Oestrymnides - Îles mentionnées par les seules Ora Maritima d'Aviénus (v.88-143), relatant le périple du Carthaginois Himilcon. Situées entre le golfe de Gascogne et la mer Celtique (Oestrymnicus), à une faible distance des îles britanniques, elles pourraient n'être en rien différentes des Κασσιτεριδας (Cassitérides) des auteurs greco-latins. Elles étaient, en effet, caractérisées par d'importants gisements de plomb et d'étain, ce qui faisait leur richesse. Il serait vain de rechercher une identification précise à ces îles. La notion d'îles Oestrymnides ou Κασσιτεριδας désigne certainement, indifféremment l'ensemble des îles stannifères comprises entre la péninsule ibérique et les îles britanniques.
Aviénus, Ora Maritima, v.88-143 - Traduction de C. L. F. Panckoucke (1843) (modifiée) : "Là se dresse le sommet de cette haute montagne que l'antiquité a nommée Oestrymnis : la masse élevée de la pointe rocheuse incline surtout vers le tiède Notus. Au pied de ce promontoire, les habitants voient s'ouvrir le golfe Oestrymnicus (golfe de Gascogne ?) : les îles Oestrymnides (île du golfe de Gascogne ? Île de la Manche ?) y apparaissent, avec leurs vastes plaines, avec leurs riches mines d'étain et de plomb. Elles sont très peuplées, leurs habitants ont le coeur fier, l'habileté qui amène le succès, la passion innée du commerce. Leurs barques connues de la mer la troublent au loin. Ils sillonnent l'abîme de l'Océan fécond en monstres. Ils ne savent point construire des vaisseaux avec le pin et l'érable ; ils ne font point, suivant l'usage, des barques avec le sapin recourbé ; mais, chose singulière ! ils façonnent toujours leurs esquifs avec des peaux cousues ensemble, et c'est sur du cuir qu'ils parcourent souvent le vaste Océanide là à l'île Sacrée (c'est ainsi que les anciens l'ont appelée) (Irlande), il y a pour un vaisseau une navigation de deux jours. Cette île élève au milieu de l'eau sa vaste surface : la nation hiernienne (Irlandais) l'habite sur une grande étendue. Près d'elle on rencontre l'île des Albiones (Grande-Bretagne). C'était la coutume des Tartessiens de faire du commerce sur les limites des Oestrymnides (la Manche ?) : de même les colons de Carthage et la multitude répandue autour des colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar) visitaient ces mers. Le carthaginois Himilcon, qui rapporte avoir fait lui-même l'expérience de cette navigation, affirme qu'on peut à peine les parcourir en quatre mois : ainsi nul souffle, ne vient pousser le vaisseau, ainsi les eaux de cette mer paresseuse demeurent immobiles. Il ajoute que des algues nombreuses s'élèvent du fond des abîmes et souvent retiennent le vaisseau comme ferait une haie : toutefois, dit-il, la mer n'est qu'une surface sans profondeur ; à peine si une légère couche d'eaux recouvre le sol. Cà et là rôdent toujours des animaux marins ; des monstres nagent au milieu des vaisseaux qui se traînent lentement et péniblement. Des îles Oestrymnides, si l'on ose pousser plus avant dans la mer vers les climats où la fille de Lycaon glace les airs, on aborde au pays désolé d'une peuplade ligurienne : car il y a longtemps que des Celtes ont dépeuplé ce pays par de fréquents combats. Des Liguriens, chassés de leur patrie par des circonstances qu'amène souvent la fortune, vinrent en ces lieux presque partout hérissés de ronces : c'est un sol pierreux, on y voit des roches escarpées, des monts menaçants qui vont toucher le ciel. Longtemps la tribu fugitive vécut dans les fentes des rochers, loin des eaux ; elle craignait la mer, qui lui rappelait d'anciens dangers ; puis, son audace croissant avec la sécurité, les loisirs du repos l'amenèrent à sortir de ses hautes demeures pour descendre vers le rivage."
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Le texte d'Aviénus (Ora Maritima, v.82-135) présenté sous la forme d'un itinéraire
Localisation des villes, peuplades et domaines géographiques mentionnés par Aviénus (Ora Maritima, v.82-135) - en vert, itinéraire supposé d'Himilcon et des Tartessiens.
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