Pémanes
Localisation
Peuple de Gaule belgique. Ce peuple ne fut pas localisé avec précision par César, mais il est possible de les situer au niveau de la Famenne, région qui semble conserver le souvenir de leur nom.
Attestations et étymologie
Ce peuple ne fut mentionné que par César sous la forme Paemani, ils appartenaient selon ce même auteur à un groupe de peuples qu'il qualifie de "Germains cisrhénans" (Guerre des Gaules, II, 4). Cet ethnonyme ne s'explique néanmoins ni par les langues celtiques, ni par les langues germaniques. Au-delà de la conservation du "P" initial (étrangère aux langues celtiques), Hans Kühn (1959, cité par Bernard Sergent, 1995) notait que cet ethnonyme pouvait avoir une plus grande affinité avec des langues méridionales, notamment celles du rameau italique. Pour en éclairer le sens, il propose également de le rapprocher du grec ποιμήν "poimen" qui signifie "berger / pasteur".
Histoire
● Protohistoire
Selon César (Guerre des Gaules, II, 4) et Tacite (Germanie, II, 3), les Germains cisrhénans furent les premières populations trans-rhénanes à franchir le Rhin et à s'installer en Gaule belgique, après en avoir délogé les Gaulois. Cette migration n'est pas datée, mais précéderait l'installation des Atuatuques (descendants des Cimbres et des Teutons) qui arrivèrent en Belgique autour de 103 av. J.-C. (César, Guerre des Gaules, II, 4 ; Tacite, Germanie, II, 3).
● Guerre des Gaules
Dans le cadre du soulèvement des peuples belges (58-57 av. J.-C.), les Germains cisrhénans se rangèrent du côté des Belges. Ainsi, dans l'énumération des forces respectives des peuples soulevés contre les Romains, César indique que les Cérosiens, Éburons, Condruses et Pémanes fournirent un contingent de 40000 hommes à la coalition des peuples belges (Guerre des Gaules, II, 4).
● Intégration des Pémanes à la cité des Tongres
Après la conquête romaine, les Pémanes ne furent plus mentionnés. Dans la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C., les territoires des différentes peuplades de Germains cisrhénans et celui des Atuatuques furent amalgamés pour constituer la cité gallo-romaine des Tongres.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, II, 4 : "César leur demanda quels étaient les peuples en armes, leur nombre et leurs forces militaires. Il apprit que la plupart des Belges étaient originaires de Germanie ; qu'ayant anciennement passé le Rhin, ils s'étaient fixés en Belgique, à cause de la fertilité du sol, et en avaient chassé les Gaulois qui l'habitaient avant eux ; que seuls, du temps de nos pères, quand les Teutons et les Cimbres eurent ravagé toute la Gaule, ils les avaient empêchés d'entrer sur leurs terres. Ce souvenir leur inspirait une haute opinion d'eux-mêmes et leur donnait de hautes prétentions militaires. Quant à leur nombre, les Rèmes avaient à ce sujet les données les plus certaines, en ce que, unis avec eux par le voisinage et les alliances, ils connaissaient le contingent que, dans l'assemblée générale des Belges, chaque peuple avait promis pour cette guerre. Les Bellovaques tenaient le premier rang parmi eux par leur courage, leur influence et leur population : ils pouvaient mettre cent mille hommes sous les armes : ils en avaient promis soixante mille d'élite et demandaient la direction de toute la guerre. Les Suessions, leurs voisins, possédaient un territoire très étendu et très fertile ; ils avaient eu pour roi, de notre temps encore, Diviciacos, le plus puissant chef de la Gaule, qui à une grande partie de ces régions joignait aussi l'empire de la Bretagne. Galba était maintenant leur roi, et le commandement lui avait été déféré d'un commun accord, à cause de son équité et de sa sagesse. Ils possédaient douze villes, et avaient promis cinquante mille hommes. Autant en donnaient les Nerviens, réputés les plus barbares d'entre ces peuples, et placés à l'extrémité de la Belgique ; les Atrébates en fournissaient quinze mille ; les Ambiens, dix mille ; les Morins, vingt-cinq mille ; les Ménapes, neuf mille ; les Calétes, dix mille ; les Véliocasses et les Viromandues le même nombre ; les Atuatuques, dix-neuf mille ; les Condruses, les Éburons, les Caeroesi et les Pémanes, compris sous la dénomination commune de Germains, devaient en envoyer quarante mille." |
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