et des prêtres du temple.
Ce fut son fils [fils d'Archelaos] qui hérita de la prêtrise de Comana. Après lui vint Lycomède, à qui fut attribué un nouveau supplément de territoire de quatre schènes. Il fut à son tour déposé et Dyteutos, fils d'Adiatorix, occupe aujourd'hui cet office, qu'il semble avoir reçu comme marque d'honneur des mains de César Auguste en raison de sa belle conduite.
Le pont achevé, on traversa le fleuve; comme l'armée [romaine] longeait la rive, elle vit accourir des prêtres gaulois de la Grande Mère de Pessinunte avec leurs ornements, qui prédisaient en un chant fanatique que la déesse ouvrait aux Romains la route de la guerre et leur donnait la victooire et la domination sur la région.
Alors qu'il [le consul Cn. Manlius Vulso] campait non loin du fleuve [Sangarios], des Galates portant des médailles sur la poitrine et des images saintes se présentèrent à lui de la part d'Attis et de Battacos, prêtres de la mère des dieux à Pessinonte. Ils lui annoncèrent que la déesse lui promettait la victoire et la puissance. Vulso leur réserva un accueil amical.
Donc, César força Cotus [usurpateur éduen] à déposer le pouvoir et invita Convictolitavis qui avait été choisi par les prêtres, selon la coutume de la cité, quand la magistrature était vacante, à prendre le pouvoir.
Alexandre, dans son traité des Symboles pythagoriciens, [ ] veut que Pythagore ait écouté encore des Gaulois et des Brachmanes.
Vous aussi, poètes dont les éloges conduisent à l'immortalité les âmes des braves enlevés par la guerre, vous avez semé sans crainte de nombreux chants, ô bardes, et vous, druides, vous avez repris loin des armes vos rites barbares et la coutume sinistre des sacrifices. A vous seuls est donné de connaître les dieux et les puissances du ciel, ou à vous seuls de les ignorer. Vous habitez des retraites écartées.
à I 447 : vos quoque etc.) vos quoque bardi. Bardi Germaniae gens, quae
dixit viros fortes post interitum fieri inmortales. Qui nunc securi decedente
Caesare scribere vacant vel cantare.
à I 448 : In longum vates) poetae, quos vates appelant.
à I 449 : Bardi id est Leodicenses, qui carminibus suis reddunt inmortales
animas scribendo gesta regum.
à XVI 13 : bardaicus iudex) qui quasi inter illos milites militavit
habentibus stationem apud Bardos. Est autem gens Galliae. Bardaicus) centurio
; vel qualis fuit Bardas.
Livre XXIII : " Les Celtes emmènent avec eux, même à la guerre, de ces commensaux qu'on appelle parasites. Ces parasites célèbrent les louanges de leurs patrons et devant des assemblées nombreuses et même devant quiconque veut bien en particulier leur prêter l'oreille. Ces personnages qui se font entendre ainsi sont ceux qu'on appelle Bardes: ce sont aussi les poètes qui dans leurs chants prononcent ces éloges. [...] Posidônios dit que] ce prince [Luernios, père de Bituitos], pour gagner la faveur de la multitude, passant en char à travers les campagnes, jetait de l'or et de l'argent aux myriades de Celtes qui le suivaient. Il faisait parfois enclore un espace de douze stades carrés, avec des cuves remplies de boissons d'un grand prix, et une telle quantité de victuailles que, plusieurs jours durant, chacun pouvait librement entrer dans l'enceinte et user des mets qui y étaient préparés et qu'on servait à tout venant sans interruption. Une fois que ce même prince avait donné un grand festin à un jour fixé d'avance, un poète de chez ces barbares était arrivé trop tard. Il alla au-devant de Luernios avec un chant où il célébrait sa grandeur, mais en gémissant du retard dont il portait la peine. Le prince, amusé par ses vers, demanda une bourse d'or et la jeta au barde courant à côte [de son char], lequel la ramassa et fit entendre un nouveau chant disant que les traces laissées sur la terre par le char du prince étaient des sillons qui portaient pour les hommes de l'or et des bienfaits ".
Plutôt rechercher les signes de Dieu dans les très anciennes sources de l'Antiquité, à travers la collection de livres des auteurs anciens, qui n'avaient pas acquis connaissance de Dieu d'un père barde ou d'un grand-père augure, ni d'une histoire de l'ancienne tradition, ni d'une nourrice bavarde, ni d'une corneille bruyante qui baratinait avec un cri prophétique [ ].
Chez tous les Celtes, il y trois classes qui sont particulièrement honorées : les Bardes, qui sont des poètes d'hymnes, les Vates, sacrificateurs et interprètes de la nature, et les Druides qui, outre la science de la nature, étudient aussi la philosophie morale, et ont une grande réputation de justice. Ces Druides professent que les âmes sont impérissables, le monde aussi ; mais qu'un jour pourtant domineront le feu et l'eau.
Selon vous [les druides] les ombres ne gagnent pas les demeures silencieuses de l'Erèbe et les pâles royaumes du Dis souterrain, un même esprit dirige nos membres dans un autre monde: la mort, si ce que vous chantez est réel, est le milieu d'une longue vie. Heureuse illusion des peuples que regarde l'Ourse: car la plus forte des craintes ne les saisit point, la terreur du trépas. De là des curs prompts à courir aux armes, des âmes capables de mourir, et le sentiment qu'il est lâche d'épargner une vie qui doit revenir.
[ ] Les Celtes, d'après ceux qu'ils appèlent Druides, s'adonnent aussi à l'art de la prophétie et à la sagesse en général. Dans tous ces cas, les rois ne sont pas autorisés à faire ou à envisager quoi que ce soit sans l'aide de ces hommes sages, au point que, en vérité, c'était eux qui gouvernaient, alors que les rois étaient leurs serviteurs et ministres de leurs volontés [ ].
Les Gaules, en tous cas, ont été aussi possédées par la magie, et même jusqu'à nos jours. C'est seulement en effet sous le principat de l'empereur Tibère que l'on supprima leurs druides et cette engeance de prophètes et de médecins. Dois-je rappeler ces interdictions concernant un art qui a traversé l'Océan et pénétré jusqu'aux lieux où la nature n'est que du vide ? Encore aujourd'hui la Bretagne délirante la pratique par de telles cérémonies qu'elle pourrait passer pour l'avoir donné aux Perses.
Il [Claude] abolit entièrement , chez les Gaulois, la religion si barbare des Druides, qu'Auguste s'était contenté d'interdire aux citoyens romains.
Aussi, à l'instigation des gens de bien, réprima-t-il [Claude] les vices et en Gaule les scandaleuses superstitions des Druides [ ].
L'autel du dieu César fut dédié au confluent de la Saône et du Rhône, l'Eduen C. Julius Vercondaridubnus étant nommé son prêtre.
Quoique plus âgé que les précédents, Patera, illustre orateur, puisque tu as fleuri en ces derniers temps, et que jeune, je t'ai vu vieux, tu recevras l'hommage de mon chant funèbre, ô maître des puissants rhéteurs. Issu d'une famille druidique baiocasse, s'il faut en croire la renommée, tu tires ton origine du temple de Belenus; de là vos noms: à toi celui de Patera; ainsi les initiés nomment les serviteurs d'Apollon. Ton frère et ton père ont dû leur nom à Phébus, ton fils à Delphes. [...] Je n'omettrai pas non plus le vieillard nommé Phébicius à qui un emploi au temple de Belenus ne rapporta aucun profit; mais issu, comme on le prétend, de famille druidique, dans la nation armoricaine, il obtint à Bordeaux une chaire grâce à l'appui de son fils.
Lettre de l'empereur Julien à Arsace, grand prêtre de la Galatie : Si l'hellénisme ne fait pas encore les progrès que l'on devait attendre, nous en sommes cause, nous qui le professons. L'intervention des dieux, par son éclat et sa grandeur, a dépassé tous les vux, tous les espoirs (puisse après ces paroles Adrastée nous demeurer propice !). Personne, naguère, n'osait méme souhaiter un changemcnt si brusque, si complet, si important. Mais quoi ? Pensons-nous que cela suffise? Ne voyons-nous pas que ce qui a le plus contribué à développer l'athéisme, c'est 1'humanité envers les étrangers, la prévoyance pour l'enterrement des morts et une gravité simulée dans la vie ? Voilà de quoi nous devons nous occuper, sans y mettre aucune feinte. Et ce n'est pas assez que toi seul tu t'y décides. Il faut que tous les prêtres de la Galatie, sans exception, agissent de même. Pour stimuler leur zèle, fais appel à leur amour-propre ou à leur raison. Écarte-les de leur saint ministère, si, au lieu d'aller prier les dieux avec femmes, enfants et serviteurs, ils tolèrent que leurs domestiques ou leurs fils ou leurs épouses galiléennes négligent le culte des dieux et préfèrent l'athéisme à la religion. Ensuite, engage les prêtres à ne point fréquenter le théâtre, à ne point boire dans une taverne, à ne point diriger un métier ou un travail honteux et mal famé. Honore ceux qui t'écoutent; destitue ceux qui te désobéissent. Établis dans chaque cité de nombreux hospices,
afin que les étrangers aient à se louer de notre humanité,
non seulement ceux qui sont des nôtres, mais tous les autres aussi, s'ils
en ont besoin. Pour te procurer les ressources nécessaires, voici les
dispositions que j'ai prises jusqu'ici: j'ai ordonné quc l'on donne chaque
année pour toute la Galatie trente mille boisseaux de blé et soixante
mille setiers de vin. Je déclare qu'il faut en dispenser le cinquième
aux pauvres qui sont employés au service des prêtres, puis distribuer
le reste aux étrangers et aux mendiants qui s'adressent à nous.
Il serait honteux, quand les Juifs n'ont pas un mendiant, quand les impies Galiléens,
avec les leurs, nourrissent encore les nôtres, qu'on voie les nôtres
manquer des secours que nous leur devons. Apprends aux amis de l'hellénisme
à supporter leur part de ces charges; exhorte les bourgades helléniques
à offrir aux dieux les prémices de leurs fruits. Accoutume les
Hellènes à ces actes de bienfaisance, en leur enseignant que ces
pratiques sont nôtres depuis longtemps. C'est ainsi qu'Homère fait
dire à Eumée:
Ne laissons point à des imitateurs jaloux le soin de continuer nos bonnes
uvres; ne déshonorons point notre cause par notre indifférence;
que dis-je ? n'abandonnons pas nous-mêmes le culte des dieux. Si j'apprends
que tu agis selon ces préceptes, je serai rempli de joie. Visite rarement les gouverneurs chez eux; envoie-leur le plus possible tes communications
par écrit. Qu'aucun prêtre n'aille à leur rencontre lorsqu'ils
entrent dans la ville, mais seulement quand ils pénètrent dans
les temples des dieux, toutefois sans sortir des vestibules. A l'intérieur,
que pas un soldat ne les précède; les suive qui voudra. Aussitôt
qu'ils ont passé le seuil de l'enceinte sacrée, ils deviennent
de simples particuliers. C'est toi, tu le sais, qui commandes au dedans: ainsi
l'exige la loi divine. Ceux qui lui obéissent font preuve d'une vraie
piété; ceux qui s'obstinent dans leur orgueil, sont des arrogants
et des vaniteux. Je suis prêt à venir en aide aux gens de Pessinonte, pourvu qu'ils
se rendent propice la Mère des dieux. S'ils la négligent, non
seulement ils mériteront un blâme, mais de plus - j'évite
les mots trop durs - ils pourraient bien goûter les agréments de
ma défaveur. Fais-leur donc comprendre que, s'ils tiennent à ma sollicitude, c'est à la Mère des Dieux que la ville en corps doit adresser ses supplications.
Leur mort [la mort des femmes des Cimbres] fut aussi spectaculaire que leur résistance. Ayant en effet envoyé une ambassade à Marius pour lui demander la liberté et le sacerdoce, elles essuyèrent un refus - le droit religieux ne le permettait pas - et, après avoir étouffé et écrasé pêle-mêle leurs enfants, elles tombèrent sous les coups qu'elles se portèrent mutuellement, ou bien, confectionnant un lien avec leurs chevelures, se pendirent aux arbres et aux timons des chariots.
Donc, selon Dioclétien, Aurélien avait un jour consulté les druidesses gauloises pour leur demander si l'empire resterait aux mains de ses descendants, mais elles auraient répondu que personne n'aurait dans l'Etat un nom plus éclatant que les descendants de Claude.
A son [Alexandre] départ [pour la guerre], une druidesse lui cria en gaulois : " Vas-y, mais n'espère pas la victoire et méfie toi de tes soldats. "
Dioclétien, m'a-t-il raconté, qui n'avait encore qu'un grade subalterne, se trouvait chez les Tongres, en Gaule, et séjournait dans une auberge. Il faisait un jour le compte de ses dépenses quotidiennes avec son hôtesse, une druidesse, qui lui dit : " Dioclétien, tu es trop ladre, trop parcimonieux. " Sans parler sérieusement, Dioclétien lui répondit, sous forme de plaisanterie : " je serai prodigue quand je serai empereur. " A ces mots, la druidesse répliqua : " ne plaisante pas, Dioclétien, car tu seras empereur quand tu auras tué un sanglier. "
Au sujet des enchanteurs et des gens qui, paraît-il, prononcent, sous l'instigation du diable, des formules magiques sur les cornes à boire, s'il s'agit de personnes de haut rang, qu'elles soient excommuniées et chassées de l'église ; pour celles de basse condition et pour les esclaves, que le juge les fasse saisir et fustiger : de la sorte, s'ils négligent de se corriger sous l'effet de la crainte de Dieu, ils seront, comme il est écrit, corrigés par les verges.
Alors donc, ayant reçu la bénédiction, ils attelèrent un cheval à une voiture et prirent la route vers le lointain. Tandis qu'ils traversaient en priant une immense forêt, il arriva qu'ils entendirent une voix sinistre qui, émanant d'une créature absolument horrible, sur leur droite, près d'eux, faisait un bruit terrifiant. Entendant cette voix, le diacre susdit, pris d'épouvante et blêmissant immédiatement, lâcha vivement le cheval qu'il tenait à la main et jeta le manteau qui le couvrait, pour se lancer dans une course précipitée, tandis que saint Samson criait dans son dos et disait: " Aie confiance, mon frère, je t'en prie; aie confiance, n'aie pas peur et n'oublie pas la doctrine de l'Évangile dans laquelle tu as été nourri depuis ta jeunesse. " Mais l'autre ne l'écoutait pas et continuait à fuir: saint Samson, les yeux pleins de larmes, le vit bientôt à bonne distance; puis, tenant solidement ses armes spirituelles ordinaires et le bouclier de la foi, se retranchant sans cesse derrière le saint signe de la croix, il aperçut une sorcière hirsute aux cheveux blancs, déjà vieille, vêtue d'une cape et tenant dans sa main un épieu à trois pointes qui survolait les vastes forêts d'une course rapide et pourchassait le fuyard en ligne droite. Mais saint Samson, ferme dans sa foi, resta sans trembler, comme s'il voyait un chevreau, puis, d'une course rapide, tenant le cheval à la main et posant le manteau du fuyard sur le cheval, il suivit résolument le fuyard et sa poursuivante. S'avançant à une faible distance, il trouva le moine fugitif à demi mort et, jetant sur lui un simple coup d'il, il aperçut au loin la vieille sorcière qui courait; la voyant qui descendait déjà dans la vallée il cria après elle, en disant: " Pourquoi fuis-tu, femme ? vois, je suis un homme, comme mon semblable que tu as abattu4; si j'ai été mis en ton pouvoir, me voici, je suis là; ne t'enfuis donc pas et attends que je vienne jusqu'à toi. " Mais comme elle, sans écouter ces mots, s'efforçait toujours de fuir, saint Samson cria derrière elle, en disant: " Je te commande au nom de Jésus-Christ de ne pas bouger d'un pas de l'endroit où tu te tiens en ce moment, jusqu'à ce que j'arrive et que je t'adresse la parole. " Comme elle restait donc sur place et, tremblante, laissait tomber son épieu sur le sol, saint Samson arriva et l'apostropha avec colère, disant: " Qui es-tu, mauvaise créature et de quelle espèce es-tu ? " Et elle, avec un violent tremblement, dit: " Je suis une sorcière [Theomacha, dans le texte] et effectivement jusqu'à présent mes congénères ont trahi votre foi, mais aujourd'hui il n'est resté personne de ma race dans cette forêt à part moi seule. J'ai en effet huit surs et ma mère vit encore; elles ne sont pas ici, mais vivent dans une forêt plus lointaine; pour moi, j'ai été donnée à mon mari dans ce pays désert, mais mon mari est mort et pour cette raison je ne peux pas quitter cette forêt. " Alors le saint dit: " Est-ce que tu es capable de remettre en vie le moine que tu as frappé ou du moins de te préoccuper du salut de ton âme ? " Mais celle-ci dit en réponse: " Je ne veux ni ne peux m'améliorer, en effet je ne suis capable de rien faire de bien; depuis mon enfance jusqu'à présent j'ai toujours été exercée au mal. " Alors saint Samson prononça les paroles adéquates: " Je supplie Dieu tout-puissant que tu cesses de nuire et, comme il n'y a pas de remède, que tu meures à l'instant. " Une fois la prière achevée, cette femme malfaisante, faisant un saut brusque sur le côté gauche, s'écroula sur le sol et mourut.
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