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Les gloses de Quintilien (L'Institution oratoire)
| DE INSTITVTIONE ORATORIA |
L'INSTITUTION ORATOIRE |
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| [I, 5, 8] Unum gente, quale sit si quis Afrum vel Hispanum Latinae orationi nomen inserat: ut ferrum quo rotae vinciuntur dici solet "cantus", quamquam eo tamquam recepto utitur Persius, sicut Catullus "ploxenum" circa Padum invenit, et in oratione Labieni (sive illa Corneli Galli est) in Pollionem "casamo" +adsectator+ e Gallia ductum est: nam "mastrucam", quod est Sardum, inridens Cicero ex industria dixit.
| [I, 5, 8] le premier, qui naît d'un mot étranger, si, par exemple, on introduit dans le latin un mot africain ou espagnol comme le mot cantus, dont on se sert ordinairement pour désigner la bande de fer qui lie les roues, et que Perse néanmoins emploie comme un mot reçu. Ainsi, dans Catulle, on trouve le mot ploxenum, qui n'est usité que dans les environs du Padus ; et dans le discours de Labiénus, ou, si l'on veut, de Cornelius Gallus, contre Pollion, un séducteur amoureux est appelé casamo, terme emprunté aux Gaulois. |
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| [I, 5, 57] Plurima Gallica evaluerunt, ut "raeda" ac "petorritum", quorum altero tamen Cicero, altero Horatius utitur.
| [I, 5, 57] Plusieurs mots gaulois ont prévalu, tels que raeda et petorritum, qu'on trouve l'un dans Cicéron, l'autre dans Horace. |
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| [I, 5, 68] Iunguntur autem aut ex duobus Latinis integris, ut "superfui" "supterfugi", quamquam ex integris an composita sint quaeritur, aut ex integro et corrupto, ut "malevolus", aut ex corrupto et integro, ut "noctivagus", aut duobus corruptis, ut "pedisecus", aut ex nostro et peregrino, ut "biclinium", aut contra, ut "epitogium" et "Anticato", aliquando et ex duobus peregrinis, ut "epiraedium" ; nam cum sit "epi" praepositio Graeca, "raeda" Gallicum (neque Graecus tamen neque Gallus utitur composito), Romani suum ex alieno utroque fecerunt.
| [I, 5, 68] La seconde espèce de mots, dont nous parlons, se compose soit de deux mots latins entiers, comme superfui, subterfugi (encore est-ce une question si ce sont là des mots entiers), soit d'un mot entier et d'un mot corrompu, comme maleuolus ; soit d'un mot corrompu et d'un mot entier, comme noctiuagus ; soit de deux mots corrompus, comme pedisequus ; soit d'un mot latin et d'un mot étranger, comme biclinium, ou d'un mot étranger et d'un mot latin, comme epitogium, Anticato ; soit enfin de deux mots étrangers, comme epirhedium, car dans ce dernier la préposition ἐπὶ est grecque, raeda est gaulois, et ni les grecs ni les Gaulois ne se servent de ce composé. De ces deux mots empruntés à deux langues étrangères, les Romains en ont fait un qui leur appartient. |
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