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Vous êtes dans Approfondissements > Le druidisme / Rites et classe sacerdotale : inventaire des textes anciens / Rites divers - Médecine
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Approfondissements : le druidisme

Rites divers / Médecine



  • Gloses sur Lucain, La guerre civile. Manuscrit de Cologne, cod. 199.

à X 334 : Sacra) id est execrabili. Massilienses dum frequenter tempestate laborarent, uno de plebe electo per annum cibis delicatis paverunt. Anno finito sumpsit furcam in manum, et ductus est per singulos vicos, et de qualibet domo familia cum execratione omnia mala illius anni sibi imposuit. Postea conscendit montem, unde cum furca precipitabatur. Ille quoque furcifer dicebatur.




  • Strabon, Géographie, III, 4, 16, trad. François Lasserre, 1966, Paris, Les Belles Lettres.

Certains auteurs affirment aussi que les Callaïques sont athées, tandis que les Celtibères et leurs voisins du nord sacrifient à un dieu sans nom, la nuit, à chaque retour de la pleine lune, devant les portes de leurs bourgades, se livrant alors avec toute leur maisonnée à des pannychies agrémentées de danses.




  • Pline, Histoire Naturelle, XXVIII, 25, trad. A. Ernout, 1962, Paris, Les Belles Lettres.

Pour saluer les dieux, nous portons la main droite à la bouche, et nous tournons tout le corps (à droite), ce que les Gaulois croient plus religieux de faire à gauche.




  • Pline, Histoire Naturelle, XXIX, 52-54, trad. A. Ernout, 1962, Paris, Les Belles Lettres.

Il existe en outre une autre espèce d'œuf en grand renom dans les Gaules et dont les Grecs n'ont pas parlé. Des serpents s'entrelacent en grand nombre ; avec leur bave et l'écume de leur corps ils façonnent une sorte de boule appelée urinum. Les druides disent que cette façon d'œuf est projetée en l'air par le sifflement des serpents, et qu'il faut la rattraper dans un manteau sans lui laisser toucher terre ; que celui qui s'en est emparé doit s'enfuir à cheval, car les serpents le poursuivent jusqu'à ce qu'il soit arrêté par l'obstacle d'une rivière ; l'épreuve qui fait reconnaître cet œuf est qu'il flotte contre le courant, même s'il est attaché avec de l'or. De plus, avec cette ingéniosité qu'ils ont à envelopper de mystères leurs mensonges, les Mages prétendent qu'il faut les prendre pendant une certaine lune, comme s'il dépendait de la volonté humaine de faire coïncider avec cette lune l'opération des serpents. J'ai vu du reste cet œuf : il était de la grosseur d'une pomme ronde moyenne, et sur sa coque se remarquait de nombreuses cupules cartilagineuses semblables à celles dont sont munis les bras des poulpes. Les druides vantent fort son merveilleux pouvoir pour faire gagner des procès et pour faciliter l'accès auprès des souverains, mais c'est une si grande imposture qu'un chevalier romain du pays des Voconces qui, au cours d'un procès, en portait un sur son sein, fut mis à mort par l'empereur Claude sans aucun autre motif que je sache.




  • Pline, Histoire Naturelle, XXII, 2, trad. Jacques André, 1970, Paris, Les Belles Lettres.

On donne en Gaule le nom de glastum [la guède ou pastel] à une plante semblable au plantain. Les femmes et les brus des Bretons s'en teignent tout le corps et marchent nues dans certaines cérémonies religieuses, ressemblant par la couleur à des Ethiopiennes.




  • Arrien, Cynégétique ou de la chasse, XXXIII, D'une loi des Celtes et d'un trésor collectif formé par eux en l'honneur d'Artémis, trad. Edm. Cougny, 1986, Paris, Errance.

C'est une loi pour quelques-uns des Celtes de faire à Artémis des sacrifices annuels. D'autres offrent à la déesse un trésor [qui se forme ainsi] : pour un lièvre qu'ils ont pris, ils mettent à la masse deux oboles ; pour un renard, une drachme : le renard est un être rusé, toujours en embuscade ; c'est le fléau des lièvres ; voilà pourquoi on donne davantage ; c'est comme si l'on avait pris un ennemi ; pour un chevreuil, quatre drachmes, parce que c'est un animal plus gros, un gibier plus estimé. L'année révolue, quand revient le jour de la naissance d'Artémis, on ouvre le trésor et avec la somme recueillie on achète une victime, qui une brebis, qui une chèvre, qui un veau, s'il y a assez d'argent. Le sacrifice achevé, les prémices ayant été offertes à la [divine] chasseresse, selon la loi de chacun, ils se régalent, eux et leurs chiens. Les chiens sont même ce jour-là couronnés de fleurs, pour bien marquer que la fête se donne en leur honneur.




  • Elien, Sur les caractéristiques des animaux, XVII, 19.

Eudoxe dit que les Galates du levant agissent ainsi, et si quelqu'un considère ceci comme crédible, il doit y croire, sinon, qu'il n'y fasse pas attention. Quand des sauterelles envahissent leur pays en nuages entiers et ravagent leurs récoltes, ils font appel à certains prêtres et offrent des sacrifices qui sont réputés pour charmer les oiseaux. Et ceux-ci écoutent et viennent comme une armée unie, et détruisent les sauterelles. Si toutefois un Galate devait capturer un des oiseaux, sa punition, prévue par les lois du pays, est la mort. Mais s'il est pardonné et libéré, cela met les oiseaux en fureur, et pour se venger de cette capture, ils ne daignent plus répondre si on les invoque à nouveau.




  • Pline, Histoire Naturelle, XVI, 249-251, trad. Jacques André, 1962, Paris, Les Belles Lettres.

Il ne faut pas oublier non plus à ce propos l'admiration des Gaulois [pour le gui]. Les druides, - c'est le nom qu'ils donnent à leurs mages - n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte, pourvu que ce soit un rouvre. Le rouvre est déjà par lui-même l'arbre qu'ils choisissent pour les bois sacrés, et n'ils n'accomplissent aucune cérémonie religieuse sans son feuillage, au point que l'étymologie de leur nom de druides pourrait passer pour grecque. C'est un fait qu'ils regardent tout ce qui pousse sur ces arbres comme envoyé du ciel, et y voient un signe de l'élection de l'arbre par le dieu lui-même. On trouve très rarement du gui [de rouvre] et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse ; ce doit être avant tout au sixième jour de la lune, qui marque chez eux le début des mois, des années et des siècles, qui durent trente ans, jour choisi parce que la lune est déjà dans toute sa force sans être à mi-cours. Ils l'appellent dans leur langue " celui qui guérit tout ". Ils préparent selon les rites au pied de l'arbre un sacrifice et un festin religieux et amènent deux taureaux blancs dont les cornes sont liées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte dans l'arbre, coupe le gui avec une serpe d'or et le reçoit sur un sayon blanc. Ils immolent ensuite les victimes en priant le dieu de rendre son présent propice à ceux auxquels il l'a accordé. Ils croient que le gui, pris en boisson, donne la féminité à tout animal stérile, qu'il est un remède contre tous les poisons. Tant les peuples mettent d'ordinaire de religion dans des objets frivoles !




  • Pline, Histoire Naturelle, XXIV, 103-104, trad. Jacques André, 1972, Paris, Les Belles Lettres.

La plante appelée selago ressemble à cette sabine. On la cueille sans se servir du fer avec la main droite à travers la tunique à l'endroit où on passe la gauche, comme pour voler ; il faut être vêtu de blanc, avoir les pieds nus et bien lavés, et avoir, avant la cueillette, sacrifié du pain et du vin ; on l'emporte dans une serviette neuve. Les druides gaulois ont publié qu'il faut en avoir sur soi contre tous les malheurs et que la fumée en est utile contre toutes les maladies des yeux. Ces mêmes druides ont donné le nom de samolus à une plante qui croit dans les lieux humides ; elle doit être cueillie de la main gauche, à jeun, pour préserver de la maladie les porcs et les bœufs ; celui qui la cueille ne doit ni la regarder ni la mettre ailleurs que dans l'auge, où on la broie pour la leur faire boire.




  • Pline, Histoire Naturelle, XXIV, 172, trad. Jacques André, 1972, Paris, Les Belles Lettres.

Nous avons à propos des vignobles arbustifs, parlé de rumpotinus. Quand il ne supporte pas de vigne, il vient à son pied une herbe que les Gaulois appellent rodarum. Elle a une tige noueuse, comme une branche de figuier, des feuilles d'orties, blanchâtre en leur centre, qui deviennent toutes rouges avec le temps, une fleur argentée ; elle est excellente contre les tumeurs, les ardeurs et les abcès, broyée avec de vieille axonge sans être touchée par le fer. Celui qui en a été frictionné croche trois fois à sa droite. Le remède est, dit-on, plus efficace si trois personnes de trois nations différentes font la friction de gauche à droite.




  • Pline, Histoire Naturelle, XXV, 84, trad. Jacques André, 1974, Paris, Les Belles Lettres.

Les Vettones, en Espagne, ont découvert la plante appelée vettonica [la bétoine] en Gaule, serratula en Italie, cestros ou psychrotrophon par les Grecs, plante la plus estimée de toutes. Elle sort avec une tige anguleuse haute de deux coudées, et jette dès la racine des feuilles dentelées assez semblables à celles de la patience ; la graine est pourpre. On sèche les feuilles et on les réduit en poudre pour de très nombreux usages. Avec cette plante on fait du vin et un vinaigre pour l'estomac et pour éclaircir la vue. Elle a tant de renom qu'une maison dans laquelle elle a été semée est considérée comme préservée de tout danger.




  • Justin, Histoires philippiques extraites de Trogue Pompée, XLIV, 3, trad. Charles Nisard, 1864, Paris, Firmin-Didot.

Sur les confins de ce pays [la Galicie] s'élève une montagne sacrée qu'il est défendu de fouiller avec le fer, excepté lorsque la foudre, accident fort commun dans ce pays, vient à en déchirer le sol. On permet alors de recueillir, comme un présent des dieux, l'or qu'elle a découvert.




  • Marcellus de Bordeaux

Exucri con-exucri Glion. Aisus scrisumio uelor! Exugri con-exugri lau

trad.:

1: selon Savignac: décroche, décroche-toi, glu, Esus! Je veux cracher, décroche, décroche-toi, saleté!
2: selon Fleuriot: Fuis, va-t-en, chose collante! Aisus, je veux cracher! Fuis, va-t-en, mal!




  • Marcellus de Bordeaux

In mon dercomarcos axatison

trad.:

selon Fleuriot: Que Marcos emmène cela (ce qui) est dans mon oeil.




  • Grégoire de Tours, Liber in gloria confessorum, 2, trad. Edouard Salin, La civilisation mérovingienne, 1959, Paris, Picard.

Sur un mont du territoire de Javols appelé Helarius se trouve un grand lac. A certaines époques, la foule des paysans jette, en guise de libations, dans ce lac, des linges et des étoffes; d'autres offrent des toisons, des fromages, de la cire, du pain et toutes espèces de choses trop longues à énumérer. Ils s'y rendent en chariots, apportant de la boisson et de la nourriture, immolant des animaux et festoyant trois jours durant. Le quatrième jour, au moment de partir, une violente tempête les devance, accompagnée de tonnerre et d'une pluie diluvienne qui les met en péril. Il en est ainsi plusieurs années de suite ce qui confirme ce peuple inculte dans son erreur. Longtemps après, l'évêque de cette ville se rend sur les lieux et prêche à la foule, mais ces paysans grossiers ne reçoivent pas sa parole. Alors, inspiré, l'homme de Dieu lait élever, à quelque distance de l'entrée du lac, une basilique en l'honneur de saint Hilaire de Poitiers; il y place des reliques du saint, Puis il dit au peuple : " Ne veuillez, mes enfants, ne veuillez pécher contre Dieu. Vénérez saint Hilaire, confesseur, dont les reliques reposent ici." Le cœur de ces hommes est touché; ils se convertissent et abandonnant le lac, ils apportent à la basilique tout ce qu'ils avaient accoutumé d'y jeter. Ainsi sont-ils délivrés de l'erreur où ils étaient plongés.




  • Passion de saint Symphorien, trad. Drouet de Maupertuy, 1824, Paris.

Autun, qui voyait remonter bien haut sa noblesse et son origine, suivait les vieilles erreurs d'une religion sacrilège. Environnée de temples profanes et remplis d'idoles, elle s'était toute livrée aux vaines superstitions du paganisme ; et son peuple, désoccupé de toute affaire, passait les jours et les nuits dans l'exercice d'un culte ridicule. Cybèle, Apollon et Diane y étaient particulièrement révérés.

Un jour qu'on faisait une procession solennelle en l'honneur de Cybèle, et que la dévotion pour la mère des dieux y avait attiré toute la ville, Symphorien se rencontra par hasard en un endroit où la cérémonie passait. Voyant la déesse qu'on portait sur un brancard, il ne put s'empêcher de marquer le mépris qu'il faisait pour cette idole ; et bien loin de l'adorer, comme on l'y voulait contraindre, il s'en moqua hautement.




  • Sulpice Sévère: Vie de saint Martin, 12, 1-5, trad. Jacques Fontaine, 1996, Paris, Cerf.

Il arriva par la suite qu'en cheminant, il rencontra sur sa route le corps d'un païen que l'on menait à sa sépulture en un cortège plein de superstition. Apercevant de loin une foule qui venait vers lui, et ignorant ce que cela pouvait bien être, il fit une courte halte: la distance étant d'environ cinq cents pas, il lui fut difficile de discerner ce qu'il voyait. Pourtant, comme il distinguait une troupe de paysans et que le vent faisait voltiger les toiles du linceul jeté sur le corps, il crut qu'il s'agissait de cérémonies sacrées de caractère païen. Car les paysans gaulois avaient coutume, dans leur misérable égarement, de porter en procession à travers leur champs des idoles démoniaques couvertes d'un voile immaculé. Levant donc le signe de la croix contre ceux qui venaient à sa rencontre, il commande à la foule de ne plus bouger et de déposer son fardeau. Mais alors, on eût pu voir cette chose extraordinaire : les misérables d'abord figés comme des rocs. Puis comme ils essayaient, dans un effort suprême, de faire un pas en avant, incapables d'avancer plus loin ils tournaient sur eux-mêmes en un tourbillon ridicule, jusqu'au moment où, vaincus, ils déposent le fardeau du corps. Abasourdis, ils se regardaient les uns les autres, et se demandaient sans mot dire ce qui avait bien pu leur arriver. Mais le bienheureux, s'étant rendu compte que ce rassemblement avait pour objet des obsèques et non pas une cérémonie religieuse, lève à nouveau la main et leur rend le pouvoir de partir et d'enlever le corps. Ainsi les obligea-t-il à s'arrêter quand il le voulut, et leur permit-il de s'en aller quand ce fut son bon plaisir.




  • Venance Fortunat, Vie de saint Pair, trad. E.-A. Pigeon, dans Vies des saints du diocèse de Coutances et Avranches, 1898, Avranches.

Comme ils [Paterne et Scubilion] avaient le dessein de se retirer dans une île par amour pour la solitude et pour que, loin du monde, ils fussent plus près de Dieu, un homme pieux et craignant Dieu les détourna de cette pensée. Il les engagea à rester à Sessiac [Saint-Pair-sur-Mer] afin d'y convertir le peuple, de le retirer de la superstition et de l'idolâtrie, et de lui enseigner la foi de Jésus-Christ. Ils se dirigèrent donc vers une caverne et y trouvèrent un peuple aveugle célébrant, dans l'orgie, la fête de leurs dieux. Ils les exhortèrent avec zèle à abandonner leurs idoles, à adorer le vrai Dieu et, afin de se sauver, à recevoir le baptême en l'honneur de Celui qui les avait créés. Mais ce peuple maudit fermant les oreilles aux saintes exhortations, méprisa les conseils et continua les sacrifices horribles de ses démons. Saint Paterne et saint Scubilion, munis alors du signe de la croix, armés de courage et du bouclier de la foi, renversèrent avec leurs bâtons les vases et les chaudières [chaudrons ?] dans lesquels ces malheureux idolâtres faisaient cuire les viandes consacrées à leurs divinités.




  • Concile d'Eauze, canon 3, trad. Jean Gaudemet et Brigitte Basdevant, in Les canons des conciles mérovingiens (VIe-VIIe siècles), 1989, Paris, Cerf.

Au sujet des enchanteurs et des gens qui, paraît-il, prononcent, sous l'instigation du diable, des formules magiques sur les cornes à boire, s'il s'agit de personnes de haut rang, qu'elles soient excommuniées et chassées de l'église ; pour celles de basse condition et pour les esclaves, que le juge les fasse saisir et fustiger : de la sorte, s'ils négligent de se corriger sous l'effet de la crainte de Dieu, ils seront, comme il est écrit, corrigés par les verges.




  • Concile d'Orléans IV, canon 16, trad. Jean Gaudemet et Brigitte Basdevant, in Les canons des conciles mérovingiens (VIe-VIIe siècles), 1989, Paris, Cerf.

Si un chrétien, suivant l'usage des païens, vient à jurer sur la tête de quelque bête ou animal, en invoquant de plus les divinités des païens, et si, rappelé à l'ordre, il refuse de s'abstenir de pareille superstition, qu'il soit, jusqu'à ce qu'il se corrige de sa faute, rejeté de la société des fidèles et de la communion de l'église.




  • Karlomanni principis capitulare Liptinense (an 743), trad. Edouard Salin, La civilisation mérovingienne, 1959, Paris, Picard.

Confirmant une ordonnance de son Père, [Carloman] décrète que quiconque aura, en quelque manière, observé les coutumes païennes, sera condamné à une amende de quinze sous...

IL - Récapitulation des superstitions et des coutumes païennes.

" Des sacrilèges commis auprès des sépultures.
" Des sacrilèges commis au-dessus des défunts, cela se nomme dadsisas.
" Des obscénités accomplies en février.
" Des Petites maisons : cela se nomme fanis
" Des sacrilèges commis dans les églises.
" Du culte des forêts que l'on nomme Nimidas
" De ce que l'on lait au-dessus des pierres.
" Des cultes de Mercure et de Jupiter.
" Des sacrifices offerts à l'un des saints.
" Des phylactères et des cordons en bandages.
" Des sacrifices aux fontaines.
" Des incantations.
" Des présages tirés soit des excréments ou des oiseaux ou des chevaux a ou des boeufs, ou des éternuements.
" Des devins ou des sortilèges.
" Du feu allumé par frottement du bois, cela se nomme nodfyr
" De la cervelle des animaux.
" Des présages païens tirés du foyer ou avant d'entreprendre quelque affaire.
" Des lieux mal famés que l'on honore comme sacrés.
" De la demande que les fidèles adressent des invocations à sainte Marie.
" Des fêtes en l'honneur de Jupiter ou de Mercure.
" De l'éclipse de lune que l'on nomme Vinceluna.
" Des tempêtes et des cornes et des limaces.
" Des sillons tracés autour des habitations.
" De cette course païenne qu'ils appellent Yrias, vêtements ou chaussures déchirés.
" De ce que certains font, pour eux-mêmes, de défunts quelconques, des saints.
" Des images faites de farine répandue.
" Des images faites de tissus.
" De l'image qu'ils portent à travers la campagne.
" Des pieds et des mains faits de bois suivant le rite païen.




  • Vie de saint Samson, II, 13, trad. Pierre Flobert, 1997, Paris, CNRS Editions.

En effet, comme à une certaine époque il prêchait dans l'île de Lesia, le cycle annuel amena les Kalendes de janvier, date à laquelle les gens de l'île susdite avaient coutume de célébrer sottement, avec une prédilection particulière, cette fête mauvaise selon la tradition sottement abominable de leurs ancêtres païens. Mais lui, avec la prescience de son esprit, les fit rassembler tous en un même endroit pour venir à bout de leur obstination et grâce à la révélation divine leur fit un sermon afin de leur faire prendre en horreur des fautes aussi graves. Alors eux tous, par amour pour le vrai Dieu, abjurèrent et s'engagèrent à suivre la vérité selon ses préceptes pour toujours. Quant à lui, tout en se réjouissant dans le Seigneur4, selon 1'expression de 1'Apôtre, il convoqua tous les petits enfants qui, à cause de ce jour maudit couraient partout dans cette île, et donna en cadeau à chacun d'eux, en une sorte de badinage sérieux, une piécette, en leur enjoignant, au nom du seigneur, de renoncer dorénavant à cette coutume sacrilège, ce qui fut fait, par l'action de Dieu, et jusqu'à ce jour, en ce même endroit, les festivités religieuses instituées par lui ont subsisté intactes et orthodoxes.




  • Synode diocésain d'Auxerre, canon 1, trad. Jean Gaudemet et Brigitte Basdevant, in Les canons des conciles mérovingiens (VIe-VIIe siècles), 1989, Paris, Cerf.

Il n'est pas permis, aux Kalendes de janvier, de mimer la vache ou le cerf, ou de faire usage d'étrennes diaboliques ; mais que ce jour-là, on fasse preuve de la même générosité que les autres jours.




  • Césaire d'Arles, Sermons, LXXXVI, trad. Dag Norberg, in Manuel pratique de latin médiéval, 1980, Paris, Picard.

Exhortez toujours, je le répète, vos fils et toutes vos familles à mener une vie chaste, pieuse et sobre, incitez-les aux bonnes œuvres par vos exemples aussi bien que par vos exhortations. Surtout, où que vous soyez, chez vous ou en voyage, dans un festin ou dans la solitude, n'ayez jamais à la bouche de paroles indécentes ou obscènes, mais plutôt invitez sans cesse vos voisins et vos proches à rechercher la correction et l'honnêteté dans leurs propos, de peur que leur langue, qui devrait louer Dieu, ne leur inflige des blessures, s'ils calomnient et médisent, s'ils dansent et entonnent des chansons impudiques et obscènes pendant les fêtes sacrées. Car ils sont des malheureux, des misérables ceux qui dansent sans crainte et sans rougir juste devant les églises des saints. Même s'ils viennent à l'église chrétiens, ils s'en retournent païens, car la coutume de danser est un reste du culte païen. Vous voyez déjà ce que vaut ce chrétien qui, venu à l'église pour prier, néglige la prière et n'hésite pas à proférer les formules sacrilèges des païens; demandez-vous tout de même, mes frères, s'il est juste que de cette bouche chrétienne où pénètre le corps du Christ, il sorte une chanson obscène, une espèce de poison diabolique. Surtout, faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fît et ne faites à personne d'autre ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît. En exécutant ce commandement, vous pouvez délivrer votre âme de tout péché, car même celui qui ne sait pas lire peut avoir ces deux commandements présents à l'esprit et, avec l'aide de Dieu, il peut et il doit les réaliser dans sa vie.

J'ai beau être persuadé que, guidés par Dieu, vous avez su corriger et faire disparaître de ces lieux cette coutume funeste, reste du culte impie des païens, toutefois si vous connaissez encore des gens qui se chargent de la plus repoussante des souillures en se déguisant en vieille femme ou en cerf, réservez-leur un châtiment si sévère qu'ils se repentent d'avoir commis un sacrilège. Et si vous savez que certains ont gardé l'habitude de pousser des hurlements quand la lune est à son déclin, tancez-les eux-aussi, en leur montrant qu'ils commettent un péché grave en s'imaginant qu'ils peuvent, par leurs hurlements ou leurs maléfices d'une audace sacrilège, secourir la lune qui s'obscurcit aux temps fixes selon la volonté de Dieu. Et si vous voyez encore quelques-uns adresser des vœux aux fontaines ou aux arbres ou interroger, comme nous l'avons dit, des magiciens, des devins ou des enchanteurs, ou suspendre à leur cou, ou au cou de leurs proches, des amulettes diaboliques, des caractères magiques, des herbes ou des pièces d'ambre, blâmez-les avec la dernière sévérité, en leur disant que tous ceux qui commettent ce péché perdent le sacrement du baptême.

Nous avons aussi entendu dire qu'il y a des hommes et des femmes aveuglés à tel point par le diable que le cinquième jour de la semaine les hommes ne travaillent pas dans les champs et les femmes ne filent pas la laine, et nous affirmons devant Dieu et ses anges que tous ceux qui agissent ainsi seront, s'ils ne corrigent pas cette idolâtrie si grave par une longue et dure pénitence, condamnés à brûler là où le diable brûlera. Car ces malheureux, ces misérables qui en l'honneur de Jupiter s'abstiennent de travailler le cinquième jour s'adonnent certainement aux mêmes travaux le dimanche, sans honte et sans inquiétude. Châtiez donc très sévèrement tous ceux qui à votre connaissance vivent ainsi. S'ils ne veulent pas se corriger, ne leur parlez pas et ne mangez pas avec eux. S'ils vous appartiennent, vous devez même les fouetter afin que ceux qui ne pensent pas au salut de leur âme craignent au moins la meurtrissure de leur corps. Nous autres, chers frères, nous vous avertissons avec la sollicitude d'un père, connaissant bien notre propre péril. Si vous voulez nous écouter, vous nous causez une grande joie, et vous parviendrez heureusement au royaume des cieux. Que celui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit au siècle des siècles daigne nous accorder ce don. Amen.




  • Reginon de Prüm, De synodalibus causis et disciplinis exxlesiasticis, II, 5, trad. Pierre Riché in Ecoles et enseignement dans le Haut Moyen Age.

42. On doit demander s'il y a des magiciens, des aruspices, des devins, des enchanteurs.
43. Si. quelqu'un fait des vœux près des arbres, des fontaines, des pierres comme s'il s'agissait d'autels, s'il dépose une chandelle ou quelques présents comme si c'était un endroit sacré qui puisse déterminer le bien ou le mal.
Si quelque bouvier, berger ou chasseur prononce des incantations diaboliques sur le pain et les herbes et sur des ligatures impies, S'ils les cachent dans un arbre ou les jettent aux carrefours afin de délivrer les animaux de l'épidémie ou faire périr ceux du voisin.
46. Si quelqu'un a bu du sang ou a mangé quelque chose tué et lacéré par une bête.
48. Si quelqu'un a bu un liquide dans lequel une belette, une souris ou quelque animal impur s'est noyé.
51. Si quelqu'un suit la coutume des Kalendes de janvier qui est une invention païenne, s'il observe les jours, la lune, les mois, les heures et s'il croit que cela lui apportera du bien ou du mal.
52. Si quelqu'un commençant un travail prononce des paroles ou fait des gestes magiques, et non, comme l'Apôtre le demande, fait tout au nom du Seigneur. Nous ne devons pas invoquer les démons à notre aide mais Dieu. En récoltant les herbes médicinales il faut dire le Symbole et l'Oraison dominicale, rien d'autre.
55. Si quelqu'un chante la nuit sur les tombes des chants diaboliques et semble se réjouir de la mort et si on fait des veillées funèbres en dehors de J'église.
86. Il faut connaître les actions des confréries et des confraternités qui existent dans la paroisse.
87. Si on ose chanter et danser auprès des églises.
88. Si quelqu'un, entrant dans l'église, a l'habitude de bavarder, n'écoute pas attentivement les paroles divines et quitte l'église avant la fin de la messe.




  • Jonas de Bobbio : Vie de saint Colomban et de ses disciples, I, 13, 21, trad. : Adalbert de Vogüé, 1988, Abbaye de Bellefontaine.

Sur ces entrefaits, le moment arriva de rentrer dans les granges une abondante moisson, mais le grand vent ne cessait d'accumuler des nuages. Le besoin se faisait pressant, si l'on ne voulait pas que les épis mûrs germent sur pied et que la moisson se perde. L'homme de Dieu se trouvait au monastère de Fontaines, où le sol récemment défriché avait donné une moisson particulièrement abondante. Les vents étaient déchaînés, leur souffle apportant de grosses pluies. Pas un instant les nuées du ciel n'arrêtaient de déverser leurs ondées sur la terre.

Que faire dans de telles conditions ? L'homme de Dieu se le demandait anxieusement. La foi donna des armes à son âme et lui montra comment obtenir l'aide requise. Il appela tous les frères et leur commanda de couper la moisson. L'ordre du Père les surprit, mais pas un ne lui fit voir ce qu'il pensait. Ils arrivent tous et, sous la pluie battante, coupent la moisson à la faux, en regardant ce que faisait le Père. Celui-ci place aux quatre coins de la moisson, pour diriger le travail, quatre hommes remplis d'esprit religieux : Cominin, Eunoc et Equonan, tous trois d'origine irlandaise, et en quatrième lieu Gurgan, un breton d'origine. Après leur avoir confié ces postes, lui-même, au milieu, moissonnait avec le reste de la troupe.

Miracle étonnant ! La pluie fuyait la moisson, tandis que ses torrents se déversaient de tous côtés. Seuls, au milieu, les moissonneurs étaient brûlés par le soleil ardent. Jusqu'à ce qu'ils eussent rentré la moisson, un grand souffle chaud passa sur eux. C'est ainsi que la foi et la prière obtinrent que la pluie fût écartée et que la chaleur se fit sentir au milieu de averses.

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