Les Romains soumettent les Taurisques (35 av. J.-C.)
Après avoir été soumis par Caius Sempronius Tuditanus (129 av. J.-C.), les Taurisques restèrent un temps tributaires des Romains, avant de se dérober à leurs obligations. Les Romains s'inquiétaient d'éventuelles incursions de ces derniers en Vénétie (Appien, Illyrique, 16 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 34), telles que celle effectuée par les Iapodes, lorsqu'ils envahirent le territoire d'Aquileia et en pillant Tergeste (été 52 av. J.-C.).
Lorsque Octavien lança sa série de campagnes en Illyrie, il cibla en priorité les peuples jugés responsables des soulèvements qui agitaient cette région, en premier lieu les Liburnes, Iapodes et Taurisques (Histoire romaine, XLIX, 34). Si les guerres menées contre les deux premiers sont assez bien documentées, celle livrée aux Taurisques fut fort peu évoquée par les auteurs antiques. Tous les peuples mentionnés par Dion Cassius furent bel et bien attaqués par les Romains (1), ce qui implique que les Taurisques le furent également à cette occasion. De son côté, Appien se contente de les mentionner au sein d'une longue énumération de peuples vaincus lors des campagnes d'Octavien (Illyrique, 16). Comme le reconnaît ce même auteur, il n'a pu recueillir d'informations détaillées que sur les campagnes menées par Octavien lui-même, puisque le triumvir en avait conservé le souvenir dans ses commentaires écrits. Ainsi, ils ne furent probablement pas vaincus par Octavien lui-même, mais par l'un de ses généraux.
La victoire romaine fut semble-t-il décisive, puisque plus aucune source n'a mentionné la confédération des Taurisques après cette date. Les différentes peuplades qui la constituaient prirent donc leur autonomie après cette défaite.
Après cette campagne, ou parallèlement à celle-ci, les troupes romaines poursuivirent leur route vers le sud, pour pacifier les populations littorales, puis pour affronter les Iapodes.
Notes
Sources littéraires anciennes
Appien, Illyrique, 16 : "Quand Auguste se fut rendu maître de tout, il informa le Sénat, en contraste avec la paresse de [Marc] Antoine, il avait libéré l'Italie des tribus sauvages qui l'avaient si souvent attaquée. Il a vaincu les Oxyéens, les Perthonéates, les Bathiates, les Taulantes, les Cambéens, les Cinambres, les Méromènes et les Pyrissesi en une seule campagne. Par des efforts plus prolongés, il a également vaincu les Docléates, les Caruins, les Interphrurins, les Narèses, les Glintidiones et les Taurisques. Il demanda à ces peuples les tributs qu'ils n'avaient pas pu payer. Quand ceux-ci furent conquis, les Hippasins et les Besses, peuples voisins, furent envahis par la peur et se livrèrent à lui."
|
Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 34 : "Quant à César, comme, dans cet intervalle, Sextus était mort et que la Libye avait besoin d'être pacifiée, il se rendit en Sicile, dans l'intention de passer de là dans cette contrée ; mais, attardé par la tempête, il renonça à effectuer la traversée. En effet, les Salasses, les Taurisques, les Liburnes et les lapydes, qui, déjà auparavant, loin de se bien conduire avec les Romains, refusaient de payer les tributs, et même quelquefois portaient, par des incursions, le ravage dans le voisinage, profitèrent de son absence pour se soulever ouvertement." |
|