Célébration du triomphe de Caius Carrinas (14 juillet 28 av. J.-C.)
Les victoires remportées par Caius Carrinas sur les Morins révoltés et les Suèves (30-29 av. J.-C.), lui valurent les honneurs du triomphe. Les célébrations eurent lieu le 14 juillet 28 av. J.-C., un peu plus d'un an après que Caius Carrinas ait quitté la Gaule. Elles nous sont connues par trois sources : les Fastes triomphaux capitolins, les Fastes triomphaux Barberini et un long passage de l'Histoire romaine de Dion Cassius (Histoire romaine, LI, 21-22).
La célébration des succès de Caius Carrinas fut particulièrement fastueuse, du fait notamment qu'Octavien y fut associé du fait que ces actions furent menées sous son autorité (Dion Cassius, Histoire romaine, LI, 21). Pour l'occasion, des spectacles eurent lieu pendant plusieurs jours, notamment des courses de chars, des combats de gladiateurs, des sacrifices de bêtes féroces (notamment un rhinocéros et un hippopotame). Dans le cadre de ces combats, Dion Cassius évoque ceux opposant des Daces et des Suèves. Les Daces étaient des prisonniers faits quelques années plus tôt par Octavien, en raison de leur alliance avec Marc-Antoine (32-30 av. J.-C.) (Dion Cassius, Histoire romaine, LI, 22). Il est fort probable que les Suèves aient, quant à eux, été faits prisonniers au terme des combats pour lesquels Caius Carrinas reçut les honneurs du triomphe (30-29 av. J.-C.).
Dion Cassius, Histoire romaine, LI, 21 : "César [Octavien], le premier jour, fêta ses victoires sur les Pannoniens et les Dalmates, sur la Iapydie et les peuplades voisines, sur des peuplades celtes et gauloises. C. Carinas, en effet, dompta les Morins et quelques autres qui avaient pris part à leur soulèvement, et repoussa les Suèves qui avaient passé le Rhin à main armée : ces exploits lui valurent le triomphe, bien que, son père ayant été mis à mort par Sylla, il eût été, avec ses pareils, déclaré incapable d'exercer jamais aucune charge ; César prit part au même triomphe, parce que l'honneur de la victoire remontait de droit à son autorité suprême. Tel fut donc, le premier jour, l'objet de la fête ; le second, ce fut la victoire navale d'Actium, et le troisième, la soumission de l'Égypte."
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Dion Cassius, Histoire romaine, LI, 22 : "La consécration de la chapelle fut accompagnée de jeux de toute espèce : les enfants patriciens exécutèrent la cavalcade troyenne ; des hommes du même rang luttèrent les uns contre les autres sur des chevaux de selle, sur des chars à deux et à quatre chevaux ; un certain C. Vitellius, membre du sénat, se fit gladiateur. Une multitude de bêtes féroces et d'animaux divers furent égorgés, entre autres un rhinocéros et un hippopotame, qu'on vit alors à Rome pour la première fois. Beaucoup ont rapporté, beaucoup plus encore ont vu quel animal est l'hippopotame ; quant au rhinocéros, il ressemble assez à l'éléphant, si ce n'est qu'il a sur le nez une corne d'où lui vient son nom. Ces animaux furent donc produits dans les jeux ; de plus, des troupes de Daces et de Suèves combattirent les unes contre les autres. Les derniers appartiennent en quelque sorte aux Celtes, et les premiers aux Scythes : ceux-ci habitent, à proprement parler, au-delà du Rhin (car beaucoup d'autres parmi ces peuples s'attribuent le nom de Suèves) ; ceux-là, les deux rives de l'Ister ; mais les uns, attendu qu'ils ont leur demeure en deçà du fleuve, tout près des Triballes, font partie de la préfecture de Mysie, et sont appelés Mysiens, excepté par les peuples tout à fait voisins : ceux qui viennent à leur suite se nomment Daces, ou Gètes, ou Thraces, car la race dacique avait autrefois établi des colonies dans les environs du Rhodope. Or, ces Daces avaient, antérieurement à cette époque, envoyé une ambassade à César ; mais, n'ayant obtenu aucune de leurs demandes, ils penchèrent vers Antoine, sans lui être, cependant, d'une grande utilité, attendu les séditions intestines auxquelles ils étaient en proie ; plusieurs ayant été, à la suite de cela, faits prisonniers, furent mis aux prises avec les Suèves. Les spectacles, on le pense bien, durèrent plusieurs jouis"
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Fastes triomphaux capitolins - mention n°292[C(AIVS) CARRINAS C(AI) F(ILIVS) 3 N(EPOS) PRO CO(N)S(VLE) EX GALLIA | AN(NO) DCCXXV] | | PRID(IE) I[DVS IVL(IAS)] |
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"Caius Carrinas, fils de Caius (Carrinas), petit-fils de (?), proconsul, (vainqueur) en Gaule, (a reçu les honneurs du triomphe au cours de) la 725e année (de Rome), la veille des Ides de Iulius."
"Caius Carrinas, (vainqueur) en Gaule, a triomphé la veille des ides de Iulius. Il a dédié sa palme (de la victoire)."
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